Le stade Roland-Garros dévoile ses nombreux secrets

Depuis le début du mois, le spécialiste des visites culturelles parisiennes Cultival propose la découverte du temple du tennis à Paris, le stade Roland-Garros. L’occasion pour les visiteurs d’accéder à des espaces habituellement fermés au public et d’inscrire leurs pas dans ceux des plus grands champion(nes) de la discipline.

« La première personne qui nous accueille, c’est Roland Garros. Mais au fait savez-vous qui était Roland Garros » demande Nicolas, guide conférencier chez Cultival, en montrant la statue magistrale en acier inoxydable de l’aviateur français. En pénétrant dans ce stade mythique, situé porte d’Auteuil à Paris, les visiteurs font connaissance avec « le premier homme à avoir traversé la Méditerranée sans escale en 1913 ». Si le héros de la Première Guerre Mondiale mort en 1918 n’était pas un passionné de tennis, son ami Emile Lesieur, à l’initiative de la construction de l’édifice destiné à accueillir la finale de la Coupe Davis en 1928, a tenu à ce que l’infrastructure soit associée à son nom, « pour perpétuer sa mémoire » explique Nicolas.

Le toit du court Philippe-Chatrier représente « près de la moitié du poids de la tour Eiffel » 

En parlant statue, on ne peut s’empêcher un peu plus loin d’évoquer celles de Jacques Brugnon, Jean Borotra, Henri Cochet et René Lacoste, vainqueurs de la Coupe Davis en 1927 à Philadelphie. Ce sont ces « quatre Mousquetaires » considérés comme des héros en France qui sont à l’origine du stade Roland-Garros. Place des Mousquetaires, le guide insiste aussi sur « les lignes qui dessinent un cours de tennis, ainsi que le rouge de la brique qui fait écho à la terre battue ».

Après cette entrée en matière sur la genèse du site, chacun est impatient de découvrir le court Philippe-Chatrier coiffé depuis 2020 d’un toit rétractable. Un p’tit coup d’ascenseur et nous voilà tout en hauteur dans le saint des saints, là où se sont écrites quelques-unes des plus belles pages de l’histoire du tennis mondial. Pendant que deux jeunes joueurs s’entrainent dans l’enceinte de plus de 15 000 places, Nicolas nous parle de cette prouesse technologique et architecturale que constitue le toit. « 11 arches de 300 tonnes chacune recouvrent l’édifice, cela représente près de la moitié du poids de la tour Eiffel » souligne le guide qui précise que ce toit se découvre « en seulement 15 minutes ». Dans la perspective des Jeux Olympiques de Paris 2024, le court Suzanne Lenglen que l’on peut voir depuis le Central sera lui aussi recouvert d’un toit, « peut-être en forme de jupe » pour rappeler la joueuse de tennis française qui a remporté 12 tournois du Grand Chelem.

Le casier N° 19 de Steffi Graf n’est plus

Durant la visite d’1h30, un passage est également prévu aux salles de presse, aux vestiaires, à la tribune présidentielle ainsi qu’au couloir qui mène les joueurs sur le célèbre court de terre battue. À chaque fois le guide délivre anecdotes et détails. Pour les passionnés de la petite balle jaune, c’est super enrichissant. Cela peut même se révéler émouvant lorsque par exemple le guide raconte que Steffi Graf (vainqueur de l’épreuve à six reprises entre 1987 et 1999) utilisait toujours le casier N°19 dans les vestiaires lors de ses venues à Roland-Garros. « À la fin de sa carrière, les organisateurs lui ont offert la porte démontée en hommage à son palmarès. Depuis il n’y a plus de casier 19 mais 19 bis » résume le chargé de la visite. Parmi les prestations qui sont mises à disposition des joueuses et des joueurs, le service transport ou encore le service loisirs permettant aux champions d’avoir des gratuités à « Disneyland ou au Moulin Rouge ».

La salle de presse mérite également le coup d’œil. Un lieu de vie foisonnant où ont été accueillis jusqu’à « 1 300 journalistes » lors de la quinzaine 2019. À noter qu’il est possible de se faire prendre en photo au pupitre dans la grande salle de conférence. Un joli souvenir pour les amoureux de tennis ! Autre moment fort de la visite, emprunter le chemin qui mène les joueurs des vestiaires sur le court central. On passe ainsi devant le « Mur des champions » et tous ces grands noms qui sont rentrés dans la légende de ce sport. « Pour y figurer, il faut avoir gagné au moins deux fois Roland-Garros, une fois pour les Français, ou alors une fois et être numéro 1 mondial la même année, petite astuce pour que le nom de Roger Federer scintille également sur ce mur » déclare Nicolas.

Tout, tout, vous saurez tout sur la terre battue

Lorsque nous sommes dans une loge, privilège des privilèges, Nicolas en profite pour expliquer la composition et l’entretien de la terre battue, beaucoup plus complexe qu’il n’y parait. La surface est constituée de cinq couches d’environ 80 centimètres d’épaisseur au total : de gros cailloux, du gravier, une couche de mâchefer (résidus de roche volcanique), du calcaire et enfin une fine couche de brique pilée de deux millimètres d’épaisseur lui valant sa couleur ocre. « Lors du tournoi, 180 personnes sont présentes pour entretenir quotidiennement la vingtaine de courts » ajoute le guide qui s’efforce aussi de répondre aux questions des visiteurs. Des membres de la Fédération Française de Tennis sont également présents.

La visite de cet écrin mythique à l’orée du bois de Boulogne, se termine par une nouvelle statue, celle du Majorquin Rafael Nadal, le maitre des lieux avec ses 14 victoires sur la terre ocre parisienne. Inaugurée l’an dernier, cette œuvre magistrale – près de trois mètres de hauteur – est signée du sculpteur espagnol Jordi Diez Fernandez. Là encore les smartphones s’en donnent à cœur joie et immortalisent le roi de la terre battue pieds décollés du sol en train de frapper un grand coup droit.

Les coulisses du stade Roland-Garros sont proposées en Français, en Anglais ou en Espagnol. Une dizaine de guides sont mobilisés pour faire de cette visite un moment inoubliable. Vraiment à faire si on aime le sport et le tennis.