Vintage Rides : « la passion de la moto pour le voyage »
À la tête de l’agence Vintage Rides qu’il a fondée il y a 17 ans, Alexandre Zurcher s’est fait une spécialité des voyages à moto. Mais pas avec n’importe quelle monture. La Royal Enfield, une moto mythique d’origine britannique qui propose aux riders de vivre des aventures authentiques. Une quarantaine d’itinéraires hors des sentiers battus ont été dessinés un peu partout dans le monde.
Rien ne prédestinait Alexandre Zurcher à devenir un entrepreneur spécialisé sur les voyages à moto. Le hasard de la vie en a décidé autrement. « J’étais étudiant en sciences politiques à Lille. Nous devions effectuer une année d’études à l’étranger. Je suis parti à New Delhi en Inde. C’est là-bas que j’ai découvert l’univers de la moto » raconte-t-il.
Après avoir fait le tour de l’Inde à moto, traversé l’Himalaya, il décide de monter Vintage Rides. Alexandre a 20 ans. Et de belles promesses d’aventure devant lui.
La Royal Enfield, « c’était la moto des notables, la moto de l’armée »
D’abord focalisée sur l’Inde, la jeune entreprise s’ouvre progressivement à de nouveaux horizons : l’Europe, l’Afrique, l’Asie Centrale, l’Amérique Latine. Avec pour sésame, la Royal Enfield. Une moto à l’origine produite au Royaume-Uni et devenue emblématique en Inde. « C’était la moto des notables, la moto de l’armée. Elle a un charme fou, une notoriété incroyable en Inde » commente Alexandre Zurcher qui ne travaille qu’avec « cette petite moto à l’ancienne qui se faufile partout et se répare facilement ».
Vintage Rides qui a su créer son propre marché possède un parc de quelque 200 Royal Enfield. « Même si l’Inde demeure notre berceau avec aujourd’hui un peu moins de 25% du business, nous sommes les premiers à avoir importé des Royal Enfield en Mongolie, au Rwanda ou au Pérou » se félicite le dirigeant qui constate aussi que cette moyenne cylindrée au son si particulier provoque « de la curiosité vis-à-vis des locaux lorsqu’on s’arrête ».
Rencontre spontanée avec les populations locales
De la France à l’Italie, de l’Afrique du Sud à la Mongolie, en passant par l’Himalaya, le Pérou ou encore le Maroc, pour un road trip de trois jours ou pour trois semaines, Vintage Rides est présent dans 18 pays avec une quarantaine d’itinéraires. Le voyagiste limite volontairement les groupes à 12 participants. Le bon format qui garantit la cohésion des troupes ainsi qu’une certaine forme d’agilité visant « la rencontre spontanée avec les locaux » explique Alexandre Zurcher qui rappelle que « dans toutes les formules de voyage, il y a toujours un guide devant et une assistance technique derrière pour à la fois transporter les bagages des participants et également transporter les pièces de rechange en cas de problème sur la moto ».
Un stage à l’Academy pour perfectionner son pilotage
Pour voyager avec Vintage Rides, il faut bien sûr être titulaire du permis moto. « Nous échangeons beaucoup avec nos riders, sur leur niveau et leur état de forme » précise le dirigeant de la société qui parfois dissuade certains d’entre eux qu’il juge un peu trop juste pour le voyage à venir. La solution, un p’tit tour à l’académie. À seulement 30 minutes de Lyon, siège de l’entreprise en France, la Vintage Rides Academy délivre les compétences nécessaires pour partir à l’aventure. Une journée de stage moto sur un terrain privé complétée par deux jours d’évasion en liberté dans le Beaujolais permettent en effet de se rassurer et perfectionner son pilotage (990 euros par pilote / 1 490 euros en duo).
« Des voyages porteurs de sens sur de petites routes à l’écart des grands axes »
L’agence segmente son offre en trois niveaux : accessible, intermédiaire, et soutenu. Parmi les voyages accessibles, la Turquie en mode féminin. Un circuit en sept étapes (1 990 euros par pilote / 1 640 euros la passagère) au départ d’Antalya offrant sur 1 100 km la découverte de la culture turque, ses villages traditionnels, ses cités antiques et sa gastronomie. Côté hébergement, « on ne cherche pas le luxe, plutôt des adresses de charme » confie Alexandre Zurcher.
Tous ces voyages se veulent également « porteurs de sens, sur de petites routes à l’écart des grands axes et à la rencontre des peuples lointains ». « Nous faisons tourner les petits commerces locaux, et je rappelle que nos motos ne consomment que 3 litres/100 km » indique Alexandre Zurcher qui indique que « certaines personnes ont changé d’état d’esprit à l’issue d’un voyage avec Vintage Rides ».
L’an dernier, Vintage Rides a fait partir quelque 1 650 voyageurs, dépassant ainsi ses chiffres de 2019. L’agence à cœur chaque année de lancer de nouvelles destinations. « Elles nous portent. Nous avons quasiment lancé simultanément la Turquie et la Patagonie. Elles fonctionnent très bien » déclare le fondateur par ailleurs ravi de compter sur « des riders qui sont partis dix fois avec nous ».
Sur la route de l’internationalisation
Soucieuse justement de remercier ses bons clients, l’agence de voyages va s’attacher à mettre en place « un vrai programme de fidélité ». Tout en continuant à lancer une à deux destinations par an, Vintages Rides, qui possède déjà des représentants en Angleterre, en Allemagne et même aux Etats-Unis, veut dans le même temps poursuivre son internationalisation. « Notre clientèle est à 90% francophone aujourd’hui. L’idéal est que nous soyons à 50/50 d’ici cinq ans. Sur la même période, nous voulons aussi doubler notre chiffre d’affaires (5,3 millions d’euros de ventes en 2023) » conclut Alexandre Zurcher.
