Pays d’Evian Vallée d’Abondance : trois jours entre lac Léman et cols d’altitude
S’il est un territoire où l’on peut l’été s’adonner à une itinérance multiactivité, entre « le » lac par excellence -Léman- et les sentiers de montagne, c’est bien le Pays d’Evian Vallée d’Abondance. On l’a testé pour vous pendant trois jours.
wwwwJour 1 : Evian, avec ses plages et ses restaurants -où l’on sert les fameuses perches du lac Léman- vaut largement un séjour. Mais il serait dommage de ne pas explorer tout ce que le territoire pays d’Evian Vallée d’Abondance peut offrir, à pied, à vélo et sur l’eau. Et si on commençait par une petite incursion en Suisse ? Une vingtaine de minutes en voiture et nous voilà à Saint-Gingolph, un drôle de village mi- français, mi suisse. De là, part le GR5 qui mène les randonneurs jusqu’à Nice.
N’hésitez pas à frapper à la porte de l’association présidée par Jean-Marie Amiguet, pour embarquer dans une cochère, l’Aurore, un bateau traditionnel à voiles latines que vous pouvez emprunter pour quelques heures ou une matinée pour aller plus en avant côté Suisse découvrir les marchés vaudois. Faites aussi un détour par la bijouterie de l’ingénieur Jean-Loïc Sello qui a remis au goût du jour la fabrication des perles du Léman, une tradition vieille de plus d’un siècle. L’homme se fera un plaisir de vous raconter ce qui l’a motivé à se lancer dans cette entreprise « éco-responsable ».
Allez, on quitte la Suisse pour entamer les choses sérieuses. Cédric, notre accompagnateur diplômé d’Etat qui travaille pour Alp’evianature, est aussi pompier professionnel. Une figure rassurante pour qui n’a pas l’habitude de marcher en montagne d’autant qu’il a un don pour deviner le temps. Après avoir longé la frontière, nous voilà arrivés à Novel pour nos premiers pas en altitude. La récompense est au bout d’une randonnée d’une petite heure : nous sommes accueillis par Michel et ses chèvres, à l’Alpage de Neuvaz sur le site de la ferme du Noyer. Puits de culture, il peut vous parler pendant des heures de la fabrication du fromage mais aussi de l’histoire de la Savoie qu’il connait sur le bout des doigts ou encore, sans polémiquer, du drame que peuvent vivre les agriculteurs lors des attaques du loup. Les beignets de pommes de terre, la tarte aux myrtilles et le digestif font aussi partie des atouts incontestables de la maison.
@Laurent Guéna @Laurent Guéna
Un personnage haut en couleurs qui a aussi dans sa poche les clefs du chalet de Trépertuis, tout juste rénové (voir encadré), qui se situe à 1570 m d’altitude au pied de la Dent d’Oche.
Jour 2 : On y dort bien, tant mieux. Il vaut mieux une bonne nuit avant de marcher toute la journée pour gravir trois cols, ceux de Neuteu, Parvis et Floray : 9 km, 1000 mètres de dénivelés, ça fait les jambes. On n’oublie pas de bien se chausser, le terrain peut être lourd. Qu’importe : quand un jeune bouquetin vous accompagne dans votre marche, vous oubliez immédiatement toutes les difficultés.
Un jeune bouquetin nous fait l’honneur de nous guider. Des sentiers parfaitement balisés. La vache Abondance, star de la région. Le lac de Dabon Cedric (Alp’Evianature), notre accompagnateur au pied de la dent d’Oche.
Après une pause au bord du lac Darbon et ses eaux turquoise, vous êtes déjà un peu requinqué. Puis, quand les vaches Abondance vous font quasiment une haie d’honneur à votre arrivée à l’alpage de Bise, vous oubliez toute fatigue. La plénitude vous gagne à l’Ourserie, une chambre d’hôtes où l’on se sent comme à la maison (voir encadré).
Jour 3 : Une bonne nuit réparatrice, c’est bien ce qu’il nous fallait. C’est en effet à VTT que nous allons traverser le plateau de Gavot. Allez, on l’avoue, nous sommes assistés par une batterie. Ludovic, notre accompagnateur, également membre d’Alp’evianature, nous guide à travers ses paysages parsemés de chapelles, châteaux, lacs et tourbières.
