La « montagne » s’alarme des conséquences d’une fiscalité moins incitative pour les meublés de tourisme
Taxer plus fort les meublés de tourisme, c’est une piste envisagée par le gouvernement pour remettre des logements à la location pour les populations locales. Les associations représentatives des stations de montagne, dont Domaines skiables de France, ont écrit une lettre ouverte à Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, s’alarment des conséquences.
Les professionnels de la montagne tiennent, dans une lettre ouverte, à attirer l’attention du gouvernement sur les conséquences d’une fiscalité alourdie pour les propriétaires qui mettent à la location saisonnière leurs biens. Les loueurs de meublés touristiques classés (de 1 à 5 étoiles) bénéficient aujourd’hui d’un abattement forfaitaire de 71%, contre 50% pour les meublés classiques.
« Les locations touristiques s’inscrivent en effet dans une fiscalité particulière », écrivent les signataires. « Ces dispositifs sont le prolongement d’une politique de développement de notre secteur qui a commencé après la seconde guerre mondiale. Cette pépite de croissance, que le général de Gaulle avait voulue, a permis alors de relancer rapidement l’emploi et la création de richesse tout en surfant sur l’héritage de la création des congés payés … Ces particuliers investisseurs ont permis la construction d’un grand nombre de logements touristiques, soutenant par là même le secteur du bâtiment, et créant une activité forte sur des territoires qui ne bénéficiaient souvent pas d’activité artisanale ou industrielle alternative ».
Des propriétaires que l’on risque de renvoyer au marché noir
Mieux, dans certains territoires, en particulier dans nos territoires montagnards, elle a même stoppé ou évité l’exode rural que la France a connu, permettant ainsi de conserver une part importante de nos agriculteurs grands défenseurs de la biodiversité et de nos produits du terroir … Demain si nous changeons de cap, dans la très grande majorité des cas, cela ne rendra pas ces appartements disponibles pour la location aux résidents. Le propriétaire qui séjourne dans sa résidence secondaire quelques semaines par an, ne louera pas son bien à l’année, si bien que nous risquons de renvoyer ces propriétaires au « marché noir » des locations sans aucun contrôle (notamment via d’autres plateformes de mise en contact moins scrupuleuses).
La question essentielle ? « Savoir pourquoi beaucoup parmi ces nouveaux loueurs de tourisme fuient la location annuelle ? Les propos de la Première Ministre faisant le constat de la surtaxation des loueurs d’immeubles nous semblent à cet égard plein de bon sens. Nous devons pouvoir favoriser la location des résidents qui sont en droit d’attendre un logement tout en préservant la richesse de l’offre touristique existante de notre pays, première destination touristique mondiale. »