Le foot qui marche
Qui a dit qu’il fallait courir pour jouer au foot ? Grâce au « walking football », on peut continuer à pratiquer le sport que l’on aime, même quand les genoux grincent un peu ou que les années commencent à peser.
Le principe est simple : pas de course (sous peine de coup franc !), pas de tacles, pas de contacts. Juste des passes, du placement, de la stratégie… et beaucoup de bonne humeur.
Créée en Angleterre en 2011 pour maintenir les seniors en forme, cette version plus douce du sport roi compte aujourd’hui quelque 1 500 pratiquants en France, répartis dans une centaine de clubs. À Paris, à Saint-Nazaire ou en Charente-Maritime, des femmes et des hommes de 30 à 70 ans se retrouvent sur des terrains plus petits, en équipes de cinq, pour jouer en marchant. Il ne s’agit pas de ralentir le jeu, mais de le repenser. « On ne dribble pas, tout est dans la passe et dans le déplacement », explique un éducateur.
Et ça fonctionne. Car si le rythme est plus calme, l’effort reste bien réel : les changements de direction, les séquences de jeu, la concentration et l’engagement sollicitent le système cardiovasculaire, les muscles, l’équilibre, mais aussi le mental. Des études récentes évoquent même des bienfaits perceptibles en quelques semaines à peine, avec deux séances hebdomadaires. Une activité complète, et surtout ludique.
L’autre atout, c’est le lien social. On s’encourage, on plaisante, on s’y retrouve en couple, entre amis, parfois même en famille. « C’est une façon de prolonger le plaisir du foot sans les blessures et sans la pression de la compétition », témoigne un joueur de 63 ans, ancien amateur contraint d’arrêter la course pour raisons médicales.
L’enthousiasme est tel que l’Union européenne des associations de football a récemment publié de nouvelles règles officielles pour cette discipline, en vue de la première Coupe du monde de walking football, prévue en octobre 2025 à Alicante, en Espagne.
Preuve que l’on peut ralentir… sans jamais s’arrêter de jouer.
