JO 2024 : Et Paris fut une fête !

Et voilà c’est fini. Déjà. Tout est passé si vite. Oui ces Jeux Olympiques de Paris 2024 resteront comme une trêve enchantée dans nos humbles existences. Vraiment. Outre le record de médailles battu par la délégation française, je retiendrai personnellement cet esprit festif avec de beaux moments de liesse et de communion partagée. Un grand bravo au Comité d’organisation qui a toujours fait montre d’optimisme. Et dans le même temps un beau pied de nez à tous les détracteurs et les polémistes de la terre.

La cérémonie d’ouverture avait donné le ton. Certes pluvieuse, mais grandiose et décalée. Bien sûr on aurait pu se passer d’un ou deux tableaux quelque peu subversifs, mais au final cela n’affecte pas (trop) la mise en scène sur la Seine orchestrée par Thomas Jolly. Et que dire de la performance exceptionnelle d’une Céline Dion chancelante et hiératique chantant « L’hymne à l’amour » d’Edith Piaf au sommet de la Tour Eiffel. Un très grand moment d’émotion partagé en mondovision.

Vasque olympique, magique, presque irréel

Quelle belle idée aussi que cette vasque olympique sous la forme d’un anneau-flamme géant surmonté d’un ballon monumental qui s’est envolé dans le ciel de Paris. Magique. Presque irréel. Lors du Marathon pour Tous (nous y reviendrons) le samedi soir 10 août – autre magnifique initiative – de nombreux coureurs aux abords du jardin des Tuileries se sont arrêtés dans cette nuit incandescente pour prendre en photo le symbole principal des Jeux. J’en étais et je m’en souviendrai pour toujours.

Et puis les compétitions se sont enchainées. Avec fluidité. Sans heurts. Bravo à toutes les équipes de Paris 2024 et à son président Tony Estanguet. Et dire qu’avant ces Jeux diverses études évoquaient la volonté des Français de vivre cette olympiade en retrait. Loin de Paris. Pas une journée ne s’écoulait sans qu’un article ne jette le discrédit sur le plus grand évènement sportif mondial. Un mal typiquement français. Je l’avais écrit en mars dernier dans un édito de notre confrère Tourmag, « Soyons fiers et cessons les discours négatifs ! ».

Joli tacle pour les amputés du plaisir

Tous ceux qui annonçaient la désorganisation et le chaos en sont pour le compte. Pas de grèves, pas de problèmes dans les transports. Rien de tout ça. Un sacré pied de nez à tous les râleurs, les pisse-froid et les amputés du plaisir. Certains partis sous d’autres latitudes sont même revenus dans la capitale pour profiter de ces moments de liesse et de pur bonheur. Cela veut quand même dire quelque chose. Même la presse étrangère fut sous le charme de cette joie débridée et cet enthousiasme incroyable.

Sur les sites de célébrations partout en France et sur tous les sites de compétitions tous aussi beaux les uns que les autres (à l’exception peut-être des Arena Paris Sud et Nord conçues surtout pour les grands salons internationaux), au Club France à La Villette, ou au Parc des Champions – encore une magnifique initiative – au Trocadéro face à la « Dame de Fer », il y avait de la joie sur les visages et dans les cœurs. Il faisait beau, c’était bon et cela faisait plaisir à voir. On ne compte pas le nombre de Marseillaises lancées spontanément et les encouragements pour nos Bleus à en perdre voix. Un coup de chapeau à Victor Le Masne, compositeur du thème musical officiel des Jeux, qui nous a tous entrainés dans cette extase collective.

Des images plein la tête

Toute une ville, tout un pays a vibré au diapason de ses sportifs. Léon Marchand, Teddy Riner, les frère Lebrun, Cassandre Beaugrand, Pauline Ferrand-Prévot…, tous nous ont fait rêver. Le volley, le foot, le hand, le basket… on a adoré. On compatit aussi à la détresse de Samir Aït Saïd, une nouvelle fois 4^ème aux anneaux olympiques. Sa tristesse et son dépit nous ont touché.

Des images (voir ici), on en a plein la tête : des victoires, des défaites, des confirmations, des révélations… De nos Français mais bien sûr aussi de toutes celles et tous ceux qui ont participé à ces Jeux. Les 10 500 athlètes qui ont concouru, les 45 000 Volontaires qui ont été top, tout comme les 45 000 forces de police mobilisées durant cet évènement.

Organisation presque sans failles et record de médailles

Hormis une billetterie un peu trop élevée générant ici ou là quelques sièges vides, une organisation sans accrocs et sur un plan purement sportif, le record de médailles obtenues dans une olympiade. Avec un total de 64 breloques (43 à Tokyo, 42 à Rio, 35 à Londres) dont 16 en or (le record était de 15 à Atlanta en 1996), la France termine ces Jeux à la cinquième position. La première nation européenne devant la Grande-Bretagne. Et dire que cela aurait pu être encore meilleur car selon Claude Onesta, le manager de la haute performance à l’Agence nationale du sport (ANS), « on a identifié 14 médailles d’or qui étaient accessibles et qu’on n’a pas obtenues ».

« Durant 15 jours l’air était plus léger »

Bref ces Jeux ont été une totale réussite. « Durant 15 jours l’air était plus léger » a même dit le président de la République. La fête était belle en effet. Un superbe cocktail de sport, de célébrations et d’émotions saines. Plus dur maintenant va être la suite. La mélancolie nous gagne. À l’issue de cette période euphorisante, les vicissitudes du quotidien vont reprendre leurs droits. Ainsi va la vie.

Pour les passionnés de sport que nous sommes, cela ne va être pas simple. Après l’enchainement des 51 matches de l’Euro 2024, des 21 étapes du Tour de France et donc des 329 épreuves des JO de Paris, il va falloir trouver de quoi se nourrir. Ça tombe bien, il y a les Jeux Paralympiques qui arrivent. Dès le 28 août et jusqu’au 8 septembre. Ne l’oublions-pas les Jeux à domicile, c’est une fois dans sa vie. Une nouvelle opportunité de faire la fête et se construire des souvenirs pour toujours.