La maison brûle
« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». Cette phrase prononcée par Jacques Chirac, alors président de la République, en ouverture de son discours devant l’assemblée plénière du IVe Sommet de la Terre le 2 septembre 2002 à Johannesburg, en Afrique du Sud, revient souvent pour qualifier l’indifférence du monde aux conséquences du dérèglement climatique.
Il ne s’est pas passé vingt ans depuis ce discours pour que cette indifférence se transforme en enfer dans toute une partie de l’Hémisphère Nord dès l’approche de l’été. Cette année, le Canada brûle, les Etats-Unis suffoquent, l’Espagne, l’Italie, la Grèce ou encore la Corse crèvent de chaud.
Evidemment, s’il est bien deux secteurs qui vont être durablement touchés par ce phénomène, c’est le tourisme et le sport. Le tourisme, parce que les destinations méditerranéennes risquent bien d’être boudées, en priorité par les amateurs d’ outdoor pour qui les chaleurs extrêmes sont incompatibles avec une pratique de leur activité préférée. Qui prend du plaisir à pédaler ou marcher quand les températures atteignent des extrêmes, tant sur terre qu’en mer. Ainsi, le nombre de personnes souhaitant se rendre dans la région méditerranéenne entre juin et novembre a déjà chuté de 10% par rapport à l’année dernière selon les données de la Commission européenne du tourisme.
Si la Côte d’Azur, la Grèce ou l’Espagne restent néanmoins des valeurs sûres, ces destinations vont avoir l’obligation de s’adapter avec, comme c’est déjà le cas, la fermeture des sites touristiques aux heures les plus chaudes. S’adapter, c’est indispensable, fournir des efforts pour réduire notre empreinte carbone, aussi. Nous ne sommes pas là pour donner des leçons, chacun sait ce qu’il a à faire pour participer à l’effort de guerre, car c’en est un. Ainsi, soucieuses de réduire l’impact du tourisme sur les ressources en eau, les autorités régionales espagnoles veulent faire en sorte, d’ici 2040, que la consommation d’un touriste soit similaire à celle d’un habitant. Ce qui va obliger le secteur à faire de gros efforts quand on sait que le séjour d’un touriste dans un hôtel quatre ou cinq étoiles peut être plus de deux fois supérieur à celle d’un habitant lambda.
On ne désespère donc pas et que tout cela cela ne vous empêche surtout pas de passer d’excellentes vacances. Un très bel été à tous et on se retrouve le lundi 21 août.
