Isaure Delom : « Faire la promotion du slow travel à vélo »

Adepte du « slow travel », Isaure Delom s’est rendue à vélo de Sarlat (Périgord) à Evora (Portugal), théâtre il y a 10 jours du forum « A World for Travel ». L’occasion pour la jeune coursière de porter la bonne parole et de rappeler qu’il n’est pas utile d’aller au bout du monde pour vivre de beaux voyages et faire de belles rencontres.

Partie une première fois de Nantes mais stoppée dans son avancée par le contexte sanitaire aux environs de Bilbao, Isaure Delom, 30 ans, ne s’est pas laissée démonter. Profitant du report du forum international « A World for Travel » réfléchissant « sur la transformation du tourisme », elle a pu aussi repenser son périple à vélo.

Ne souhaitant pas emprunter le même parcours, Isaure Delom est donc repartie fin juillet, non pas de Nantes mais du Périgord à côté de Sarlat. « Le vélo est devenu pour moi une évidence dans ma façon de voyager, de me déplacer » explique la jeune femme qui travaille depuis un an et demi pour une coopérative de coursiers à vélo sur Nantes.

Des rencontres authentiques

Sur la première partie de son voyage, elle effectue une moyenne de 110 kilomètres par jour. Les Pyrénées derrière elle, et une fois la frontière portugaise franchie, elle prend davantage son temps et visite. Elle découvre notamment la magnifique région d’Evora située dans l’Alentejo. À travers son parcours, Isaure veut aussi montrer que ce type de voyage est accessible à tous, « une famille peut faire ça, il est possible de le faire en vélo électrique, en allant d’un hôtel à une guest house ou un camping ». Activiste dans l’âme, sa démarche paye puisque sur les réseaux sociaux, des personnes, souvent des « fast travellers » convaincus par son approche du voyage lui demandent bons plans et conseils.

Privilégiant la formule bivouac, Isaure Delom utilise l’application Warm Showers (douches chaudes), une plateforme de couch surfing mais destinée essentiellement aux voyageurs à vélo. « Tout est basé sur la bienveillance, l’entraide et l’échange » résume celle qui adore « rencontrer des gens et découvrir des coins paumés à vélo ». Des rencontres, il y en a parfois qui ne sont pas prévues comme, sourit-elle, « ce bain dans une rivière dans les Pyrénées espagnoles où je me suis retrouvée nez à nez avec des pêcheurs ». Elle cite plus volontiers la rencontre avec un des derniers forgerons dans un petit village perdu au Portugal, « ça, on ne peut pas le vivre avec une voiture ou en train ».

Un tourisme plus local, plus humain

Autant d’anecdotes et d’échanges qui font le sel d’un voyage accompli. « Je fais la promotion d’un mode de transport plus lent, plus écologique permettant de faire vivre un tourisme plus local et plus humain » ajoute Isaure Delom. Si elle n’est pas dans la condamnation totale de l’avion, elle invite chacun à réfléchir et rappelle qu’il y a « tellement de belles choses à découvrir à proximité de chez soi ».

Ayant déjà effectué 1 800 km à vélo, Isaure Delom prend son temps pour visiter l’Alentejo, les alentours de Lisbonne et la péninsule ibérique. Elle prévoit de rentrer à Noël. Et peut-être ensuite nourrir un nouveau projet faisant « la promotion du tourisme lent ». « J’attends de savoir où se tiendra le prochain forum « A World for Travel ». S’il a toujours lieu à Evora, j’imagine repartir de Nantes, sillonner la Bretagne et prendre un ferry depuis Roscoff jusqu’à Bilbao » souligne la jeune coursière. Une autre option est possible. Touchée lors de son récent périple par la rencontre d’une personne handicapée (@acko_fshd) effectuant 3 000 km en fauteuil roulant avec roue électrique, elle envisage aussi d’effectuer un voyage en sa compagnie. Avec un leitmotiv, « faire progresser les enjeux du handicap et faciliter l’accessibilité ».