« Les agents de voyages sont de supers warriors »
En prenant de la hauteur à l’occasion de ses Universités d’hiver au Club Med de Val Thorens, le réseau d’agences de voyages Cediv Travel, par la voix de sa présidente Adriana Minchella, a exhorté les vendeurs à être « inventifs, audacieux et conquérants ». En dépit de nouveaux nuages noirs qui s’amoncellent au-dessus des têtes.
« Nous sommes des marchands de bonheur » répète à l’envi Adriana Minchella, présidente du Cediv. Un bonheur malheureusement trop souvent contrasté par les soubresauts de l’actualité et ce fichu virus qui n’en finit plus de faire parler de lui. « Cela fait presque deux ans qu’on passe son temps à faire et défaire les dossiers, c’est épuisant » résume Agnès Gallien à la tête de l’agence Break Evasion à Tarbes.
Dans ce contexte particulièrement tourmenté, beaucoup de vendeurs ainsi que leurs partenaires fournisseurs (tour-opérateurs, compagnies de croisières, loueurs…) avouent ne plus prendre de plaisir à exercer leur profession. Sans pour autant renoncer. Mais les fermetures de frontières qui se multiplient avec l’apparition d’un nouveau variant ne sont pas de nature à rassurer. « On ne sait pas ce qui va se passer mais on continue de se battre » indique Stéphane Fulcrand, patron de Salagou Voyages à Clermont l’Hérault.
« On ne va pas lâcher maintenant »
Et dire que les mois de septembre et d’octobre avaient vu le retour des clients dans les agences. « Rien que l’annonce de la réouverture des Etats-Unis ou de l’Ile Maurice, des destinations moteurs, cela a redonné confiance aux gens car c’est sûr ils ont envie de voyager » souligne Agnès Gallien qui constate avec tristesse le nombre d’appels se réduire « depuis dix jours ». Mais comme l’explique Stéphane Fulcrand, « si on a tenu bon depuis presque deux ans, c’est que finalement on n’est pas mauvais. On ne va pas lâcher maintenant ».
« Nous sommes toujours là parce que nous aimons notre métier », c’est en substance le message que veut faire passer Adriana Minchella auprès de ses vendeurs qualifiés de « supers warriors ». Consciente que la profession est « devenu difficile », elle leur demande d’être « inventifs, audacieux, conquérants, car dit-elle, ce n’est pas le politique qui va vous faire manger demain ». Comme le déclare Stéphane Fulcrand, « l’agence de voyages a encore de beaux jours devant elle ». Après tout c’est elle qui est encore la plus à même de conseiller, orienter et commercialiser un séjour, qu’il soit de nature sportive ou pas.
De la bienveillance et du partage d’expériences
Avec une centaine de participants réunis, les Universités d’hiver du Cediv ont ce mérite de faire se rencontrer les gens. De remonter le moral des troupes. En temps de crise, c’est parfois salutaire. « Il y a beaucoup de bienveillance, de partage d’expériences. On se réconforte » admet la responsable de Break Evasion au moment où les smartphones des participants évoquent de nouvelles restrictions pour cet hiver.
Si le Cediv Travel, qui s’est récemment doté d’un nouveau portail grand public, s’est rassemblé à Val Thorens en prenant pour cadre les sommets savoyards, ce n’est pas tout à fait un hasard. « Non, car face à la difficulté, nous aurons peut-être besoin de vendre la France. La montagne, nous devrons l’exploiter demain » indique Adriana Minchella. D’ailleurs en mode dépassement de soi, raquettes à neige aux pieds, les participants de ces Universités d’hiver ont effectué une marche nocturne jusqu’à un restaurant d’altitude. Une manière de montrer que face aux épreuves on peut toujours résister et triompher.
