Mauvais voyageurs
Après avoir si longtemps réclamé le retour du public dans les stades, pas une journée de championnat sans que des débordements n’interviennent entre supporteurs. Affligeant.
Jet de projectiles sur les joueurs, envahissement de terrain, bagarres entre supporteurs… le début du championnat de France de football est émaillé d’une série d’incidents d’une rare intensité. Alors que le retour dans les stades s’annonçait comme une belle fête, c’est tout le contraire qui se produit. À tel point qu’est relancée la question sur la gestion des déplacements des supporteurs en France.
Certains, tel le chroniqueur football sur RMC Daniel Riolo, demande une interdiction totale de déplacement des supporteurs. Je n’irai pas jusque-là. Généraliser et punir le groupe pour quelques agités n’est pas une bonne idée. Le football apporte du bonheur aux gens, il ne faut pas leur enlever. Il vaut mieux sanctionner – et durement – individuellement. Les caméras de surveillance doivent permettre d’identifier rapidement les fauteurs de trouble.
Les préfets ne sont pas forcément de grands amateurs de football. Interdiction de déplacement, suppression du parcage, cette zone réservée aux supporteurs adverses, ils prennent parfois des décisions hâtives. Infondées. Ecarter les fauteurs de trouble, oui. Mais refuser l’accès au stade aux clubs de supporteurs, non. À cette vitesse on va tuer le football. Ne l’oublions-pas, ce sport, sans ses inconditionnels, n’est rien ou pas grand-chose.
Les mauvais voyageurs dehors, le football doit redevenir une fête. Une communion entre une équipe et son public. Privés de stade durant presque un an en raison du huis-clos, les supporteurs ont-ils eu un excès d’adrénaline une fois autorisés à revenir dans les enceintes sportives cet été. Difficile à dire. Avec les premiers frimas, les choses devraient se calmer. Il est bien loin le temps où supporteur du Stade Malherbe de Caen je partageais mes frites d’avant-match avec un gars de l’équipe adverse.