Tour de France, Etape 16 : L’Ariège comme terrain de jeu
Avant l’arrivée en Haute-Garonne et à Saint-Gaudens, c’est l’Ariège qui sera à l’honneur tout au long de cette 16e étape.
Le séjour pyrénéen du Tour 2021, entamé avec l’étape d’Andorre-la-Vieille et se poursuit aujourd’hui entre Pas de la Case et Saint-Gaudens. Une jolie occasion d’apprécier la diversité des paysages de l’Ariège.
Sur les routes de l’Ariège
Ax-les-Thermes
Son nom parle de lui-même : Ax est, depuis l’antiquité, vouée à l’eau et au thermalisme. Située au confluent de trois vallées, elle bénéficie de cette implantation de passage obligé, y compris pour le Tour de France, qui y fit étape à neuf reprises depuis 1933, soit en ville, soit à Ax-3 Domaines, soit au Plateau de Bonascre. La dernière arrivée de la Grande Boucle à Ax-3 Domaines eut lieu en 2013, avec une victoire de Chris Froome.
Le site fut fréquenté dès l’époque romaine et la ville tire son nom du latin Acquae : eaux. Ses 80 sources en ont fait une station thermale prisée dès le Moyen-âge. En 1260, sous le règne de Saint-Louis, le Comte de Foix, Roger IX, y fit construire une léproserie pour les soldats infectés au cours des Croisades, le bassin des Ladres. C’est à partir de cette date que se développe l’exploitation des eaux sulfurées d’Ax, dont la plus chaude atteint les 77 degrés.
Ornolac-Ussat-les-Bains
La station d’Ussat-les-Bains est reconnue pour le traitement des maladies psychosomatiques liées au stress ainsi que certaines pathologies neurologiques comme la maladie de Parkinson. L’action de ses eaux sur le système nerveux a permis de développer des séjours axés sur la détente et l’anti-stress.
Les premières traces écrites faisant état des effets bénéfiques de l’eau d’Ussat remontent au XVe siècle et le premier ouvrage médical traitant de ce sujet date de 1771.
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Parc de l’art préhistorique
Dans un parc montagneux agrémenté de points d’eau et de rochers, ce site propose une approche inédite du patrimoine préhistorique de l’Ariège. À l’intérieur d’une architecture contemporaine, de nombreuses animations interactives et un son et lumière retracent l’histoire de l’art pariétal. Une reconstitution de la Grotte de Niaux permet notamment d’admirer des peintures rupestres aujourd’hui inaccessibles au public. Des expositions d’art contemporain viennent aussi confronter les artistes actuels à leurs lointains ancêtres.
Col de Port
Ce fut le premier grand col pyrénéen à figurer sur le parcours du Tour de France en 1910 et Octave Lapize passa le premier en tête au col. Le Col de Port a depuis été gravi à 27 reprises et le dernier coureur à l’avoir franchi en tête était le Français Sandy Casar en 2009.
Grotte de Lombrives
La grotte de Lombrives est une grotte dont l’entrée principale est située sur la commune d’Ussat, à trois kilomètres au sud de Tarascon-sur-Ariège. Une partie de la grotte accueille des visiteurs touristiques. Le site non aménagé est classé.
À Soueix-Rogalle
La boutique des colporteurs
Installée au cœur du village, la boutique témoigne de l’âge d’or du commerce. Elle servait à approvisionner en matière d’épicerie et de droguerie les villages de montagne alentour et faisait aussi office de grossiste pour les colporteurs. Chaque boutique avait sa spécialité. Celle de Soueix était spécialisée dans la bijouterie, la mercerie et les objets de piété : chapelets, médailles de Lourdes, pierres bénites… souvent à destination de l’Algérie et de l’Espagne d’où les colporteurs ramenaient des produits exotiques : poivre, vanille, etc. Il y a une dizaine d’années, les derniers héritiers de cette « grande » famille décident de faire don de la bâtisse à la commune de Soueix.
Château de Seix
C’est un centre d’interprétation du patrimoine, une invitation à la découverte de la montagne. En présentant un panorama sur la vie passée et actuelle des hommes dans les vallées du Haut-Salat, le château de Seix offre au visiteur les clés de compréhension de ce territoire pyrénéen. Lieu de découverte et d’information, il prépare ou complète idéalement la visite du patrimoine historique et naturel du Haut-Couserans.
Parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises
Il unit les plus hauts sommets de la crête-frontière (le Montcalm, le Mont Rouch, le Crabère…), les plus hautes vallées et les massifs emblématiques (le Mont Valier, les Trois Seigneurs, la Pique Rouge…) au piémont, aux crêtes du Plantaurel que l’on nomme aussi les petites Pyrénées. Il abrite un patrimoine naturel exceptionnel, avec des milieux remarquables et de nombreuses espèces endémiques ou menacées : isard, gypaète barbu, desman, grand tétras, lys des Pyrénées, etc. Il est le siège de nombreuses activités humaines (agriculture, artisanat, industries…) dont certaines, telles que le pastoralisme, lui sont emblématiques.
C’est un espace de 2 500 km2 peuplé d’environ 43 000 habitants sur 142 communes (le département de l’Ariège compte 332 communes).
www.parc-pyrenees-ariegeoises.fr
Castillon-en-Couserans
Le village est la capitale d’une vallée au nom de Bethmale qui a donné le nom au sabot encore aujourd’hui fabriqués dans la vallée. Le sabot de Bethmale : un accroche-cœur. La légende remonte au VIIe siècle, alors que les Sarrasins avaient envahi la vallée de Bethmale. Le fils du chef des Maures s’éprit d’Esclarelys, fiancée du pâtre Darnert. En proie à une terrible jalousie, Darnert surprit les amants et les tua. De retour au village, il accrocha à la pointe de ses sabots le cœur des amants. Depuis, la tradition populaire veut que chaque fiancé offre une paire de sabots à sa promise. Plus la pointe du sabot est longue, plus l’amour est censé être grand. Aujourd’hui encore, un sabotier doué d’une patience infinie, garde les mêmes techniques de fabrication en utilisant des souches de noyer, de hêtre ou de bouleau.
