Rallye Aïcha des Gazelles du Maroc : « Une autre façon de formuler l’automobile »

Jusqu’au 18 mars se déroule la 32^ème édition du Rallye Aïcha des Gazelles. Un raid hors-piste et 100% féminin de 1 300 km dans le désert marocain auquel participent quelque 380 concurrentes. Investi pleinement sur l’évènement, Bosch Car Service assure la partie mécanique. Le réseau de garages indépendants dispose également sur la course de trois équipages ambassadeurs que nous avons pu rencontrer lors de la présentation du rallye à Nice.

Pas de vitesse, pas de GPS, mais une navigation à l’ancienne, uniquement en hors-piste. Tel est le principe du Rallye Aïcha des Gazelles (RAG) créé par Dominique Serra en 1990. « L’idée de départ est de valoriser le rôle de la femme dans l’entreprise » explique la responsable qui déplore encore aujourd’hui le trop peu d’attention accordé à la gente féminine dans un univers typiquement masculin.

L’importance de la stratégie de navigation

Au fil des années, le rallye marocain qui se dispute entre Tanger et Essaouira s’est imposé comme un incontournable de la discipline. Les candidatures affluent et l’organisation ne peut accepter tout le monde. Sur le parcours, les « Gazelles » doivent rallier dans l’ordre plusieurs balises en parcourant la plus courte distance possible. La stratégie de navigation et d’orientation est prépondérante. Tout le contraire de la vitesse qui ne constitue pas un critère de classement. D’ailleurs les émissions de CO2 restent limitées par rapport aux rallyes classiques. « C’est une autre façon de formuler l’automobile » déclare Dominique Serra qui s’attache aussi à « révolutionner et verdir l’image du rallye-raid ».

Alors que l’éco-conduite est privilégiée, les 190 équipages au départ doivent penser à préserver leur véhicule (4X4, crossover, crossover hybride, quad, SSV, camion ou véhicule hybride). Ils peuvent pour cela compter sur les équipes de Bosch Car Service, présent sur l’épreuve depuis cinq ans et qui a renouvelé son engagement jusqu’en 2025. « Avec le Rallye Aïcha des Gazelles nous partageons des valeurs communes comme le dépassement de soi, l’entraide et l’engagement environnemental et solidaire » souligne Thierry Leblanc, directeur régional Automotive Aftermarket France Benelux, qui rappelle que « depuis ses débuts, le groupe Bosch a toujours défendu des valeurs d’universalité ».

Bosch Car Service sur le pont

En amont de la course, Bosch Car Service a dispensé un certain nombre de coachings mécaniques. Un atout précieux pour beaucoup de concurrentes, bien souvent novices en la matière. « En mettant les mains sous le capot et en se glissant sous le 4×4, les Gazelles mesurent réellement ce qui les attend sur le terrain. C’est aussi un moment d’échanges entre elles qui les rassure » souligne Ludivine Bourqui, responsable Partenariat du rallye. Un propos confirmé par les équipages présents lors des dernières vérifications techniques à Nice vendredi 3 mars. « C’est rassurant, il y a un véritable accompagnement et beaucoup de bienveillance de la part des équipes Bosch Car Service » clament en chœur Tarita Vasseur et Natacha Bonaparte qui, au volant de leur 4×4 N°130, prennent pour la première fois le départ d’un rallye automobile avec pour seul objectif de « finir entières avec la voiture ».

Tout au long du rallye, pas moins de 70 mécaniciens sont mobilisés. À l’issue de chaque étape, dans un espace dédié 12 lignes d’atelier éclairées peuvent accueillir les véhicules en souffrance. À même d’intervenir sur des modèles thermiques comme sur des modèles électriques, les équipes de Bosch Car Service travailleront chaque nuit pour faire en sorte que les Gazelles puissent reprendre la piste le lendemain sans encombres. « Nous leur demandons de noter sur un papier le moindre bruit provenant de leur véhicule pour que les mécaniciens puissent agir rapidement à l’arrivée de l’étape » commente Thierry Leblanc.

