Maxime Berthon, aventurier poitevin sympathique et entraînant

Petit, il voulait être aventurier. À seulement 32 ans, le Poitevin Maxime Berthon a réalisé ses rêves de baroud et d’aventures. Mieux, cet ancien participant de Koh-Lanta aujourd’hui guide et instructeur de survie, les a consignés dans un beau livre, « Carnets de voyages, carnets d’aventures » aux éditions Amphora. Une manière pour lui de réveiller l’aventurier qui sommeille en chacun de nous.

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Maxime Berthon, aventurier, guide d’expéditions, instructeur de survie, accompagnateur en moyenne montagne et concepteur de voyages d’aventures.

« Quand je serai grand, je serai aventurier ». Cette phrase, le petit Maxime la répétait sans cesse lorsqu’on lui demandait ce qu’il voudrait faire plus tard.  Ses lectures, Tintin, Jules Verne, ou « L’île au trésor  » de Robert Louis Stevenson, le fortifie dans cette conviction. Et puis il y a cette institutrice, Madame Martin, qui « dès que la cloche des vacances sonne, file à l’aéroport courir le monde », et qui lui fait découvrir « Les derniers géants » de François Place, « un vrai déclic » qui lui « ouvre le champ des possibles ».

Vivant à Poitiers, on ne peut pas dire que Maxime Berthon a grandi sur une terre aventureuse. Pas plus qu’il n’a d’héritage génétique qui le pousserait à la bougeotte. « Ma sœur a fait des recherches généalogiques. Depuis 1615, tous mes ancêtres sont nés, ont vécu et sont morts en Poitou-Charentes » souligne le sympathique aventurier. Non, le jeune homme a simplement « la chance d’avoir des parents » qui ont cultivé chez lui le goût du voyage. En témoigne dans les années 90 ses nombreux voyages musicaux (Maxime faisait partie du Musicora Orchestra de Poitiers qui partait régulièrement en tournée) en Russie, au Québec ou au Maroc qui renforcent son appétence pour le déplacement. Avec aussi, dit-il « cette conviction que je n’étais pas dans le bon siècle mais que je pouvais découvrir plein de choses comme les anciens explorateurs ».

« Chaque pays m’a construit »

Pour Maxime Berthon, « l’aventure, ça s’apprend. On ne naît pas aventurier ». C’est d’ailleurs après un long parcours, au Québec notamment, qu’il va se former, et obtenir ses diplômes de guide et accompagnateur en moyenne montagne. Vivant ses propres aventures, il part à la découverte de paysages, de la faune sauvage et de peuples séculaires, au Canada, en Namibie, dans les Caraïbes ou en Australie. « Chaque pays m’a construit » déclare-t-il, soucieux de ne jamais aller au-delà de ses limites. « Quand Mike Horn (auteur de la préface de son livre) connaît 10% de ce qui l’attend, il part. Moi il me faut 40 à 50%. Cela permet de revenir entier et d’enchainer sur une nouvelle aventure ».

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Le Canada offre le spectacle flamboyant de sa prodigieuse nature.

Qu’on se le dise, les aventures ne sont pas toujours idylliques et les péripéties nombreuses. « Je retiens trois grands moments d’angoisse. Tout d’abord la confrontation et l’attaque d’une matriarche éléphant en Namibie. Elle a perturbé mes nuits pendant quasiment six mois (voir ci-dessous). Il y a ensuite la rencontre avec un grizzli au Canada mais je n’étais pas seul, j’avais mon groupe derrière. Enfin, et ce fut sans doute, ma toute première grande frayeur car personne ne savait où j’étais, l’ascension dans les Rocheuses Canadiennes d’un pierrier instable avec une falaise à-pic derrière moi. Un grand moment de solitude » raconte Maxime. Une leçon de vie aussi pour toujours se rappeler qu’il faut « être humble avec la nature car elle est toujours plus forte que nous ».

L’envie de se sentir utile 

Ayant encadré des dizaines de treks, organisé de nombreux stages de survie en milieu hostile, Maxime Berthon les a consignées dans ce livre « Carnets de voyages, carnets d’aventure ». Ecrivant sur le vif durant ses expéditions, il se veut inspirant. « J’ai toujours eu cette envie de me sentir utile. La prétention du livre, c’est d’apporter plein de petites connaissances sur plein de domaines différents pour que chacun puisse y trouver son compte. L’idée c’est que le lecteur se dise, « tiens, la prochaine fois je vais appréhender mon voyage sous cet angle plutôt que de me comporter en simple touriste ». C’est plutôt réussi.

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L’immensité du désert du Namib, un bel endroit pour faire un retour sur soi.

