Comment les guides de montagne font de la sécurité une priorité
A la suite d’un article titré « Les morts jettent un froid en montagne » paru dans le Canard Enchaîné du 7 février 2023, le syndicat national des guides de montagne (SNGM), » plutôt que de corriger ces erreurs une à une », présente « les nombreuses actions engagées avec l’ensemble des acteurs pour continuer à agir pour l’amélioration de la sécurité en montagne, dans la profession mais aussi vers tous les pratiquants ».
Le syndicat national des guides de montagne (SNGM) tient à présenter « les nombreuses actions engagées avec l’ensemble des acteurs pour continuer à agir pour l’amélioration de la sécurité en montagne, dans la profession mais aussi vers tous les pratiquants ». C’est un article titré « Les morts jettent un froid en montagne » dans le Canard Enchaîné qui l’a poussé à réagir.
Des diplômes délivrés par le ministère des Sports
Les diplômes de guide de haute montagne et de moniteur de ski sont délivrés par le ministère des Sports après des enseignements approfondis délivrés par l’Ecole Nationale du Ski et de l’Alpinisme située à Chamonix. Dans les deux formations, l’excellence technique est exigée avant d’entrer en formation via des épreuves de sélection. Ensuite, la formation aborde la connaissance du milieu naturel et du cadre règlementaire des pratiques, la pédagogie, la gestion de groupe et la gestion du risque. Comme l’incertitude n’est toutefois jamais réduite à zéro, les futurs guides et les futurs moniteurs sont aussi formés à la recherche de victimes en avalanche puisque l’auto-secours est un maillon essentiel en attendant l’arrivée des secours professionnels. Suite au nouveau cycle des diplômes écrit en 2023, il a été acté un renforcement de la formation des guides sur la connaissance du milieu hivernal, et une meilleure intégration des enjeux liés au changement climatique et à la préservation du milieu naturel. Enfin, du fait des risques liés à leurs activités, ces professionnels travaillant dans « l’environnement spécifique montagne » sont tenus de suivre régulièrement des formations de « remise à niveau »
Une mobilisation qui s’accentue en faveur de la sécurité
Même si depuis plusieurs années, le nombre d’accidents impliquant des groupes encadrés par des guides de haute montagne n’augmente pas, le SNGM est particulièrement mobilisé pour mettre en œuvre le plan d’actions en faveur de la sécurité décidé lors des Assises de la Sécurité qu’il a organisé en 2018 à Nice. En plus des trois jours de formation de « remise à niveau » que tous les guides doivent suivre tous les six ans auprès de l’ENSA pour renouveler leur carte professionnelle, le SNGM encourage ses membres à se former volontairement sur différents sujets. Il a pour cela créé le Centre de Formation des Guides de Montagne. La mise en place d’un dispositif de retour d’expérience, l’échange fluide d’information entre collègues sur des groupes font aussi partie des actions mises en place.
De plus, le SNGM participe au projet « Regards d’Altitude » qui vise à organiser un dispositif de science partenariale alimenté par les observations que font les guides sur les nombreux phénomènes induits par le réchauffement du permafrost : éboulements, modification des glaciers… En plus d’aider les guides à prendre les meilleures décisions (comme leurs échanges WhatsApp), ces informations seront en outre utilisées par des laboratoires scientifiques pour étudier ces phénomènes. Elles seront aussi partagées sous forme agrégée avec l’ensemble des pratiquants de la montagne lors des séminaires de sensibilisation-concertation que les services de l’Etat doivent désormais organiser dans les départements alpins dans le cadre du Plan d’Action pour la Prévention des Risques d’Origine Glaciaire mis en place par le ministère de la Transition Ecologique.
Des pistes d’action pour la gestion des « itinéraires phares »
Enfin, en mai 2023, le SNGM a co-organisé avec la Fédération Française des Clubs Alpins de Montagne (FFCAM), la commune de Chamonix Mont-Blanc, et la Compagnie des Guides de Chamonix, la première édition des Rencontres Internationales de la Montagne et de l’Alpinisme. Ensemble, des élus, des associations de guides et fédérations de pratiquants français, italiens et suisses ont élaboré des pistes d’action pour la gestion des « itinéraires phares » qui concentrent de nombreux alpinistes et posent parfois d’épineux problèmes de sécurité quand les conditions se détériorent. Cette voie de la coopération et de la concertation entre acteurs responsables de la montagne et de l’alpinisme est un credo du SNGM. Il s’emploiera activement à la développer dans les années à venir, de préférence à la voie de la règlementation par des autorités extérieures.
