Joseph Vieville, cofondateur du groupe Le Five : « Un horizon de vie s’est dégagé »
Cofondateur et PDG du groupe Le Five (football en salle et padle tennis), Joseph Vieville, revoit depuis le 9 juin des « joueurs qui reviennent sans crainte » et des salariés « soulagés de revenir travailler ».
Joseph Vieville se souviendra sans doute toute sa vie du mercredi 9 juin 2021, date de la réouverture des salles de sport après plus de dix mois de fermeture : « J’étais à Lyon où nous avons ouvert un centre dans le cadre de l’ouverture du programme immobilier OL Vallée. Il n’avait jamais pu encore accueillir du public ».
Préparer son « body summer »
Depuis, le dirigeant a pu constater que « les joueurs sont revenus sans crainte ». En 2020, déjà à la même époque, il avait pu observer le même engouement après la réouverture à l’issue du premier confinement, « le plaisir de reprendre le foot et venir transpirer toute la journée pour préparer son « body summer » avant de boire un verre en terrasse ». Heureux, aussi pour les salariés pour lesquels « c’est un véritable soulagement de venir retravailler ». Il insiste : « ce n’était pas naturel pour eux de rester chez soi, de sentir qu’ils n’avaient plus d’utilité, de rôle social ».
Quand le président de la République Emmanuel Macron a annoncé fin avril les dates des réouvertures, il y a eu encore la crainte que « le calendrier bouge ». Avec ses deux associés (Guillaume Debelmas et Tony Jalinier), Joseph Vieville n’aura pas eu le temps de s’angoisser tout au long de cette période : « Nous étions comme des chefs de famille, toujours au combat, sans doute n’avions jamais autant bossé, tout reposait sur nous ». Il s’est battu, en vain, et malgré des études convaincantes, pour expliquer que les complexes sportifs de Foot à 5 (et de padel) sont clairement assimilables à des espaces de pratique en extérieur, en termes de qualité de l’air.
Des aides de l’Etat clairement insuffisantes
Il aura aussi participé à des réunions pour faire comprendre au plus haut sommet de l’Etat combien l’arrêt du sport était un facteur aggravant pour la santé des jeunes : « Je n’imagine pas qu’on n’ait pu me priver de football à leur âge ».
Les aides de l’Etat ? « Clairement insuffisantes pour une entreprise qui doit s’acquitter chaque mois de loyers importants ». Il faudra peut-être « deux ou trois ans » pour digérer cette séquence mais au moins cette réouverture permet de dégager « un horizon de vie ».
En tant que chef d’entreprise, Joseph Vieville retiendra la solidarité des acteurs du sport qui ont travaillé ensemble sous la bannière du syndicat Union & Cycles. Il aura aussi compris que « rien n’est gagné, que tout ne peut pas s’anticiper dans des budgets ». En somme, « une leçon de vie » qui « réveille » en empêchant de « rentrer dans une routine ».
Rendez-vous est déjà pris fin septembre pour prendre de nouveau le pouls de l’activité du groupe Le Five.