Marielle Garde : « Je n’ai pas pu porter ma tenue aux Jeux Olympiques de Los Angeles »
Unique Ligérienne (du département de la Loire) à avoir couru le Tour de France, Marielle Garde a également participé aux Jeux Olympiques de Los Angeles en 1984. Même si elle n’a pu arborer son costume – aujourd’hui exposé au Musée d’Art et d’Industrie de Saint-Etienne – remis à toute la délégation française, cela reste « un beau souvenir » pour celle qui est aujourd’hui présidente d’Atousports, un club multisports situé à Saint Jean-Bonnefonds dans la Loire.
C’était une autre époque. Celle où pour participer aux compétitions internationales et représenter son pays, il fallait prendre un congé sans solde, travailler à mi-temps pour pouvoir correctement s’entrainer. C’était dans les années 80. Marielle Garde était alors membre de l’équipe de France de cyclisme sur route. Aux côtés notamment de Jeannie Longo, la légende de la discipline.
« Nous passions de canyons désertiques à des montagnes qui ressemblaient à nos Alpes »
Sélectionnée pour participer aux Jeux de Los Angeles, Marielle Garde s’envole à l’été 1984 pour l’Ouest des Etats-Unis afin d’y disputer le Tour du Colorado en guide de préparation aux Jeux. « C’est la première que je courais en dehors des frontières de l’Europe » souligne Marielle qui garde un très bon souvenir de cette période. « Je m’émerveillais chaque jour du décor. Nous passions de canyons désertiques à des montagnes qui ressemblaient à nos Alpes, c’était extraordinaire » résume l’ancienne championne.
Marielle garde également en mémoire l’ambiance et l’engouement suscité par cet évènement auprès du public. « Nous étions pas mal de délégations étrangères sur le Tour du Colorado, et nous étions souvent hébergés chez l’habitant. Nous avons reçu un accueil extraordinaire, très chaleureux » se remémore-t-elle.
Pour les cérémonies, une tenue signée Carven
Place ensuite aux JO de Los Angeles. En vue des cérémonies d’ouverture et de clôture, tous les membres de la délégation française reçoivent une tenue signée Carven. Pour les femmes, il est composé d’une jupe kaki portefeuille, d’une blouse, d’un chemisier bleu turquoise et d’un chapeau bleu roi. « Malheureusement, explique Marielle Garde, je n’ai pas pu la porter car nous devions être pleinement concentrés sur la course du lendemain. Quant à la cérémonie de clôture, nous ne pouvions rester deux semaines de plus aux Etats-Unis ». Même si elle a pu faire un tour au stade Los Angeles Memorial Coliseum, cela reste un petit regret. À noter que cette tenue figure au Musée d’Art et d’Industrie de Saint-Etienne dans le cadre de l’exposition « D’Olympie à Saint-Etienne, sports en jeu » (voir ici).
Un vélo conçu par un « couturier du cyclisme » aujourd’hui introuvable
Côté résultats, Marielle en lutte pour la 7ème place termine finalement 20ème, « le sprint n’était pas ma qualité première ». De son côté Jeannie Longo qui visait la victoire termine 6ème en raison d’un problème mécanique dans le dernier kilomètre. Petite anecdote, le vélo avec lequel a couru la sportive ligérienne est aujourd’hui porté disparu. Plus aucune trace. « C’est un vélo qui a été conçu par André Sablière, le couturier du cyclisme. Alors qu’habituellement il faut des mois pour se faire livrer, là je l’ai reçu en seulement deux semaines, la veille de mon départ pour les Etats-Unis » résume-t-elle. « Donné à un ami qui l’a revendu il y a une dizaine d’années, je ne sais plus où est ce vélo » indique Marielle Garde qui a effectué des recherches, « lancé des appels sur le site Leboncoin ».
Sportive accomplie puisqu’elle dispute également des triathlons, Marielle Garde court le Tour de France 1987 qu’elle termine à la 53ème place. Son mari -Dominique Garde – aligné la même année sur la Grande Boucle masculine finit, lui, à la… 54ème.
Le cyclisme féminin de plus en plus reconnu
Les années passant, Marielle Garde se félicite aussi de voir le cyclisme féminin de plus en plus reconnu. « À l’époque, les filles étaient intégrées dans le groupe des garçons, il n’y avait que ce moyen pour progresser. Aujourd’hui les choses changent et c’est tant mieux. Les équipes se structurent et les grandes courses sont désormais médiatisées » déclare-t-elle. Et la stéphanoise de constater une belle évolution dans tous les sports féminins, « au foot et même au rugby, c’est génial, c’est technique, c’est du beau sport ».
Un chiffre montre d’ailleurs la progression de la place des femmes dans la pratique sportive au plus haut niveau. « À Los Angeles en 1984, il y avait 27% de femmes ; en 2021 à Tokyo il y en avait 49% ; sur les Jeux de Paris, nous serons à parité » observe avec justesse Marielle Garde qui continue de faire du vélo « par plaisir » et qui est par ailleurs à la tête d’Atousports, un club multisports situé à Saint Jean-Bonnefonds juste à côté de Saint-Etienne.