Haute-Garonne
Col du Portet d’Aspet
C’est après le col du Portet d’Aspet qu’est érigée la stèle à la mémoire de Fabio Casartelli. Elle rappelle aux passants que le champion olympique à Barcelone en 1992 a trouvé la mort en tombant lourdement dans la descente en 1995. Le Portet d’Aspet est un classique du Tour de France puisqu’il a été gravi à 33 reprises depuis 1947. C’est Philippe Gilbert qui était passé en tête lors du dernier passage de la course en 2018.
La stèle a été installée en octobre 1995, sculptée par Bruno Luzzani, en marbre blanc et en marbre gris, venus d’Italie. Elle représente une grande roue blanche, qui s’épanouit en drapeau olympique. On peut voir sa bicyclette dans l’état, après sa chute, dans la chapelle Madonna del Ghisallo, au col du même nom, en Italie.
A voir à Saint-Gaudens, ville d’arrivée
Le monument des trois maréchaux
Maréchaux Foch, Joffre et Galliéni, originaire des Pyrénées, combattants de la guerre 1914-1918. Faisant face, le monument aux morts réalisé en 1923, œuvre de Paul Ducuing, sculpteur né à Lannemezan.
Derrière, la table d’orientation permet de découvrir un magnifique panorama sur la chaîne des Pyrénées et le pic emblématique du Cagire.
En contrebas, au pied des escaliers, une stèle érigée à la mémoire d’Augustus Saint-Gaudens, sculpteur américain dont la famille était originaire d’Aspet, village à 17 kms au sud.
La halle aux grains
Au XIXe siècle, le commerce des grains étant très actif, la construction d’une halle est décidée. Jusqu’au milieu des années 70, la halle accueille, au gré des marchés, vendeurs et acheteurs de grains et volailles. Le bâtiment est inscrit au titre de Monument Historique en 2004. Réouverte en 2018, elle abrite désormais un marché couvert destiné aux commerces de bouche.
Les Grands Prix du Comminges de 1922 à 1954
De l’épreuve de régularité du circuit des stations thermales créée en 1922, à l’ultime course de vitesse de 1954, quelques-unes des plus belles pages du sport automobile et motocycle ont été écrites dans ce secteur par les meilleurs pilotes. Un passé glorieux dont témoignent encore les tribunes monumentales qui bordent la célèbre côte de la Garenne face à la chaîne des Pyrénées, là où triomphèrent des marques de légende au cours des 18 grands prix Auto et des 16 grands Prix Moto. Chiron, Williams, Etancelin, Sommer, Wimille, Villoresi, Pozzi, Ascari ont gagné sur des Bignan, Bugatti, Alfa Romeo, Talbot, Maserati, Delahaye, Ferrari, Monomill… Le circuit du Comminges accueillit aussi, dans les années 50 et 60, des arrivées d’étapes du Tour de France. Restent aujourd’hui, toujours, les gradins du Circuit du Comminges. Un musée du Circuit retrace l’histoire de la course automobile en Comminges.
Le square Azémar
Le square Eugène Azémar, baptisé ainsi en l’honneur du créateur du Grand prix automobile du Comminges (1922-1954) est le jardin public de la ville. Il présente une reconstitution partielle du cloître de l’ancienne abbaye de Bonnefont avec 20 chapiteaux, classés aux titres des monuments historiques en 1927.
En 2019, le bassin qui ornait depuis des décennies le centre de ce jardin a été remplacé par un miroir d’eau.
Le Bleu de Valentine
Le musée de Saint-Gaudens conserve la plus importante collection publique de porcelaine de Valentine, avec plus de 500 pièces. À partir de 1829, la famille Fouque-Arnoux, faïenciers originaires de Moustiers-Sainte-Marie (04), choisit de s’implanter à Saint-Gaudens sur les bords de la Garonne, en face du village de Valentine pour fabriquer un nouveau produit : la porcelaine. Les beaux bleus foncés dont elle allait s’orner la firent surnommer « bleu de Valentine ».
La collégiale
Avec son cloître et sa salle capitulaire, elle était un important édifice religieux du Comminges. Elle abritait un collège de chanoines, communauté de clercs créée par l’évêque Bertrand.
L’édifice roman du XIe siècle, à plan basilical pyrénéen à trois nefs, a été construit sur un édifice plus ancien. Il fut agrandi avec la construction du cloître et de la salle capitulaire aux XIIe et XIIIe siècles. Puis celle du portail latéral Nord au XVIe siècle. Cet ensemble fut restauré ainsi que le clocher aux XIXe et XXe siècles.
Le cloître
Vendu comme bien national, le cloître est détruit vers 1810. Il est reconstruit en 1987 sur les bases du cloître d’origine à l’aide de chapiteaux originaux restitués et de moulages d’œuvres conservées dans les musées et collections particulières. La galerie nord représente les plus beaux chapiteaux de l’époque romane avec de riches sculptures à entrelacs, à motifs zoomorphes ou historiés. Saint-Pierre et les apôtres nous rappelle que la collégiale lui est dédiée, de même que saint Jacques est à l’honneur sur ce chemin de Saint-Jacques de Compostelle. La partie romane se prolonge dans la galerie occidentale alors que la partie orientale est gothique.