Montagne sacrifiée : les petites phrases chocs
Le couperet est tombé. Le Premier ministre Jean Castex a décidé du maintien de la fermeture des remontées mécaniques au 1er février. De quoi susciter, à l’approche des vacances d’hiver, l’ire, l’incompréhension et le désespoir de nombreux acteurs de la montagne. Petit florilège.
La mobilisation sans précédent de l’ensemble des acteurs de la montagne pour convaincre les autorités gouvernementales de sauver à minima les vacances de février n’aura pas eu d’effet. En l’état actuel de la situation, les professionnels n’ont que leurs yeux pour pleurer
- « Tout ne peut pas être décidé à Paris, comme c’est le cas à l’heure actuelle. Les territoires ont des solutions à apporter à leur propre situation ». Jean-Marie Bernard, président du département des Hautes-Alpes.
- « La fréquentation a baissé de plus de 70% et l’activité économique a baissé de plus de 80%. Si nous n’ouvrons pas, c’est tous les territoires de Montagne qui vont mourir ». Alexandre Maulin, Président des Domaines Skiables de France (DSF).
- « La situation est d’une complexité absolue car même avec la meilleure volonté du monde et les aides pourtant conséquentes de l’État, de nombreuses entreprises n’auront absolument aucune chance de se rattraper après la fin de l’hiver. Il faut établir un plan de soutien massif au secteur de la Montagne, allant du fabriquant au détaillant, pour soutenir les entreprises durement impactées par la saison blanche qui se profile ». Gabriel Castelain, patron de Ski-Mojo.
Incompréhension et frustration
- « Le tourisme français est un fleuron dans le monde entier. C’est triste et frustrant. On se sent incompris ». Cécile Ferrando, directrice marketing de la Val d’Isère.
- « Des milliers d’emplois sont ainsi en jeu, des emplois reconnus pour leurs savoir-faire qui s’exportent sur l’ensemble des montagnes du monde ». Patrick Grand’Eury, président du Cluster Montagne.
- « Nous pensons aussi à nos équipes formidables de 4 000 GO et GE, passionnés par leur métier : ils voulaient accueillir nos clients sur nos sites et vivre une expérience de vie unique. Nous pensons enfin à tous les habitants et aux acteurs professionnels des territoires de la montagne, un tissu économique et humain exceptionnel, qui ont créé un leader mondial français, aujourd’hui sans perspectives ». Henri Giscard d’Estaing, PDG du Club Med.
- « Le tout-ski, c’est fini mais sans le ski, tout est fini ». Thomas Saison, directeur commercial de La Plagne.
- « Ca va être dramatique, car les aides seront insuffisantes pour permettre la survie de l’écosystème. Ce qui est gagné en hiver est réinvesti le reste de l’année sur tout le territoire. Donc, si le modèle économique disparaît ce sont des dizaines de milliers d’emplois qui seront supprimés et des dizaines de milliers de familles qui quitteront la montagne pour partir en milieu urbain ». Jean-Luc Boch, président de l’Association nationale des maires des stations de montagne (ANMSM).
- « Noël et le jour de l’An représente environ 20% de notre chiffre d’affaires ; les vacances de février, c’est environ 50% ». Yariv Abehsera, président fondateur de Travelski.
- « On a l’impression d’être les sacrifiés du système. Il va y avoir une crise économique et sociale majeure, malgré les dispositifs d’aide ». Vincent Rolland, co-président de l’Agence Savoie Mont-Blanc.
Des mesures d’urgence pour sauver la montagne française
- « Si nous ne sommes pas vigilants quant à l’existence des centres de vacances, nous risquons de perdre ce vecteur de sociabilisation. Rien ne pourra le compenser et nous en paierons les conséquences ». Eric Lanoë, secrétaire général de l’Association Savoyarde des Classes de Découvertes (ASCD).
- « Nous allons tout de même ouvrir les réservations. Probablement sur une vingtaine de résidences. Mais sans grand espoir. Laurent Dussolier, directeur général d’Odalys.
- « Pour accueillir nos clients dans les meilleures conditions, les stations de Savoie Mont Blanc vont tenter, comme à Noël et au Nouvel An, de rivaliser d’imagination pour leur faire découvrir un autre visage de l’expérience Montagne ». Michaël Ruysschaert, directeur général de l’Agence Savoie Mont Blanc.
- Avec ses partenaires de « la cordée de la Montagne », Club Med est à la disposition du gouvernement pour définir les mesures nécessaires pour sauver la Montagne française ». Henri Giscard d’Estaing, PDG du Club Med.
- « Je suis là pour gérer la situation sanitaire ». Jean Castex, le 11 décembre à l’issue de sa rencontre avec les professionnels de la montagne.
- « Les canons à neige ne vont pas fonctionner, les canons à indemnisation doivent être au rendez-vous ». Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État au tourisme, hier 20 janvier.