La première femme mécanicienne

Fan de Moto GP, Céline, originaire de Toulouse, est la toute première femme à intégrer le Rallye des Gazelles en tant que mécanicien(ne). « Je suis un peu déçue d’être la seule, je pensais qu’il y en avait d’autres » déclare-t-elle. Titulaire d’un master spécialisé en sports mécaniques de compétition, la jeune femme de 24 ans, qui va découvrir pour la première fois le Maroc et le désert, va travailler sur les quads et SSV (Buggys). « Je sais que mes nuits seront courtes, mais je suis là aussi pour compléter mes connaissances » déclare l’ingénieur qui, sans être pour autant féministe, espère aussi inspirer d’autres femmes dans la profession.

L’aventure d’une vie

Participer au RAG constitue bien souvent un rêve pour les participantes. Voire même un aboutissement. L’aventure d’une vie. Désignées ambassadrices Bosch Car Service à seulement trois semaines du départ, les sœurs Heidi et Nadia Derradji aux commandes de l’équipage 219 ne boudent pas leur plaisir. « Nous allons plonger dans l’inconnu et vivre à fond cette aventure » résume l’ainée. Comme l’explique Dominique Serra, « entre la location d’un véhicule, le matériel nécessaire à embarquer, la nourriture, les assurances…, il faut compter entre 25 000 et 30 000 euros par équipage pour pouvoir partir ». La recherche de sponsors devient vite un impératif. Les sœurs Deradji, elles, ont acheté leur 4X4, « 8 000 euros auprès d’un particulier ». Vivant respectivement à Vitry-sur-Seine dans le Val-de-Marne et Ferrières-en-Gâtinais près de Montargis dans le Loiret, elles ont tout juste eu le temps de faire un stage de conduite à La Ferté-Gaucher (Seine-et-Marne), un stage de navigation à Avignon, avant de s’entrainer dans une carrière de sable à Ermenonville dans le département de l’Oise.

Au volant dans le désert pour la bonne cause

Dans une démarche RSE, le rallye n’occulte pas non plus la dimension solidaire et caritative. L’organisation œuvre en étroite collaboration avec l’association Cœur de Gazelles qui via une caravane médicale effectue de nombreux dons pour soutenir les populations locales. Les trois teams ambassadeurs de Bosch Car Services défendent également des causes qui leur tiennent à cœur. Habitué de cet évènement, l’équipage franco-québécois N°27 composé de Francesca Chamberland et Manuelle Gauthier (voir ci-dessous) a collecté 4 000 euros pour construire un puit au Maroc. Tout comme le dirigeant d’entreprise marathonien Nicolas Brumelot, Natacha Bonaparte et Tarita Vasseur, 4X4 N°130, soutiennent quant à elles l’association Imagine for Margo qui lutte contre le cancer des enfants. Enfin sur l’équipage 219, les sœurs Derradji s’engagent en faveur du dépistage précoce du cancer du sein, Heidi ayant vaincu cette maladie en 2021.

« Un mélange d’appréhension et d’exaltation »

Au départ de Nice, puis avoir traversé la Méditerranée entre Sète et Tanger avec la compagnie GNV, les 380 participantes dont 325 primo-participantes, seront aussi confrontées à l’exigence et la dureté du terrain. Elles pourront néanmoins bénéficier de la chaleur et du réconfort du bivouac à l’arrivée. « Il y a un mélange d’appréhension et d’exaltation » confie Natacha qui s’est préparée de façon très professionnelle avec sa copine Tarita. Coaching mécanique, stage de navigation, stage de pilotage dans les dunes marocaines en novembre dernier, rien n’a été négligé. Et dire que « c’est mon mari qui m’a inscrite au RAG à l’occasion de mon anniversaire » avoue-t-elle en adressant un regard complice à son binôme et amie depuis plus de vingt ans.

« Le Rallye Aïcha des Gazelles du Maroc a été précurseur en matière de concept et d’innovation. Balayant préjugés et clichés il n’a jamais cessé de grandir, de se construire et d’évoluer avec son temps » se félicite sa fondatrice Dominique Serra. Cette 32^ème édition qui trouvera son point d’orgue le 18 mars à Essaouira, sur la côte atlantique du Maroc, promet beaucoup. Nous suivrons l’épreuve avec beaucoup d’intérêt.

