Des drapeaux bien portés

Mélina Robert-Michon et Florent Manaudou ont été désignés par leurs pairs porte-drapeaux français pour la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris le 26 juillet prochain. De méritants athlètes pour un bout de tissu qui doit nous souder dans un monde fracturé et divisé.

Devenu un symbole de la liberté triomphante, le tableau d’Eugène Delacroix, « La Liberté guidant le peuple » peut-il inspirer Mélina Robert-Michon et Florent Manaudou, c’est souhaitable.

La lanceuse de disque de presque 45 ans et le nageur de 33 ans, exemplaires dans leurs carrières respectives, ont presque le devoir d’insuffler une énergie positive à toute l’équipe de France (571 athlètes sélectionnés et 51 remplaçants). Ils sont les visages d’une fierté collective lorsqu’ils vont brandir vendredi 26 juillet l’étendard tricolore sur la Seine.

Maman de deux filles, médaillée d’argent à Rio en 2016, Mélina Robert-Michon ne cache pas sa satisfaction et ne cesse de répéter « qu’on doit être là les uns pour les autres ». Le parcours humain de Florent Manaudou ne manque pas non plus d’attrait. Après une réussite mondiale en natation, il décide de se consacrer au handball avant de faire un retour triomphal dans les bassins. Une façon pour lui de prouver sa capacité à se surpasser et se réinventer.

D’ailleurs les histoires des porte-drapeaux sont souvent des récits de résilience et de triomphe sur l’adversité. On se souvient de Cathy Freeman, porte-drapeau de l’Australie lors des Jeux de Sydney en 2000. Athlète d’origine aborigène, elle s’est mue en symbole de réconciliation nationale dans un pays en proie aux tensions raciales. On pense également au nageur américain Michael Phelps, porte-parole aux Jeux de Rio en 2016, qui a glané de nouvelles médailles d’or après avoir surmonté des difficultés personnelles.

Mélina Robert-Michon et Florent Manaudou sont de beaux et bons porte-drapeaux. Ils vont entrainer derrière eux tous leurs coéquipiers et des millions de Français qui vont suivre ces Jeux avec intérêt. On l’espère, une belle image bien loin du jeu pauvre de nos Bleus lors de l’Euro ou du comportement de certains joueurs du XV de France lors de cette récente tournée en Argentine.

David Savary

Rédacteur en chef
Contact: david.savary@sport-et-tourisme.fr

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