Le Collectif des Entreprises de la Montagne se désespère mais y croit toujours
Nouvellement créé, le Collectif des Entreprises de la Montagne demande au gouvernement l’ouverture des stations de ski à partir du 30 janvier, ainsi que le versement d’indemnités adaptées pour compenser l’arrêt total de leur activité depuis décembre.
Tout comme la lettre ouverte d’Henri Giscard d’Estaing, PDG du Club Med, la demande du Collectif des Entreprises de la Montagne (voir ci-dessous) se heurte à un mur. Celui du refus du gouvernement d’ouvrir très prochainement les stations de ski, mettant ainsi en péril tout un écosystème qui souffre des effets de la pandémie pour le deuxième hiver consécutif. Une bien mauvaise nouvelle d’autant plus que cette saison coïncide avec une neige abondante sur les différents massifs.
Pour faire face à la menace d’une catastrophe économique et sociale sans précédent pour l’écosystème spécifique à ce territoire, la création du Collectif des Entreprises de la Montagne (12 milliards d’euros de chiffre d’affaires et plus de 200 000 emplois directs) est « une première historique ». Elle s’est imposée spontanément au regard de l’interdépendance critique des acteurs économiques de ces territoires.
Discrimination
« Le Gouvernement a décidé d’interdire l’accès des remontées mécaniques de manière discriminatoire. Les conséquences pour nos territoires ont été catastrophiques depuis le début de la saison. La fréquentation a baissé de plus de 70% et l’activité économique a baissé de plus de 80%. Si nous n’ouvrons pas c’est tous les territoires de Montagne qui vont mourir » affirme dans un communiqué Alexandre Maulin, Président des Domaines Skiables de France (DSF).
Les entreprises du tourisme de la montagne, les hébergeurs professionnels, les exploitants de domaines skiables et les acteurs organisant des activités de plein air et de loisirs ont démontré leur savoir-faire pour exercer leur métier dans le respect des protocoles sanitaires. Toutefois si leur fermeture devait se poursuivre, ces opérateurs seraient totalement appelés à disparaître, entraînant avec eux par effet domino toute l’économie de cet écosystème montagnard et un pan fondamental du patrimoine touristique de la France, fait savoir ce même communiqué.
« Les hébergeurs vont sombrer »
« Ces 4 mois d’hiver, ce sont 85% de notre activité. Sans ouverture des domaines skiables, les hébergeurs vont sombrer, et tout suivra, comme un château de cartes. Il faut ouvrir le 30 janvier, adapter les fonds de solidarité des deux derniers mois à la saisonnalité, et ne pas oublier les bailleurs » estime Patrick Labrune, président du Syndicat National des Résidences de Tourisme et appart’hôtels (SNRT).
« Nous réclamons la possibilité de pouvoir faire ce que nous faisons le mieux : accueillir les familles et leur permettre de passer de vraies vacances. Pour cela, nous devons ouvrir l’intégralité de nos infrastructures. Le gouvernement peut nous faire confiance pour mettre en place des normes sanitaires strictes, comme nous l’avons fait cet été avec succès. Ouvrir en février est la seule façon d’éviter le péril imminent qui guette ces territoires », déclare pour sa part Frédéric Le Guen, Président de Belambra Clubs.
Seule une ouverture rapide des stations de ski et une indemnisation adaptée des membres du Collectif pourront assurer la survie des territoires, sauvegarder l’outil de travail et les emplois directs et indirects qui font vivre nos montagnes.
Les membres du Collectif des Entreprises de la Montagne
• Domaines Skiables de France : DSF est la chambre professionnelle des opérateurs de domaines skiables. La France est en position de leader dans le top 3 mondial avec les USA et l’Autriche. 55 millions de journées-skieur et 1,4 milliard d’euros de recettes annuelles et 18 000 salariés directs répartis en une vingtaine de métiers.
