La Véloscénie : 17,4 millions de retombées économiques

Une étude menée en 2023 sur l’itinéraire cyclable de 450 km reliant Paris au Mont-Saint-Michel révèle son potentiel de développement pour un tourisme durable et de proximité.

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En début de parcours, du côté de Rambouillet. ©Un Monde à Vélo – Véloscénie

« C’est le seul itinéraire exclusivement rural partant de la capitale française ayant été analysé, offrant une expérience cyclotouristique unique à proximité immédiate de 12,4 millions de Franciliens, soit un sixième de la population française » explique dans un communiqué les auteurs de cette étude de fréquentation en 2023.

Décomplexifier l’itinérance vélo auprès d’une cible néophyte

Qu’y apprend-t-on ? Que 35% des itinérants sont des néo-pratiquants, un taux record par rapport aux autres véloroutes. « Nous avons l’ambition de rendre désirable le voyage au vélo en décomplexifiant ce type de voyage auprès d’une cible néophyte » explique Isabelle Mesnard, Présidente de La Véloscénie.

La Véloscénie, expérience de voyage décarboné au départ de chez soi, attire une clientèle plus jeune que d’autres itinéraires similaires. 28% des groupes sont des familles avec enfants, notamment sur les sections normandes dotées de voies vertes sécurisées. L’itinéraire s’adapte à diverses clientèles : cyclotouristes expérimentés, jeunes parisiens, ou familles. Des événements comme les « Mad Jacques » sont organisés pour attirer une jeune cible urbaine en quête d’aventure.

« Notre objectif est de porter un message adapté à différentes cibles en proposant des escapades de 2-3 jours à destination des familles, de groupes d’amis… au-delà de l’itinérance classique au long court. Le voyage à vélo place le touriste en tant qu’acteur de ses vacances. Aujourd’hui, il est nécessaire de proposer un tourisme de précision, d’individualiser les propositions à chaque profil. La Véloscénie est un excellent terrain de jeu pour proposer diverses escapades adaptées à différents profils : fans de nature et de patrimoine, micro-aventure, et bivouac et hôtels de charme et bons restaurants… » explique Ketty Vaillant-Lambert, directrice de l’Office de tourisme Mont Saint-Michel Normandie.

Le panier moyen des itinérants est de 68 euros par jour

Concernant les retombées économiques et investissements, la Véloscénie génère 17,4 millions d’euros de retombées économiques par an, soit 31 800 euros / km / an. Le panier moyen des itinérants (68 euros par jour) est légèrement supérieur à la moyenne des véloroutes étudiées en 2023. Dans certains campings communaux, jusqu’à 50% des nuitées sont attribuées aux cyclistes. Le coût d’aménagement est estimé à environ 30 millions d’euros, avec un retour sur investissement de moins de deux ans pour les collectivités territoriales.

Les cyclistes apportent beaucoup sur les territoires. Certaines communes ont diversifié leurs offres d’hébergement pour améliorer l’accueil des cyclistes et attirer plus de clientèles. D’autres structurent leur offre et accompagnent leurs commerçants pour faire de leur village une véritable étape de La Véloscénie et générer de la consommation. Le cycliste est un consommateur local par excellence puisqu’il ne peut pas trop se charger lors de son voyage.

Convaincre les communes d’investir

Les objectifs sont désormais de convertir des excursionnistes à l’itinérance, d’insister dans la communication sur la simplicité d’accès de l’itinéraire en train, ou renforcer l’offre de services vélo, notamment sur les sections franciliennes.

« Le référencement d’équipements le long de l’itinéraire : points d’eau, toilettes, bornes de réparation, aires de pique-nique… est en cours depuis presque trois ans pour établir un état des lieux. Il faut maintenant accompagner et convaincre les communes d’investir, déposer des dossiers (fond Ademe). Un travail au peigne fin orchestré par l’équipe de coordination et les Départements » explique Rémi Salaün, Chargé de mission Itinérance douce à Essonne Tourisme. Aujourd’hui, en 2024, les établissements labellisés « Accueil Vélo » sont au nombre de 245 contre 97 en 2018.

Aller chercher les Allemands

La clientèle étrangère semble encore peu présente le long de La Véloscénie malgré des actions menées à l’étranger. Effet post-covid avec des clientèles domestiques qui se recentrent sur le niveau national ? ou manque d’actions à l’étranger ? Inscrire l’itinéraire comme un incontournable de la France à vélo est un travail de longue haleine en termes de référencement dans la presse étrangère ou les sites web de référence. Des efforts sont encore à mener sur ce volet dans un contexte assez concurrentiel (nombreux itinéraires vélo en France). « Nous concentrons actuellement nos moyens sur l’Allemagne : référencement sur des plateformes outdoor, actions presse et d’influence, partenariat avec un éditeur allemand, salon… » complète Ketty Vaillant-Lambert, directrice de l’Office de Tourisme Mont Saint-Michel Normandie.

David Savary

Rédacteur en chef
Contact: david.savary@sport-et-tourisme.fr

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