La « montagne » doit faire mieux
La « montagne » va réaliser un carton plein en février. L’enthousiasme est de rigueur mais il mérite d’être tempéré. Selon une enquête Ipsos, plus d’un Français sur deux ne s’y est jamais rendu et seul un tiers s’y rend de temps.
Plus inquiétant, encore, ils ne sont que 13% des Français à prendre le chemin de la montagne chaque année. L’euphorie liée à la réouverture des remontées mécaniques ne doit pas mettre sous le tapis neigeux un inquiétant constat pour le secteur : 34% des Français déclarent n’avoir jamais skié de leur vie.
Pour ceux-là, il est sans doute trop tard. Pour les jeunes générations, il est encore temps. Encore faut-il que les séjours scolaires reprennent leur marche en avant et ce n’est pas vraiment le cas. Combien sommes-nous à avoir appris à chausser des skis grâce aux classes de neige, toutes les familles, on le sait bien, n’ont pas les moyens de passer des vacances à la neige. Former les skieurs de demain est vital pour les stations. Car, quoiqu’on en dise, ce n’est pas demain que les sorties en raquette détrôneront le ski alpin, indispensable à l’économie de tout un écosystème.
Le bilan de l’équipe de France aux JO de Pékin est le reflet de cette situation. Satisfaisant, certes, mais il devrait être bien meilleur tant notre pays est adapté à la pratique des sports d’hiver. On ne peut donc se satisfaire d’une 10e place au classement des médailles d’autant plus que la concurrence est moins rude qu’en été : les Kenyans, par exemple, n’ont pas particulièrement brillé.
Toujours selon l’étude Ipsos, les niveaux les plus atteints sont la 1ère et la 3ème étoile (9 %). Très peu de Français ont un niveau plus élevé avec seulement 2 % qui ont obtenu leur étoile d’or et 1 % le niveau professionnel.
Quatre skieurs sur 10 (40 %) n’ont jamais suivi de cours de ski, et 12 % ont suivi des cours, mais sans jamais valider de niveau. Il y a donc encore beaucoup à faire pour que la France, comme peut l’être la Norvège, devienne un grand pays de sport d’hiver.