Roxana Maracineanu : « Merci aux 360 000 associations sportives d’avoir tenu le coup »
Interrogée par la Commission de la culture, de l’éducation et de la communication au Sénat, Roxana Maracineanu, ministre chargée des Sports, s’est exprimée sur les modalités de mise en œuvre du déconfinement tout en envisageant « une perspective de reprise heureuse pour le sport ».
Avant de présenter les grands axes de réouverture pour le domaine du sport, Roxana Maracineanu a fait part de sa « gratitude » aux « 360 000 associations sportives pour avoir tenu bon et maintenu le lien avec leurs adhérents ». La ministre chargé des Sports adresse également « une pensée particulière aux 2 millions de bénévoles ».
« Plus de la moitié de notre pays aime et s’adonne à une activité sportive. Et parmi ces 36 millions de pratiquants, il faut avoir un regard particulier sur les 16 millions qui avaient l’habitude de le faire en club afin qu’ils reviennent rassurés et motivés » a ajouté Roxana Marcineanu.
Des règles de déconfinement qui posent question
Si tout le monde se réjouit de la reprise de l’activité sportive, Michel Savin, sénateur de l’Isère, s’interroge sur les règles présentées pour le déconfinement, « cela pose question », notamment pour « les organisateurs d’évènements sportifs de plein air qui ont été contraints d’annuler quasiment toutes leurs manifestations l’an dernier ». Même constat pour le sénateur de la Creuse Jean-Jacques Lozach qui se demande s’il n’y a pas une incohérence entre « d’un côté des évènements culturels avec une jauge à 5 000 personnes en intérieur, et de l’autre des évènements sportifs en extérieur limités à 500 participants ».
Sur ce dernier point, la ministre explique qu’il existe deux types de jauge, celle concernant les spectateurs et qui donc « la même pour les évènements sportifs et culturels, à savoir 5 000 personnes à compter du 9 juin ». Et puis, précise-t-elle, il y a la jauge de pratiquants. « Afin de préserver leur santé car la pratique sportive de masse, quand bien même elle se déroule en extérieur, s’effectue sans masque, nous avons décidé d’une reprise progressive des évènements outdoor d’ici l’été avec d’abord des jauges limitées à 50 participants, puis 2 500 et enfin 5 000 après le 30 juin » déclare Roxana Maracineanu. Plus que des jauges, Michel Savin, député de l’Isère, trouvait plus logique de mettre en place « un pourcentage en fonction de la capacité d’accueil de l’enceinte » car dit-il « un stade de 10 000 ou 60 000 places, ce n’est pas la même chose ».
Quid de la réouverture des buvettes
Sénateur du Bas-Rhin, Claude Kern s’inquiète quant à lui de la réouverture des buvettes, « ces lieux de convivialité qui tiennent les finances de la plupart des clubs ». A cela Roxana Maracineanu lui répond que ces buvettes « suivent les dates de retour à la normale des restaurants, à savoir une réouverture progressive en intérieur le 9 juin puis totale à compter du 30 juin ». Plusieurs sénateurs se sont également interrogés sur la reprise des sports de contact, lutte, judo… « Ils peuvent reprendre dès le 19 mai pour les mineurs, sans aucun protocole aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur. Pour les adultes, il faut attendre le 1er juillet pour une pratique en intérieur. A compter du 9 juin, ils pourront faire du rugby, du football ou du judo, avec contact donc mais uniquement en extérieur » résume la ministre.
« Des efforts financiers sans précédent pour aider le secteur sportif »
Dans son allocution, Roxana Maracineanu est aussi revenue sur « les efforts financiers sans précédent du gouvernement pour aider le secteur sportif dans toutes ses dimensions, professionnel, amateur, et loisir marchand ». Selon elle, « le sport bénéficie d’un plan de relance sectoriel doté de 122 millions d’euros dont la moitié est consacré à l’emploi sportif des jeunes ». Ce plan de relance est en cours de déploiement. Par ailleurs, dans le cadre du Comité interministériel à la ville, 36 millions d’euros supplémentaires ont été débloqués afin de développer les équipements sportifs et soutenir les associations de quartier prioritaires. « L’Agence Nationale du Sport accorde une attention toute particulière aux territoires les plus fragiles » précise Roxana Maracineanu qui rappelle que « toutes ces aides sectorielles spécifiques au sport s’ajoutent aux 3,5 milliards d’euros déjà déployés pour les mesures de droit commun dont ont bénéficié tous les acteurs du monde associatif, fédéral… ». N’oublions-pas non plus le dispositif Pass’Sport. Présenté comme une aide à la prise d’une licence sportive, celui-ci sera doté cette année de 100 millions d’euros. Il pourrait concerner 1,8 million de jeunes âgés de 6 à 16 ans.
Enfin, Roxana Maracineanu est revenue une nouvelle fois sur « le caractère essentiel du sport ressenti plus que jamais lors de cette crise sanitaire ». Et de dire « qu’une pratique régulière ancrée dans le quotidien des enfants leur permettra sans doute de mieux affronter des crises épidémiques futures ». « Nous sommes plus résistants au virus si nous sommes éduqués par le sport » a conclu la ministre. Sur ce point, on ne peut que lui donner raison.
CNOSF : « Ce plan de reprise répond aux attentes des acteurs du sport fédéré »
A la suite des annonces faites par le Premier ministre Jean Castex le 10 mai, et des discussions tenues sur le sujet avec le ministère des Sports, le mouvement sportif en sait désormais davantage sur les conditions dans lesquelles se déroulera la reprise des activités sportives à partir du mercredi 19 mai.
En trois phases successives d’allégement des contraintes (19 mai, 9 juin et 30 juin) et par type d’établissement recevant du public, ce plan de reprise, par la visibilité qu’il donne pour les prochains mois, répond aux attentes des acteurs du sport fédéré. Si le contexte sanitaire ne permet malheureusement pas une reprise de la pratique sportive aussi rapide que souhaitée, il convient de saluer l’esprit de dialogue et de concertation qui a caractérisé l’élaboration de ce plan par le ministère des Sports.
Avec ces nouvelles perspectives, le mouvement sportif peut à présent pleinement travailler au retour des pratiquants dans leur club, et notamment des plus jeunes. Pour cela, il sera essentiel de pouvoir s’appuyer sur des dispositifs existants comme la carte Passerelle ou en cours d’élaboration comme le Pass’Sport. Ce dernier qui constitue une aide de 50 euros pour le paiement de la cotisation, devrait concerner les familles les plus en attente d’un soutien financier et être un élément clef du retour des jeunes dans les clubs dès septembre, fait savoir le CNOSF dans un communiqué.