Thomas Pesquet : « L’activité physique doit faire partie du quotidien de chacun »
À l’occasion de la 6ème édition de la Semaine Olympique et Paralympique (SOP) qui se déroule du 24 au 29 janvier, l’astronaute Thomas Pesquet, parrain de cet évènement, est venu rappeler les vertus et la nécessité de faire du sport. Pas seulement dans l’espace.
Il y avait foule à l’immeuble Pulse, siège de Paris 2024, à Saint-Denis (Seine Saint-Denis) lors de la conférence de presse de lancement de la Semaine Olympique et Paralympique 2022 qui se tiendra dans les établissement scolaires du 24 au 29 janvier. Cette sixième édition placée sous la signe de la promotion de l’activité physique à l’école bénéficie d’un « parrain d’exception » avec l’astronaute de l’Agence spatiale européenne Thomas Pesquet.
Issu « d’une famille de profs », le premier Français commandant de l’ISS (Station spatiale internationale) estime qu’il est « vertueux de combiner sport et école ». Selon l’astronaute, « sur terre comme dans l’espace l’activité physique doit faire partie du quotidien de chacun ». Un message à prendre au sérieux car comme l’indique Thomas Pesquet, « sans une pratique quotidienne de sport, on perd rapidement la santé » avec notamment « une baisse de la masse musculaire et de la masse osseuse ».
« En 40 ans, les jeunes ont perdu un quart de leurs capacités cardio-vasculaires »
En début de conférence, Tony Estanguet, président de Paris 2024, a rappelé les maux terribles de la sédentarité, « entre 4 et 5 millions de décès dans le monde chaque année » avec en France, « une perte en 40 ans d’un quart des capacités cardio-vasculaires chez les jeunes ». Face à l’augmentation de la sédentarité des jeunes, l’Organisation Mondiale de la Santé recommande la pratique d’au moins 60 minutes d’activité physique par jour pour les enfants et les adolescents de 5 à 17 ans. Pourtant, plus de 80% ne les atteignent pas aujourd’hui.
Face à ce constat, le Ministère de l’Education et Paris 2024 ont lancé le dispositif de « 30 minutes d’activité physique par jour » dans les écoles primaires. Cette mesure mise en expérimentation il y a plus d’un an, sera généralisée dans les écoles jusqu’en 2024. « Je souhaite que tous les élèves des écoles primaires de France soient concernés par ce dispositif » martèle Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale, de la Jeunesse et des Sports.
« 700 000 jeunes sensibilisés cette année »
Si l’an dernier plus de 500 000 jeunes en France ont été sensibilisés à l’olympisme, au paralympisme et à la pratique d’une activité physique quotidienne à l’occasion de la SOP 2021, ils devraient être « 700 000 cette année » comme l’a précisé Tony Estanguet. Cela représente 4 700 établissements mobilisés pour 1 800 projets déposés. « Dès la semaine prochaine, 1 000 kits contenant du matériel sportif produit (produits par Decathlon et financés par Paris 2024 et l’Agence Nationale du Sport) seront adressés dans les écoles » complète Marie Barsacq, Directrice Impact et Héritage Paris 2024.
Selon Sophie Cluzel, chargé au gouvernement des personnes handicapées, « 90% des projets de la SOP portent sur la thématique du para sport ». Ce qui fait dire à Marie-Amélie Le Fur, présidente du Comité paralympique et sportif français, « qu’il faut aussi faire comprendre aux parents qu’il n’est pas contre-indiqué de faire faire du sport à des jeunes en situation de handicap ».
Thomas Pesquet qui effectuait jusqu’à 2h30 d’activité sportive par jour au sein de l’ISS engage « tous les établissements scolaires, écoles, centres de loisirs, clubs sportifs, parents et enfants à faire un maximum d’activité physique pendant toute cette Semaine Olympique et Paralympique ». Avec le défi #Missions 30 minutes, l’idée est ce comptabiliser un maximum de missions afin de faire l’équivalent de deux allers retours sur la lune. Verdict à la fin du mois.
« Il n’y a que de bonnes raisons d’introduire plus d’activité physique à l’école »
Michel Cymes, médecin et membre du collectif « Pour une France en forme »
- C’est entre 6 et 11 ans que se prennent les bonnes habitudes actives de toute une vie. Cela ne signifie pas que tout est perdu ensuite, mais clairement, un enfant qui ne bouge pas assez passera plus de temps devant des écrans, sera plus à risque de prendre du poids, et il sera plus difficile de le mettre en mouvement par la suite.
- L’école est largement la principale source d’activité physique pour 80% des jeunes, quels que soient l’âge ou le milieu social. C’est donc là qu’il faut porter tous nos efforts pour introduire encore plus d’activité physique, afin de toucher tous les jeunes sans distinction.
- C’est scientifiquement prouvé, l’activité physique augmente les facultés de concentration. Cela va à l’encontre des idées reçues car on pense parfois que bouger dissipe les enfants, mais c’est l’inverse qui se produit : ils se dépensent, évacuent le stress et sont plus disponibles pour les apprentissages en classe.
- Faire bouger les enfants, c’est agir indirectement sur les parents. Les enfants peuvent avoir un vrai effet d’entrainement sur les adultes, leur donner envie de partager des moments d’activité. Un adulte peu actif sera incité à bouger si son enfant s’y met.
La Semaine Olympique et Paralympique s’adresse aux enseignants, éducateurs, élèves et étudiants de la maternelle à l’université, parents d’élèves, athlètes, en collaboration avec les associations, les fédérations sportives et les collectivités territoriales. Tout le monde peut se saisir de la SOP et organiser un projet pour mettre plus de sport dans le quotidien de la Génération 2024.
La Semaine Olympique et Paralympique met en lumière toutes les possibilités que la pratique physique et sportive, le sport et les Jeux peuvent offrir. Il est possible de mettre en place une multitude de projets s’appuyant sur le sport comme outil pédagogique pour sensibiliser aux valeurs olympiques et paralympiques, découvrir de nouvelles disciplines, changer de regard sur le handicap ou éveiller les jeunes à l’engagement citoyen.