La gestion des flux des sentiers au cœur des priorités de la FFRandonnée
Au croisement de quatre grands domaines, le sport, le tourisme, l’écologie et les mobilités actives, la Fédération française de la Randonnée Pédestre (FFRandonnée) ne manque pas de chantiers à faire avancer. On fait le point avec Grégorie Lartigot, directeur général de l’institution, sur tous les sujets d’actualité.
Tout va bien pour la Fédération française de randonnée pédestre qui, comme nous l’explique Grégorie Lartigot, son directeur général, travaille sur de nombreux chantiers. L’Appli MaRando, déjà. « Après huit mois de lancement, nous devrions atteindre dans les prochains jours les 200.000 téléchargements. L’objectif, c’est dix fois plus mais, sans grande campagne de communication, nous allons très vite atteindre notre nombre de licenciés. Nous avons de bons retours, nous sommes déjà sur la V2 et, si tout va bien, l’espace communautaire devrait sortir durant l’été. Il permettra d’organiser une randonnée avec vos amis, de vous donner rendez-vous, d’y poster commentaires et photos ».
Alors, certes, la concurrence est rude mais, précise le responsable, « l’énorme plus-value est de s’appuyer sur une base de données qui comptes 226.500 km d’itinéraires « officiels » dont les 145.000 km des GR – l’application délivre une offre certifiée et homologuée ». Deux personnes ont été recrutées cette années « et sans doute en faudra-t-il plus dans les prochaines années ».
Autre sujet, la surfréquentation, « qui n’est pas un joli mot, nous allons revenir sur ces questions de sémantiques » des sentiers de randonnée : « Nous avons des remontées de terrain depuis très longtemps et ça s’est considérablement accentué avec le Covid. Nous avons échangé sur ces questions-là avec l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) dans le cadre du plan Avenir Montagne. Nous avons aujourd’hui un partenariat que l’on déploie autour d’un certain nombre de grandes actions, avec des prises de parole. L’action forte du dispositif sera un guide, qui devrait sortir avant la fin de l’année, sur les sentiers de montagne et la gestion des flux. Un guide format magazine d’une centaine de pages où un certain nombre d’acteurs vont prendre la parole sous forme d’interviews. Objectif : « livrer un vrai guide méthodologique avec un angle randonnée ».
La Fédération est évidemment soucieuse de ne pas dégrader ses espaces de pratique : « j’aime bien dire qu’un club FFRando de 50 personnes, parce qu’ils connaissent parfaitement les codes, fait moins de dégâts que trois personnes qui ne les connaissent pas. » Les acteurs du littoral, confrontés aux mêmes problématiques, sont aussi intéressés et la Fédération va travailler avec eux pour dupliquer le dispositif. « A nous, aussi, continue Grégorie Lartigot, d’inciter les Français à fréquenter des sentiers moins connus que le GR20 ou GR34 mais tout aussi beaux. C’est un gros boulot, on le fait mais il faut qu’on le renforce ».
La Fédération, c’est aussi des actions pour favoriser les mobilités actives. On peut citer la 2e édition du baromètre des villes marchables, et un événementiel BtoB, les Rencontres de la marche en ville, dont la 2e édition aura lieu à Reims, en novembre. Et, souligne Grégorie Lartigot, « dans le cadre du plan de sobriété énergétique du ministère des sports, l’été dernier, nous avons lancé l’idée de mettre en place un centre national de ressources sur la marche et l’idée a été retenue, c’est devenu le centre de développement de la marche ». En plus des ressources que l’on pourra y trouver, l’outil doit fédérer l’ensemble des acteurs de la mobilité active. « Nous voulons travailler sur la formation et la promotion de la marche auprès des Français comme peut le faire le vélo, fédérer en un point une structure qui puisse faire avancer la marche ».
Par ailleurs, la Fédération, qui loue son siège social à Paris, cherche à acheter des locaux, dans la capitale ou en proche banlieue, son bail arrivant à échéance fin 2024. « Nous avons des enjeux de surface pour accueillir des nouveaux collaborateurs. D’ici janvier prochain, on aura créé cette année onze emplois et atteindrons les 55 salariés. Les équipes numériques, éditoriales, celles qui sont dédiées à la formation et l’emploi, au réseau territorial et aux ressources humaines ont notamment été renforcées, celles dédiées au tourisme, au juridique et aux itinéraires et espaces de pratiques, vont l’être aussi. Nous avons aussi besoin d’espaces pour des salles de réunions plus spacieuses et plus confortables, pour accueillir le centre de développement de la marche, pour agrandir notre boutique et notre librairie – la FFRandonnée est éditrice de TopoGuides – on aura besoin de salles de formation et l’on aimerait aussi créer une maison sport santé ouverte au public ». L’objectif, c’est le nom de code, lancer une maison nationale de la marche et de la randonnée, « nous n’inventons rien, d’autres fédérations, comme le handball, ont déjà créé ce type de structure, ça avance vite ».