Grand Colombier : une confrérie honore ce site d’exception situé dans l’Ain
Depuis presque 20 ans, la confrérie des « Fêlés du Grand Colombier » rassemble des cyclistes amateurs capables d’effectuer dans la même journée plusieurs ascensions du col du Grand Colombier. Ses 1 850 membres actifs attendent aussi avec impatience le passage du Tour de France qui empruntera le col aindinois le dimanche 13 septembre.
« Un défi sportif avec une dimension touristique ». Telle est la vocation de la confrérie des « Fêlés du Grand Colombier » résumée par Patrick Perrard, président du club des Cyclos du Plateau d’Hauteville, à l’origine en 1992 avec le secrétaire Michel Pélissier, de cette institution.
Un des plus beaux panoramas sur les Alpes du Nord
Calquée sur le modèle de la confrérie des « Cinglés du Mont Ventoux », la confrérie des « Fêlés du Grand Colombier » regroupe des passionnés de vélo et de dénivelé qui n’ont qu’un seul objectif : braver la pente de ce col mythique et atteindre le sommet plusieurs fois dans une même journée par différentes faces. Si le Ventoux possède trois versants (Bédoin, Malaucène, Sault), le col du Grand Colombier dans le département de l’Ain présente l’avantage d’en avoir quatre (Culoz, Anglefort, Artemare et ses passages à 22%, et Lochieu), avec à chaque fois des vues exceptionnelles sur les environs. Une fois domptée les « portes » composées des fameux virages en forme de S, la nature récompense les plus téméraires avec un panorama à 360° sur la chaîne du Mont-Blanc, les lacs savoyards et les vignes du Bugey. Au sommet du col, perché à 1 501 mètres d’altitude, il est même possible par beau temps de contempler jusqu’à 300 sommets.
« Nous avons aujourd’hui 1 850 membres actifs en provenance de 25 pays » se félicite Patrick Perrard, titulaire à 63 ans d’une soixantaine ascensions (1h30 en moyenne, 50 minutes pour les pros), et qui enregistre chaque année une centaine de nouveaux « fêlés ». Pour obtenir le statut, il suffit – encore faut-il avoir un bon coup de pédale – de gravir le Grand Colombier par deux faces différentes dans la journée. Dès lors qu’on en monte trois, on devient Maître, puis Grand Maître si l’on fait les quatre faces dans la journée. Quelque 900 personnes dont une centaine de femmes sont déjà parvenues à cet exploit. « En général, on part à 5 – 6 heures du matin. On fait trois montées le matin et une l’après-midi » explique le président de la confrérie. Il précise aussi qu’ « André, notre doyen a monté 18 fois les quatre faces du Grand Colombier, la dernière fois, à 83 ans, c’était l’an dernier ». Respect !
Des « fêlés » issus de 25 pays et 85 départements français
Quand on aime, on ne compte pas. Certains fêlés, par pur plaisir, par défi personnel, pour « monter en grade » ou accompagner des copains n’hésitent pas revenir plusieurs fois en terre aindinoise. Si l’en croit le site de la confrérie, seuls 9 départements n’ont pas eu le privilège de compter un seul « fêlé » parmi leurs habitants. Cyclistes des Landes, des Ardennes, de la Lozère, des Pyrénées Orientales, de la Creuse, de l’Ariège, du Gers, des Hautes Pyrénées et l’Orne, que diriez-vous de passer vos vacances dans l’Ain. C’est une vraie terre de vélo doublée d’un cadre naturel d’exception.
Des paysages époustouflants qui seront mis en valeur par le passage du Tour de France le 13 septembre prochain. Ce sera la 4ème fois depuis 2012 que la Grande Boucle mettra à l’honneur le Grand Colombier. Et cette fois l’arrivée sera jugée au sommet du col. Voilà qui devrait booster la fréquentation touristique du département mais aussi accroitre le nombre de membres de la confrérie.
Pour devenir « fêlé » et recevoir sa carte de route, c’est par ici.
« Le cycliste espérant réaliser plus de quatre ascensions dans la journée ferait bien de réfléchir avant … » prévient la direction de l’institution. C’est tout de même l’un des plus beaux mais aussi les plus difficiles cols de France. Toutefois, si certains ne seraient pas rassasiés, ils peuvent espérer réaliser le « défi bugiste », rien de moins qu’un parcours de 208 kilomètres pour 7 043 mètres de dénivelé. Cela représente quatre ascensions du Grand Colombier et deux ascensions du Col de la Biche. Autrement dit, mieux vaut être fort en jambes.
Les Journées Cyclos du Grand Colombier
Depuis le premier passage du Tour de France en 2012, le Conseil départemental de l’Ain a décidé de réserver la route du Grand Colombier au vélo le deuxième samedi du mois entre juin et septembre. L’occasion pour les accrocs de la petite reine de savourer en toute tranquillité la superbe montée par Culoz (18,3 kilomètres pour une pente moyenne de 6,9%) avec ses fameux virages, les « Portes », et son panorama inoubliable. Rappelons que le col est un espace naturel sensible (ENS) protégé et qu’à ce titre, il faut veiller à ne pas le dénaturer. La réduction de la production des déchets est l’affaire de tous.