« La plus belle victoire, c’est d’être sur la ligne de départ »

Comment une marchande de glace et de nougat dans l’Ardèche et une créatrice de costumes pour le cinéma à Montréal ont-elles fait pour se croiser et devenir inséparables malgré l’éloignement géographique. C’est bien la passion automobile qui les unit. « Nous nous sommes rencontrées sur un rallye en Argentine et nous nous sommes tout de suite bien entendues. Nous avons la même façon de voir la vie » souligne Manuelle Gauthier qui dispute son cinquième Rallye Aïcha des Gazelles alors que sa co-pilote Francesca Chamberland prend part à son deuxième.

Complémentarité et bonne humeur

L’an dernier, les deux sexagénaires étaient dans les vingt premières places du classement quand « un souci médical » les a empêchées de terminer l’épreuve. « Avec deux jours en moins nous avons quand même fini 80^ème » tient à préciser l’artisan française qui travaille en saison à Vallon-Pont-d’Arc. Pour leur deuxième participation ensemble, les deux amies s’élancent sous les couleurs de Bosch Car Service dans la catégorie SSV et non plus 4X4. Ayant récemment décroché un podium dans cette catégorie, Manue sera au volant du buggy N°27 et Francesca, à l’aise avec une boussole, derrière les cartes. « Je préfère la navigation mais nous sommes très complémentaires » confesse dans son accent si caractéristique celle qui a été primée par l’Académie du cinéma canadien pour l’ensemble de sa carrière.

Passionné de voyages, toujours en quête de découvertes, l’équipage franco-québécois n’oublie-pas non plus l’aspect humanitaire puisque via leur association Cap Cœur et Défi, elles collectent des fonds pour financer la construction de puits au Maroc. 

« C’est le mental qui fait qu’on a envie de rentrer au bivouac »

Lorsqu’elles sont à distance, des deux côtés de l’Atlantique, les deux femmes échangent beaucoup via l’application WhatsApp. « Le rallye est une passion mais l’important c’est être de bonne humeur » affirme Francesca. Entièrement d’accord, sa complice rappelle aussi que cette course n’est pas qu’une partie de plaisir, « c’est dur mais c’est le mental qui fait qu’on a envie de rentrer au bivouac ». Derrière l’aspect compétition, les deux copines ambassadrices de Bosch Car Service sont aussi là pour faire passer un message. Dans un univers habituellement réservé aux hommes, c’est ici une opportunité de montrer ce qu’on sait faire, que l’on peut aussi se dépasser en tant que femmes. « Dès que la course démarre, nous ne sommes plus des mères, des épouses ou des chefs d’entreprise, nous sommes nous, des femmes qui donnons le meilleur de nous-mêmes » résume Manuelle Gauthier.

Conscientes que « sans préparation on va droit au casse-pipe », les deux Gazelles se sont entrainées avec sérieux. Dans les dunes de Mezourga à la frontière algérienne notamment. À l’occasion de cette 32^ème édition, elles espèrent secrètement briller dans les reliefs tourmentés du désert marocain. « La plus belle victoire, c’est d’être sur la ligne de départ. L’autre victoire c’est d’aller jusqu’au bout, avec un bon classement » déclare Manuelle Gauthier. Et pourquoi pas gagner.

Le RAG en quelques chiffres

• 32^ème édition jusqu’au 18 mars.
• 9 jours de course.
• 1 300 km dans le désert marocain.
• 380 participantes (dont 325 pour la première fois).
• 192 véhicules dans 5 catégories : 4X4, SSV / quads, Crossover, E-Gazelle Innovation, E-Gazelle Auto.
• 71 mécaniciens mobilisés.
• 12 lignes d’atelier au cœur de l’espace Bosch Car Service.
•  45 mn en moyenne pour vérifier chaque véhicule.
• La 33^ème Édition du Rallye, du 12 au 27 avril 2024.

Pour suivre en live la 32^ème édition, c’est ici.

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