Tony Estanguet (Paris 2024) promet « une année de fête »
À quelques jours de basculer dans l’année 2024, Tony Estanguet, président de Paris 2024, a tenu le 20 décembre au siège du Comité d’organisation basé à Saint-Denis une conférence de presse sur le thème « bilan 2023 / perspectives 2024 ». Non sans émotion, a-t-il déclaré, à désormais « 219 jours de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, cent ans après les derniers Jeux d’été, et à 252 jours des premiers Jeux Paralympiques pour notre pays ».
Calme et posé, Tony Estanguet a délivré son « neuvième et dernier bilan de fin d’année ». En commençant d’ailleurs par adresser ses félicitations à l’équipe de France féminine de handball qui vient de décrocher son troisième titre de championne du monde. Au total, « une cinquantaine de titres mondiaux ont été glanés par les athlètes français en 2023 » a précisé le patron de Paris 2024 qui estime que « notre pays sait célébrer ses athlètes et ses grands moments de sport ».
L’ambition du Comité d’organisation n’a pas changé depuis le début de l’aventure il y a neuf ans, c’est-à-dire, « organiser des Jeux à la française avec cette volonté d’innover et de montrer le meilleur de notre pays ». « Ce sera une année de fête avec des Jeux spectaculaires, ouverts sur la ville, inclusifs et engagés avec notamment la réduction de moitié des émissions carbone par rapport aux éditions passées » résume Tony Estanguet. Voilà qui devrait convenir au spécialiste des questions de géopolitique de l’environnement François Gemenne.
Le président de Paris 2024 est ensuite rentré plus en détails sur un certain nombre de dossiers.
Les infrastructures
« 84% des chantiers seront terminés au 31 décembre 2023 ». Le dirigeant qui salue le travail de la Solideo, l’établissement public chargé des infrastructures Olympiques et Paralympiques, indique « qu’il n’y a plus d’alerte particulière ». Il garantit que « l’ensemble des infrastructures nécessaires pour organiser les Jeux de Paris 2024 seront livrées ». Plus de 30 000 personnes ont travaillé sur les chantiers.
Les ressources
Les Jeux Olympiques et Paralympiques sont financés à plus de 96% par de l’argent privé. « Et nous avons déjà sécurisé 1,2 milliard d’euros de revenus en sponsoring, soit 97% de notre objectif final » assure Tony Estanguet qui annonce l’arrivée de « 36 nouveaux partenaires en 2023 » portant le total à « 58 entreprises partenaires qui vont œuvrer pour la réussite de ces Jeux ». Ces partenaires comptent pour « un tiers du modèle économique de l’organisation des Jeux » qui représente un budget global de 4,4 milliards d’euros.
La billetterie
Sujet qui a nourri la controverse cette année, la billetterie qui pèse également pour un tiers dans l’équilibre du budget (le troisième tiers provient des droits télé et partenaires internationaux du CIO) a suscité « un engouement assez inattendu » avec, explique le président du CIO, des billets qui « ne se sont jamais vendus aussi vite, aussi nombreux et aussi en amont de l’évènement ».
7,6 millions ont d’ores et déjà été vendus parmi lesquels 400 000 mis en vente fin novembre qui se sont « écoulés en quelques heures ». « À quelques jours de Noël, il reste toutefois des opportunités à saisir » précise Tony Estanguet citant en exemple le football avec encore des places à partir de 30 euros pour voir les premiers matches des équipe de France féminine et masculine. De même des bons plans en handball ou en basket sont encore à saisir.
Il resterait quelque 2,4 millions de places disponibles avec entre autres la partie hospitalités qui comprend 750 000 billets qui seront gérés par la société américaine On Location. Un peu plus d’1 million de billets n’ont pas encore été proposés à la vente ce qui laisse quelques espoirs d’obtenir des places à un tarif acceptable. À noter que la plate-forme de revente officielle sera mise en ligne fin avril – début mai.
Du côté des paralympiques, sur les 2 millions de billets mis en vente depuis le 9 octobre, plus de 830 000 billets ont déjà trouvé preneurs. « 40 % des billets des Jeux Paralympiques sont vendus après le début des Jeux Olympiques » explique Tony Estanguet.
Les volontaires
Le Comité d’organisation a reçu en quelques semaines plus de 313 000 candidatures pour 45 000 postes nécessaires. La totalité des volontaires (50% d’hommes – 50% de femmes) seront sélectionnés d’ici la fin de l’année. Une grande convention doit les réunir le 23 mars prochain.
La sécurité
« 70% de nos besoins sont d’ores et déjà couverts » précise Tony Estanguet. 47 entreprises de sécurité privée ont été sélectionnées. Une dernière vague d’appels d’offres a été lancée pour couvrir les 30% restants. Les attributions seront annoncées lors du premier trimestre 2024.
Du côté de l’état, « un dispositif inédit et sans précédent sera mis en place avec 45 000 membres des forces de l’ordre déployés ».
Intervenant le même jour à la télévision, le président de la République Emmanuel Macron a évoqué « un plan B » et même « des plans B ou C » en cas de menace terroriste à l’approche de la cérémonie d’ouverture.
Transports
« Nous avons sécurisé 100% des véhicules pour tous les accrédités » annonce le patron de Paris 2024. Du côté des transports public, les offres sont renforcées. « Nous avons et étudions les cartes des différents sites, jour par jour, session par session des 878 compétitions à organiser » résume Tony Estanguet qui affirme qu’on sera « prêts pour les jeux sur le plan transports ». Concernant le trafic proprement dit, il évoque « une augmentation de 15 % par rapport à un été normal, mais à cette période de l’année, cela représente 15 % de moins qu’une journée hors vacances scolaires ».
Côté riverains, « il y aura forcément quelques nuisances » avoue Tony Estanguet. « Nous essayons de les minimiser au maximum avec des plans de circulation travaillés par la préfecture de police ».
Salariés Paris 2024
Il y a aujourd’hui 2 200 collaborateurs qui oeuvrent quotidiennement au sein du Comité d’organisation. Les effectifs vont doubler dans les six prochains mois pour atteindre les 4 000.
En plus de ces ressources internes, Paris 2024 mobilise quelque 2 200 fournisseurs pour un total de 2,3 milliards d’euros de marchés déjà attribués. 90% des entreprises choisies sont françaises. Les trois quarts sont des TPE-PME.
Tests et répétitions
« Comme les athlètes, on se prépare dur pour être prêt le jour J » déclare Tony Estanguet. Cette année, afin de tester les dispositifs, 18 tests ont été réalisés, plus la répétition autour de la cérémonie d’ouverture, avec « des enseignements et des retours très positifs de tous les acteurs avec lesquels on travaille ». D’autres tests seront organisés l’an prochain. À commencer, du 15 au 17 février, par une compétition de boccia (sport de boule apparenté à la pétanque) en vue des Jeux Paralympiques.
Confiant, Tony Estanguet s’est aussi montré battant. « Même si tout se passe bien, comptez sur nous pour ne rien lâcher avant la ligne d’arrivée. Il faudra attendre le 8 septembre (date de la cérémonie de clôture des Jeux Paralympiques) pour baisser la garde sachant qu’il y aura encore des athlètes sur le Village ce jour-là » a-t-il indiqué.