• L’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (UMIH) est l’organisation professionnelle N°1 du secteur de l’hôtellerie restauration. Avec ses syndicats associés, l’UMIH représente 77% des entreprises adhérentes à une organisation professionnelle. Depuis 70 ans, la confédération représente, défend et promeut les professionnels indépendants cafetiers, restaurateurs, hôteliers, ainsi que les acteurs du monde de la nuit. L’UMIH est présente et active sur tout le territoire avec plus de 2 000 élus et 400 collaborateurs répartis en plus de 100 fédérations départementales.
• Le GNC, Groupement National des Chaînes hôtelières, est un syndicat associé à l’UMIH depuis 1994. Le GNC regroupe la plupart des chaînes hôtelières françaises et étrangères implantées en France (Accor, Louvre hôtels Group, B&B Hotels, Choice Hotels international, Brit Hôtel, Balladins, Elior, Hilton, Holiday Inn, Le Méridien, Tonic Hôtels, …), soit plus de 4 000 hôtels et quelque 33 0000 chambres (près de la moitié du parc hôtelier en France).
• Syndicat National des Résidences de Tourisme (SNRT) et Appart’hôtels. Les résidences de tourisme, ce sont 25 000 emplois directs et 19 millions de clients par an. A la montagne, les résidences de tourisme représentent 60% de l’hébergement commercial, avec 648 établissements pour 220 000 lits. Les principales enseignes en montagne : Pierre et Vacances, Odalys, CGH, Lagrange, Goélia, Néméa,Vacancéole, MMV, MGM.
• Union Nationale des Associations de Tourisme de plein Air. L’UNAT fédère les acteurs du tourisme et des vacances dans le champ de l’Economie Sociale et Solidaire (1 600 établissements – villages et clubs de vacances, auberges de jeunesse, colonies de vacances – pour environ 6 millions de vacanciers).
• Union Sport et Cycles. L’USC se veut la première organisation professionnelle de la filière sport. Elle s’engage chaque jour au côté des entreprises du sport, des loisirs, du cycle et de la mobilité active pour les conseiller, les représenter, les aider à anticiper et promouvoir l’activité physique et sportive. Sa commission montagne rassemble 1 500 magasins de sports de stations et une quarantaine de marques d’équipements de sport d’hiver qui génère au total près de 10 000 emplois.
• Belambra Clubs se revendique comme le numéro 1 des clubs de vacances en France, avec plus de 50 destinations dans les plus belles régions françaises. Le spécialise annonce 190 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel, 3 000 emplois, 40 000 lits. A la montagne, ce sont 1 000 emplois et 10 000 lits.
• Club Med. A la montagne en France, ce sont 14 resorts, 10 860 lits chauds, 160 000 clients individuels dont 65 % d’étrangers, 1 100 000 journées hôtelières et 4 200 emplois (dont 85 % de saisonniers).
• MMV : 20 résidences et hôtels clubs (classés Villages Vacances) 3* et 4*. Plus de 10 000 lits sont répartis sur 16 stations de ski. Le groupe a investi 100 millions d’euros pendant ces dix dernières années. Sa dynamique de développement prévoit la création de 2 800 nouveaux lits touristiques d’ici à 2022 (+ 28 %).
• Pierre & Vacances. Créé en 1967 à Avoriaz, il s’agit du leader des vacances en Europe avec 170 sites et 18 876 hébergements. A la montagne, Pierre & Vacances c’est 24 000 lits, 65 résidences dans 33 stations et plus de 1 700 collaborateurs, dont 950 saisonniers.
• VVF. Depuis plus de 60 ans, VVF s’affirme comme le premier opérateur touristique familial solidaire et durable en France. Il propose plus de 100 destinations sport, culture et nature, en montagne, moyenne montagne et à la campagne. Il accueille 450 000 vacanciers chaque année. Reconnu, d’utilité sociale, cet acteur emploie 650 salariés et 2 400 saisonniers chaque année.