Accusé « tourisme », levez-vous !
Selon une étude publiée cette semaine dans Nature Communications, et qui a fait grand bruit, les émissions mondiales de CO₂ liées au tourisme représentent près de 9 % du total global.
Une proportion alarmante, et une croissance annuelle de 3,5 % entre 2009 et 2019, qui dépasse largement celle du reste de l’économie. Le tourisme sportif ne peut ignorer ce rapport.
Marathons internationaux, coupe du monde de football ou encore les incontournables Jeux olympiques… Ces rendez-vous attirent des milliers de participants et, pour certains, des millions de spectateurs. Pourtant, leur empreinte carbone est colossale. Les déplacements, qu’ils soient aériens ou routiers, représentent à eux seuls 55 % des émissions du tourisme mondial. L’aviation, décrite comme le « talon d’Achille » du secteur, en est le principal contributeur.
L’engouement pour les destinations sportives à l’étranger contribue également à ce cercle vicieux. Quoi de plus tentant que de couri rle marathon de New York, de grimper au sommet du Kilimandjaro ou de plonger dans les eaux antillaises ?
Les gains personnels en bien-être et en expériences valent-ils la dégradation collective de notre environnement ? Poser la question, c’est y répondre. Comme le souligne Stefan Gössling, chercheur et coauteur de l’étude, une réponse efficace passe par des mesures politiques ambitieuses : limiter l’expansion des aéroports, réduire les subventions à l’aviation ou intégrer un coût social du carbone dans le prix des billets d’avion. Ces idées, bien que radicales, résonnent comme une nécessité face aux défis climatiques actuels.