A Féternes, on fait une halte à la pico-brasserie de Concise qui produit quelque 1000 litres de bières par an. Tenue par un moniteur de ski, elle commence à avoir une petite notoriété dans la région. Il faut dire qu’elle se laisse boire… Dommage, il est un peu tôt pour une deuxième gorgée. Elle aurait sans doute très bien accompagnée les fromages produits par la Ferme des Chalets d’Oche, à Saint-Paul-en-Chablais. L’Abondance, c’est quand même quelque chose… On y croise des vaches et on peut même faire un tour dans la cave où le fromage est placé en phase de maturation.
VTT et bière font bon ménage.
C’est après avoir découvert les tourbières et marais que nous posons nos vélos pour découvrir la base de loisirs du lac de la Beunaz : toboggan géant, tyrolienne, baignade et pédalos. Pour information, on y déjeune très bien et le gérant, qui vient tout juste de reprendre le restaurant A la belle étoile, est particulièrement sympathique.
Après avoir quitté nos vélos, nous voilà dans les télécabines de Thollon-les-Mémises, station de ski réputée être la moins chère de France. En haut, le panorama et la vue sur le lac Léman sont exceptionnels. Un parapentiste s’apprête à décoller, on l’envierait presque. Si vous ne souffrez pas de vertige, dirigez-vous vers le « pas du Léman », sensations garanties. Les télécabines sont ouvertes tous les jours en juillet et en août, et les mercredis, samedis, dimanches et jours fériés en juin et septembre
Calmés par ces journées intenses, nous apprécions d’autant plus notre arrivée à l’hôtel de la Plage situé à Publier, sur les rives du lac Léman. Joggers et baigneurs s’en donnent à cœur joie, le restaurant avec vue vaut le détour. Avant d’achever ce voyage, nous avons la chance de pouvoir nous initier au paddle grâce au concours d’Evolution 2. A ce petit jeu-là, certains sont plus doués que d’autres pour se tenir debout. Ce n’est pas grave, l’eau est bonne et tout le monde finira par maîtriser l’engin. Il faudra revenir : trois jours, c’est bien trop court.
Avec l’aimable autorisation de ©Gil Guglio.
Le chalet de Trépertuis, un gîte tout confort blotti sous la Dent d’Oche
Joyau du pastoralisme haut savoyard, blotti sous la face Nord du Château d’Oche et de la Dent d’Oche, le chalet de Trépertuis est au cœur d’un cirque minéral, méconnu et donc préservé. Après une rénovation complète, ce bâtiment offre un vrai confort : électricité solaire, cuisine équipée, douches, station d’épuration végétale… L’étable, entièrement rénovée, peut accueillir 120 personnes. Le chalet historique des bergers peut être à disposition pour une nuit, un weekend ou une semaine. On y accueille les groupes de randonneurs en demi-pension : repas du soir au chalet de Neuvaz, couchage en dortoir (couettes et draps fournis), petit déjeuner. Équipé en gîte, vous pouvez aussi y être hébergés en toute autonomie ou choisir une formule incluant la livraison des repas. La capacité de ce logement est de 12 couchages auquel on ajoute un dortoir en mezzanine.
L’Ourserie, une chambre d’hôtes où il fait bon se requinquer
Après de belles balades, c’est un vrai bonheur d’être accueillis par Hélène et Luc qui, à Saint-Paul-en-Chablais, reçoivent les visiteurs dans une ferme remarquablement décorée. Elle compte cinq chambres, toutes différentes, qui ont comme point commun l’ours, l’animal fétiche de la maison. Tout respire la quiétude, ici. Le jardin arboré et sa ruche, la salle à manger où il fait bon prendre l’apéritif et apprécier l’excellente cuisine de la maîtresse de maison, préparée avec les produits frais du potager, de la pêche du lac ou des fermes environnantes. Et, de plus, c’est l’endroit idéal pour rayonner dans la région à la découverte de la montage et du lac, à pied, VTT, ski, canoë ou paddle.