Sobre comme le chameau
Ce n’est pas un hasard si Emmanuel Macron a présenté le plan eau de son gouvernement, à quelques kilomètres du lac de Serre-Ponçon, très fortement touché par la sécheresse l’été dernier.
S’il est en effet bien deux secteurs qui sont concernés par la gestion de l’eau, car ils en consomment et qu’ils ont en besoin, c’est le sport et le tourisme. Ils n’ont pas attendu le plan eau d’Emmanuel Macron pour se saisir du problème.
En août dernier, alors qu’une centaine de commune étaient privées d’eau potable, de nombreuses municipalités ont dû se résoudre à laisser jaunir les pelouses des terrains de foot ou de rugby. Depuis 2019, les golfs, montrés du doigt et on le comprend, ont signé un accord s’engageant à réduire, voire à supprimer, la consommation d’eau en fonction des niveaux d’alerte. Plus généralement, la sobriété énergétique a déjà entraîné des conséquences cet hiver avec des gymnases ou des piscines qui ont baissé les thermomètres.
Dans les hôtels, partout dans le monde, il y a aussi belle lurette que l’on encourage les clients à réduire leur consommation d’eau en leur conseillant, par exemple, de ne pas demander à laver tous les jours des draps. En Californie, toutes les douches des hôtels coulent à basse pression, cet Etat paie fort depuis des années le prix du dérèglement climatique.
Evidemment, on l’a compris, si tous les efforts des secteurs consommateurs d’eau sont louables, les premiers d’entre eux sont le nucléaire et l’agriculture, il faudra, à titre individuel, accompagner cette transition. Rien de simple quand on pris l’habitude de juste faire tourner un robinet pour que l’eau coule ou d’appuyer sur un interrupteur pour que la lumière fut, comme si les ressources étaient infinies. Vivre sobre comme le chameau, ou presque, c’est l’effort à faire pour préserver, entre autres, la pratique de nombreux loisirs. Et tant pis pour le bain mousseux après la course à pied !