François Gemenne : « Les Jeux Olympiques, un truc qui me fait littéralement pleurer à la télé »

À l’occasion d’un forum organisé par Atout France sur le thème « Horizons 2040 : construire ensemble les tourismes de demain », François Gemenne, Co-auteur du sixième rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), a clamé sa passion pour les Jeux Olympiques, évènement très fédérateur ô combien important pour l’humanité.

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François Gemenne, spécialiste des questions de géopolitique de l’environnement. ©David Savary

De retour de la COP28 qui s’est tenue à Dubaï, le spécialiste des questions de géopolitique de l’environnement François Gemenne est interrogé sur de multiples sujets. Il doit donner son avis sur les énergies fossiles, mais aussi les chats, les chiens, et même les Jeux Olympiques.

Sur cette dernière thématique, il s’est exprimé lors d’un évènement organisé le 14 décembre dernier par Atout France, l’organisme d’état chargé de faire la promotion de la France à l’étranger qui s’est lancé dans un exercice de prospective à horizon 2040. « J’adore les Jeux Olympiques, c’est un truc qui me fait littéralement pleurer à la télé. J’attends ça tous les quatre ans avec impatience » confesse le professeur à HEC bien conscient que « toute activité humaine a une empreinte carbone ».

Se demander quel évènement en vaut la peine

Conséquence pour le chercheur, « nous devons avoir une vraie réflexion sur toute une série de manifestations sportives en se demandant ce qui en vaut la peine ». Ainsi certains évènements, « parfois organisés dans des lieux improbables, difficiles à rallier, et où l’on construit des installations artificielles » ne méritent sans doute pas d’exister.

Tout l’inverse des Jeux Olympiques ou de la Coupe du Monde de football, « évènements très fédérateurs où l’ensemble de l’humanité peut s’émouvoir de telle victoire, de tel match, de tel exploit sportif » argumente François Gemenne qui tient à ce que ces moments soient « préservés ». Son scepticisme, il le réserve sur l’organisation de compétitions régionales, plus secondaires, qui si elles étaient supprimées permettraient de réduire considérablement son impact sur l’environnement.

JO à Paris, quel message faire passer au monde

« Les organisateurs de Paris 2024 réfléchissent beaucoup à ce qu’ils vont laisser en termes d’héritage, la legacy des Jeux Olympiques » poursuit le président du Conseil scientifique de la Fondation pour la nature et l’homme. « On parle beaucoup des équipements mais essayons de raisonner au-delà de ça. Quel est le message que l’on va faire passer au monde au-delà de ces Jeux Olympiques » s’interroge-t-il.

Le rapporteur du GIEC en est convaincu, « l’élément central de ces JO, c’est la cérémonie d’ouverture ». Le chercheur se souvient d’ailleurs de celle de Londres en 2012 où « l’on voyait comment l’Angleterre était capable de réfléchir sur son passé tout en projetant une image du pays dans l’avenir qui soit attirante, attractive avec aussi pas mal d’auto-dérision ». Le fait d’organiser la cérémonie d’ouverture sur la Seine, « c’est une formidable idée en termes de scénographie. L’héritage des Jeux Olympiques, il va surtout s’incarner sur le message qu’on va transmettre au monde en l’intégrant dans une sorte d’imaginaire décarboné » conclut François Gemenne. La pression est du côté de l’organisation de Paris 2024.

David Savary

Rédacteur en chef
Contact: david.savary@sport-et-tourisme.fr

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