Tour de France, Etape 20. Au cœur des vignobles les plus prestigieux
Contre la montre, aujourd’hui, entre Libourne et Saint-Emilion. On va voir les vignes défiler et découvrir les plus beaux et les plus puissants domaines viticoles de France.
Pomerol, Saint-Emilion, Lussac, Montagne, Puisseguin… A défaut de suspense, on va trinquer avec les plus belles bouteilles tout au long du contre-la-montre entre Libourne et Saint-Emilion.
A voir à Libourne, ville départ
Château de Sales – AOC Pomerol
Peut-être construit par le premier propriétaire connu, Jean de Sauvanelle, maire de Libourne dans la première moitié du XVIIe siècle, le plan du château adopte encore celui d’une forteresse, entièrement clos et organisé autour d’une cour intérieure. Les jardins dessinés sur les plans de 1770-1772 ont fait place à des pelouses, tandis que la pièce d’eau a été réalisée entre 1770 et 1780.
Situé sur l’appellation Pomerol, le château de Sales possède le plus important vignoble de l’AOC avec 47,6 hectares de vigne, sur les 90 hectares du domaine. Les limites de la propriété sont les mêmes qu’en 1578 à trois hectares près, perdus pendant la révolution.
Train touristique de Guîtres
Vestige de la grande époque des chemins de fer, c’est une occasion de redécouvrir les joies des transports ferroviaires à la mode d’antan. Dans les voitures construites en 1900, on voyage assis sur des banquettes en bois pour traverser la forêt verdoyante du nord Gironde. Le voyage dans le temps commence dès l’entrée dans la gare construite en 1875 où un véritable ticket en carton est poinçonné.
Les quais de la Confluence
Entièrement réaménagé le port de Libourne Saint-Émilion, avec ses quais et pontons d’où descendent de nombreux croisiéristes, offre une vue imprenable sur « La Confluence » des rivières de la Dordogne et de l’Isle. Espace de vie et de partage, où chacun peut réaliser ses envies (sport, détente, promenade, gastronomie), il se dégage de ce lieu une atmosphère de bord de mer, dépaysante et festive.
A voir à Saint-Emilion, ville d’arrivée
Le vignoble de Saint-Émilion
Décembre 1999 reste une date historique pour Saint-Émilion. C’est à cette date que le vignoble et les huit villages de la Juridiction de Saint-Émilion ont été inscrits au Patrimoine mondial de l’Humanité par l’Unesco, au titre de « paysage culturel ». Une première mondiale. Pour l’Unesco, Saint-Émilion est « un exemple remarquable d’un paysage viticole historique qui a survécu intact ». Une vigilance toute particulière est apportée à ce paysage culturel exceptionnel pour qu’il puisse être préservé. Cette inscription représente environ 5 000 hectares de vignes réparties sur les huit communes de la Juridiction de Saint-Émilion : Saint-Émilion, Saint-Laurent des Combes, Saint-Christophe des Bardes, Saint Pey-d’Armens, Saint-Etienne de Lisse, Saint Sulpice de Faleyrens, Saint-Hippolyte et Vignonet.
Remparts et porte Brunet
Les remparts de Saint-Emilion auraient été commandités par l’Angleterre au XIIe siècle dans le but de protéger le prospère village. Ce mur de fortification peut être aussi considéré comme un mur d’apparat, de prestige dont le but premier aurait été de montrer la puissance du village plus que de le protéger. Toujours est-il qu’il devait être nécessaire de payer une taxe pour entrer dans le village intra-muros, représentant une nouvelle source de richesse. Les habitants commencèrent par creuser eux-mêmes tout autour du village des fossés profonds. Avec les pierres extraites, ils édifièrent un mur d’enceinte englobant plus de 18 hectares et courant sur environ 1,5 km autour du village. Cette muraille était flanquée de six portes et de petites tours défensives, un chemin de ronde liait ces portes entre elles.
Ces portes, à l’exception de la porte Brunet, ainsi qu’une majorité de l’ancienne fortification furent détruites au cours des guerres de religions au XVIe puis encore au XIXe siècle.
La Tour du Roy
C’est le seul donjon roman encore intact en Gironde. Situé à l’intérieur des remparts de la cité, il s’élève à une hauteur de 32 m. Cette tour quadrangulaire est divisée en trois niveaux. Les murs extérieurs ainsi que les angles du bâtiment sont parcourus de contreforts plats qui viennent renforcer l’édifice. Certains spécialistes disent que ce n’est ni grâce au roi de France Louis VIII en 1224, ni grâce au roi d’Angleterre Henri III Plantagenêt en 1237 que cette tour a été réalisée, mais plutôt grâce à la Jurade. En effet, la tour vise à symboliser le nouveau pouvoir de la commune en empruntant à l’architecture seigneuriale l’édifice le plus caractéristique : le donjon quadrangulaire à contreforts.
La Jurade utilise d’ailleurs toujours cette tour aujourd’hui. Bien que dissoute sous la Révolution française, elle fut recréée comme confrérie viticole en 1948. Son objectif ? Assurer la promotion des vins de Saint-Emilion dans le monde.