Un parc d’attractions recycle les urines humaines

Depuis juillet 2021, le Futuroscope près de Poitiers expérimente le recyclage des urines des visiteurs du Parc. Cette démarche éco-responsable devrait se généraliser progressivement sur l’ensemble du site.

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Dans les trois ans à venir, le Futuroscope compte collecter l’urine dans la totalité des sanitaires ©Futuroscope

Engagé dans une démarche volontariste en matière de développement durable et de transition écologique, le Futuroscope s’est rapproché de la start-up Toopi Organics à l’initiative de la société de propreté GSF Athéna pour réduire la consommation d’eau potable aux sanitaires et recycler l’urine de ses visiteurs. Fondées sur l’usage d’urinoirs sans chasse d’eau, ces toilettes « vertes » permettent d’économiser trois litres d’eau potable à chaque passage. Les urines récoltées sont immédiatement stabilisées pour un stockage sans odeur, puis transportées chez Toopi Organics pour transformation.

En presque deux ans 23 000 litres d’urine récupérés pour 275 000 litres d’eau potable économisés

À ce jour, quatre blocs sanitaires équipés d’urinoirs masculins sont aménagés pour le recyclage d’urine. Le bon déroulement de la collecte de l’urine a été garanti sur le terrain par les équipes de la société GSF. Depuis juillet 2021, ce sont déjà 23 000 litres d’urine qui ont été collectés au Futuroscope, soit plus de 275 000 litres d’eau potable économisés. Dans les trois ans à venir, le Parc situé dans la Vienne compte collecter l’urine dans la totalité des sanitaires.

La particularité de Toopi Organics réside dans son procédé de transformation de l’urine humaine. Filtrée, supplémentée en sucre, elle est inoculée avec des bactéries d’intérêt agronomique et fermentée pendant 48h00 à 72h00 afin d’obtenir un biostimulant microbien très concentré.

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L’attraction Objectif Mars, seule montagne russe du Parc. ©Futuroscope

Pour les agriculteurs, une alternative écologique aux engrais de synthèse

Le premier biostimulant urino-sourcé de Toopi Organics – Lactopi Start – vient d’être autorisé dans six pays européens. Testé sur plus de dix types de cultures au cours de plus de quarante essais agronomiques, ce dernier permet de réduire la consommation d’engrais de synthèse de 50% en maintenant les rendements agricoles, baissant ainsi les coûts de fertilisation de 37%.

Avec ces nouveaux produits urino-sourcés, Toopi Organics entend fournir aux agriculteurs une alternative écologique aux engrais de synthèse, avec un rapport coût/efficacité très compétitif. La startup veut commercialiser plus de 2 millions de litres de biostimulants à base d’urine humaine en 2027, en s’appuyant sur un réseau de collecte étendu, comprenant des sites à forte fréquentation comme le Futuroscope (près de deux millions de visiteurs chaque année pour une quarantaine d’attractions), des festivals de musique et des aires d’autoroute. Vaste programme.

David Savary

Rédacteur en chef
Contact: david.savary@sport-et-tourisme.fr

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