Isère : une perte de 800 millions d’euros pour la saison hiver
Avec les remontées mécaniques fermées, le département de l’Isère estime ses pertes à 800 millions d’euros pour cette saison hiver. Pour Chantal Carlioz, présidente de l’agence Isère Attractivité, il est grand temps de lancer un Plan « stations de montagne » d’envergure nationale.
L’impact du Covid sur l’économie touristique iséroise est terrible. La perte entre mars 2020 et février 2021 devrait s’élever à 1,1 milliard d’euros dont 800 millions d’euros pour la seule saison d’hiver (et 200 ME pour le mois de février). Ici, comme dans toute la montagne française la déception et la colère sont immenses. Face aux interrogations sur le futur, le département de l’Isère, Isère Attractivité et ses territoires de montagne se sont déjà mobilisés pour imaginer l’avenir et réitèrent leur appel à un Plan « stations de montagne » d’envergure nationale.
La pandémie de Covid n’est pas la première crise que la montagne traverse. Depuis plusieurs années déjà, elle fait face à deux grands défis : le changement climatique et l’évolution des attentes des clientèles. « Le modèle du « tout ski » est questionné et doit se repenser. D’autant plus que le Covid rend ce modèle encore plus vulnérable et nous conduit à accélérer les changements » indique Chantal Carlioz, présidente d’Isère Attractivité, et vice-présidente du département de l’Isère chargée du tourisme, de la montagne et des stations. « Néanmoins, explique la responsable, fermer aujourd’hui les remontées mécaniques, c’est mettre en danger un des leviers nécessaires à cette transition qui prend du temps ».
Un écosystème menacé et la nécessité Plan « stations de montagne »
Déjà engagée dans cette transition multi-saisons avec pas moins de 121 projets initiés (27,5 ME investis) ces cinq dernières années sous la forme de Contrats de Performance Alpes Isère (CPAI), le département milite pour un Plan « stations de montagnes » d’envergure nationale. Pour plusieurs raisons. Si l’économie du ski est saisonnière, elle permet à la population montagnarde de vivre à l’année. Et à la France de se targuer d’être le leader mondial avec le plus important domaine skiable du monde. « La France ne doit pas perdre cette pépite et son attractivité face à la concurrence » souligne Chantal Carlioz qui rappelle que « les différentes aides actuelles sont compensatoires et ne suffisent pas pour assurer la reprise puis le développement des territoires de montagne ». En résumé, les stations ont besoin d’une vision stratégique globale pour relever les défis qu’elles subissent : changement climatique, évolution des attentes des clientèles et maintenant crise sanitaire.
L’Isère, « laboratoire des stations de demain »
Pour la présidente d’Isère Attractivité, un véritable Plan « stations de montagne » aurait notamment pour objectifs de « repenser, avec l’ensemble des filières concernées, l’offre des stations en fonction des attentes des clientèles, de donner l’accès aux plus jeunes et aux plus modestes, aux richesses naturelles de la montagne, de rénover l’immobilier de loisirs, de soutenir les centres de vacances, les classes de neige et d’optimiser la gouvernance des stations ».
Dans ce contexte, l’Isère se propose de poursuivre ses expérimentations, d’être le « laboratoire des stations de demain ». « Isère Attractivité soumettra prochainement à ses membres, parmi lesquels se trouve l’association des maires de stations de l’Isère, sa vision des enjeux et des chapitres stratégiques d’un Plan « stations de montagne » ambitieux et audacieux » conclut Chantal Carlioz.