Parmi ses nombreux carnets retranscris dans son livre, celui concernant la Namibie constitue celui qui lui tient le plus à cœur. « C’est le plus complet, le plus abouti dans l’écriture ». Pour Maxime Berthon, cette expérience en terre africaine l’a beaucoup marqué, « les animaux, les paysages, et puis la rencontre avec les Himbas et le peuple San, tout était fabuleux ». « C’est la première fois où je me suis dit qu’on pouvait tomber amoureux d’un pays » avoue ce baroudeur des temps modernes qui apprend toujours quelques mots dans la langue locale. Le meilleur moyen pour rentrer en lien avec les autochtones et vivre de réels moments d’émotion.

Susciter des vocations

Via son compte Instagram, Maxime reçoit beaucoup de messages, de la part d’adolescents ou de jeunes adultes qui ont lu son livre. « Ça leur a donné l’envie de partir, de vivre leur rêve. C’est hyper flatteur » se réjouit l’auteur. Sous forme de chapitres géographiques, l’ouvrage, agréable à lire et abondamment illustré, insère aussi un certain de nombre de fiches « mémo » qui aiguillent et rassurent le lecteur. Exemple, « S’inquiéter, c’est souffrir inutilement deux fois ». Ou « le poids du sac ne doit pas faire plus de 30% de son propre poids ». Ou encore, « Les clés de la réussite : définir son itinéraire, évaluer les coûts, se préparer, connaître ses limites, rester lucide ». Bref, plein de trucs utiles pour vaincre la règle des « 4F : faim, froid, fatigue, frousse ».

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L’Ouest américain, nature indomptée et solitude maitrisée.

Si sur notre bonne vieille planète, il n’existe plus de « terra incognita », à l’exception peut-être de l’exploration des abysses, Maxime Berthon n’est jamais rassasié. « Quand une journée se termine, je poursuis mon exploration la tête dans les étoiles ». Et de citer en exemple « les incroyables ciels de Namibie ». Du ciel à l’espace, le raccourci semble facile. D’autant qu’en ce moment beaucoup de regards se tournent vers l’astronaute Thomas Pesquet au sein de l’ISS (Station Spatiale Internationale). Maxime Berthon se plairait lui aussi un jour de contempler la Terre depuis l’espace, « ce serait quelque chose de fou ». Mais pas forcément impossible tant « la compréhension de l’espace va motiver les expéditions les plus folles, à l’image du projet SpaceX d’Elon Musk ».

« J’ai vécu un rêve de gamin »

Sur terre, Maxime Berthon a déjà planifié ses prochaines expés, un trek dans le désert marocain en octobre prochain, puis un retour en Namibie au printemps 2022 pour un stage de survie dans le désert du Namib. « A condition de s’en donner les moyens, il faut garder ses rêves à portée de main pour les réaliser » ne cesse-t-il de proclamer. « Vivre sur une île déserte, pendant au moins 30 jours, avant mes 50 ans, était une des promesses que je m’étais faites » écrit-il dans l’avant-propos de son livre. Cette robinsonnade, il a pu la concrétiser dans le cadre de l’émission Koh-Lanta aux Fidji en 2019. « J’ai vécu un rêve de gamin, dans le cadre incroyable de cette célèbre émission télévisée, rendant ainsi l’expérience plus mémorable et plus pimentée que je n’aurais jamais pu l’espérer ». On vous le dit. Toujours croire en ses rêves. 

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« Carnets de voyages, carnets d’aventures »

Par Maxime Berthon

Aux éditions Amphora

288 pages – 29,95 euros

Disponible dans les librairies, sites e-commerce et certains magasins spécialisés

« L’éléphante pouvait clairement mettre fin à ma vie »

« Je n’ai pas été capable d’écrire cette rencontre pendant longtemps. J’ai sauté quelques pages dans mon carnet et cette journée est restée vierge sur le papier, mais nuit après nuit, je revivais encore et encore cette attaque. Je fermais les yeux et j’entendais l’éléphante. Mon cœur s’emballait alors que j’étais en sécurité dans mon lit, chez moi. J’ai rallumé un nombre incalculable de fois ma lampe de chevet pris de panique, en sueur.

Ecrire les lignes décrivant ces 20 minutes a été aussi difficile que thérapeutique pour moi, près d’un an après les faits. L’éléphante pouvait clairement mettre fin à ma vie… ou éteindre mon envie de continuer cette vie d’aventures. Au lieu de tout abandonner, j’ai décidé de trouver dans cette épreuve des clés pour m’en sortir même quand tout part en vrille : paniquer ne sert à rien, il faut rester lucide et utiliser ses connaissances. C’est ce que j’ai réussi à faire à ce moment-là en utilisant ces flashs de lucidité qui m’ont sauvé la vie. Et puis parfois aussi, une main tendue nous vient en aide mais, inconsciemment toutes les ressources sont déjà en nous. Faites-vous confiance et n’abandonnez jamais ! ».

David Savary

Rédacteur en chef
Contact: david.savary@sport-et-tourisme.fr

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