Pool-On, le « Netflix des bassins » qui change le rapport à la natation

Rendre la natation attractive et divertissante, telle est l’ambition de la start-up française Pool-On qui pour cela, projette au fond des bassins des contenus vidéo pensés et conçus pour tous les usages. Ancien nageur professionnel, à l’origine du projet, Matthieu Combat nous en dit plus sur cette « première mondiale ».

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Fini les longueurs monotones, place à une nage onirique et interactive. ©Pool-On

La natation est un sport exigeant et difficile. Surtout lorsqu’elle est pratiquée à haut niveau. Spécialisé sur le 50 mètres et 100 mètre nage libre, licencié à Marseille, Matthieu Combat connait les sacrifices que la discipline exige. « Cela peut paraitre paradoxal mais pour faire du sprint il faut s’entrainer 10 à 12 kilomètres par jour » déclare-t-il.

La natation, sport ennuyeux

La motivation est étroitement liée à la performance sportive. Mais dès lors que cette dernière n’est pas ou plus au rendez-vous, un phénomène de lassitude peut vite s’instaurer. C’est ce qu’a éprouvé Matthieu il y a un peu plus de vingt ans. « C’était toujours la même chose : l’accueil, le vestiaire, le bassin et un chronomètre pour rappeler qu’on ne va plus aussi vite qu’avant et que c’est vraiment dur ».

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Matthieu Combat, l’ancien nageur à l’origine du concept Pool-On. ©Pool-On

Le déclic au large de la Corse

Ne prenant plus de plaisir, « écœuré, dégoûté », il ne remet plus les pieds dans une piscine durant vingt ans. Avant le fameux déclic qui bien souvent modifie les destinées humaines. « À l’été 2021, j’étais au large de la Corse, sur le bateau d’un ami, et tous les jours je nageais un p’tit peu plus sans m’en rendre compte » explique Matthieu Combat. Vient alors la question existentielle, « qu’est-ce qui m’a fait nager plus d’une heure alors que je ne voulais plus en entendre parler ».

La réponse, il l’a trouve tout seul. Les fonds marins corses qui recèlent une flore et une faune d’une grande richesse déclenchent en effet chez lui une véritable prise de conscience. « J’ai bêtement suivi un p’tit banc de poissons, et en remontant sur le bateau, je me suis dit : cette expérience que je viens de vivre, il faut que je la retranscrive dans toutes les piscines pour qu’on cesse de s’ennuyer à compter les carreaux de carrelage » résume l’intéressé.

Un premier bassin équipé à Sophia-Antipolis

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Il est même possible de s’entrainer avec un avatar 3D. ©Pool-On

Le concept Pool-On est lancé. En février 2022, l’entreprise est créée. « J’ai conçu les premiers prototypes dans mon garage, avant de faire une première levée de fonds pour les financer » explique l’ancien nageur.

L’idée est simple – encore fallait-il la trouver – : projeter au fond des bassins des contenus vidéo pensés et conçus pour tous les usages, rendant ainsi la natation plus attractive et divertissante. Un premier bassin est équipé à Sophia-Antipolis dans les Alpes-Maritimes.

Grâce à un système breveté de vidéoprojecteur subaquatique amovible, le fond des piscines se transforme en un écran, qui tel un nouveau média, met à disposition des gestionnaires d’infrastructures un catalogue de contenus innovants et sur-mesure. Tel un « Netflix des bassins », « nous disposons aujourd’hui d’une quarantaine de contenus en fonction des besoins de chacun, et nous sommes les seuls à faire ça au monde » proclame fièrement Matthieu Combat.

Pratique ludique et moins d’appréhensions pour les enfants

Cette technologie qui convient à tous ceux qui fréquentent les piscines trouve notamment une véritable utilité auprès des enfants. « En suivant le petit poisson, la petite sirène, ou toucher l’étoile de mer, ils vont pouvoir apprendre à nager en s’amusant. Les appréhensions sont mises de côté » indique l’ancien nageur devenu entrepreneur soucieux par ailleurs de développer la pratique de la natation pour tous alors qu’on enregistre encore trop de noyades en France chaque année.

Nager au-dessus des fonds marins de Tahiti

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Nage au-dessus d’un lagon. ©Pool-On

Magie de la technologie, avec cette plate-forme de contenu multi-activités, il devient par exemple possible de nager au-dessus des fonds marins de Tahiti, survoler un magnifique lagon, crawler sur des œuvres d’art… Aussi incroyable que cela puisse paraitre, il est même envisageable de s’entraîner avec un avatar virtuel.

« Tout le monde se plait à dire que la natation est le meilleur sport pour la santé, mais c’est aussi l’un des plus ennuyeux. Grâce à Pool-On, nous donnons une nouvelle dimension à la discipline » poursuit Matthieu Combat qui espère équiper dès cette année « entre 12 et 15 piscines, ce qui correspond à notre capacité de production ».

Installation simple et pilotage facile

Une deuxième levée de fonds doit permettre à l’entreprise de se développer à l’international. Avec un avantage non négligeable, « les piscines sont faites de manière identique dans le monde entier ». L’installation du dispositif se veut rapide et ne nécessite pas de travaux particuliers. Le pilotage via une interface dédiée, une tablette pour faire simple, ne justifie pas non plus de formation spécifique. « Le maitre-nageur s’appuie sur différents contenus pédagogiques en fonction du niveau et des compétences qu’il souhaite faire acquérir à son groupe » explique Matthieu Combat.

Une offre revalorisée qui donne une nouvelle dimension à la natation

Le coût, « sous la forme d’un abonnement », n’est pas communiqué. La question du financement qui fait d’ailleurs écho à celle du prix d’entrée des piscines. « Les installations sont déficitaires. Une piscine devrait facturer entre 10 et 15 euros le ticket d’entrée pour parvenir à l’équilibre financier » souligne le fondateur de Pool-On. À condition bien sûr « de renouveler l’offre » enchaine dans la foulée le dirigeant qui déplore que le secteur n’ait « pas fait sa révolution digitale, ni revaloriser son offre de services ».

En réalité, conclut Matthieu Combat, « les lieux publics, les municipalités ne doivent pas se dire combien cela va leur coûter mais plutôt ce que cela va leur rapporter ». Grâce à des expériences personnalisées, Pool-On apparait comme une solution pour démocratiser la pratique et donner envie de nager avec plaisir. C’est tout à fait louable.

David Savary

Rédacteur en chef
Contact: david.savary@sport-et-tourisme.fr

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