Le pas de côté
C’est le sujet qui fait causer en ce moment : le sur-tourisme. On le connaissait à Barcelone, Prague, Amsterdam et Venise, le voilà qui prend ses aises en France, au Mont Saint Michel et même au zoo de Beauval.
Face aux nuisances environnementales et sociales qu’il peut causer, certains territoires ou communes ont déjà pris des mesures. La Corse, malgré le courroux des hôteliers, a par exemple fait le choix de ne plus faire de campagne de publicité pour faire venir des visiteurs en juillet et août. Les Calanques de Marseille ont mis en place des quotas et, depuis 2019, pas plus de 214 alpinistes peuvent tenter l’ascension du Mont Blanc par la Voie Royale.
Le Pays basque a fait plier Airbnb : dans les zones tendues, il n’est plus possible de louer en location de courte durée sans compensation, à savoir proposer à la location un bien de même surface, dans la même commune, à l’année. Il faut donc être ingénieux pour, à la fois, protéger les sites tout en ne se coupant pas de la manne économique que procure le tourisme.
Mais, au-delà des indispensables réglementations, aux visiteurs, aussi, de se prendre en main pour ne pas aggraver la situation. Comme a pu le rappeler Didier Arino, expert de l’économie touristique, 99% du territoire du souffre plutôt de sous-tourisme. La France regorge de sites extraordinaires désertés par les amateurs d’activités outdoor et il n’est pas difficile de les trouver. L’effort est même léger : Il suffit bien souvent de faire un pas de côté.