La Véloscénie, parcours idéal pour un premier voyage à vélo

Cap à l’Ouest au départ de Paris pour rejoindre 450 km plus tard le Mont-Saint-Michel (Manche). Sur un itinéraire balisé, la Véloscénie se prête parfaitement à un premier voyage à vélo. À condition de préparer son périple en amont. Explications.

« Quitter la capitale pour rouler vers la mer, c’est une belle promesse » assure Emma Le Conte, Chef de projet pour la Véloscénie. Il est vrai que cet itinéraire particulièrement attractif, inauguré sur l’intégralité de sa distance en 2016, ne manque pas d’arguments. Trois parcs naturels (Haute Vallée de Chevreuse, Perche et le Manoir de Courboyer, Normandie-Maine) et cinq sites inscrits à l’Unesco (Paris rives de la Seine, le Palais et parc de Versailles, la cathédrale de Chartres, le savoir-faire de la dentelle au point d’Alençon, et bien sûr le Mont Saint-Michel et sa baie) figurent ainsi au programme.

Plus de la moitié du parcours en voie verte, 98% de portions balisées

Pas moins de 28 partenaires (2 régions, 8 départements, 15 intercommunalités, 3 Parc Naturels Régionaux) se sont associés pour créer ce parcours qui se veut accessible au plus grand nombre. « La moitié de l’itinéraire est en voie verte (uniquement réservé aux usagers non motorisés), le reste se compose de voierie partagée, c’est-à-dire de petites routes à faible trafic, mois de 1 000 véhicules par jour » rassure Emma Le Conte. Pas de crainte non plus de se perdre puisque la Véloscénie possède 98% de portions balisées. Elle le sera en totalité en 2023.

Pour se repérer et savoir exactement où l’on est, des tracés GPS sont en téléchargement gratuit. « Nous avons aussi des tutoriels sur notre site » déclare Pierre Pichon qui met également en avant les topoguides, souvent privilégiés par les passionnés de voyages à vélo, « une bonne vieille carte papier, cela reste très agréable ». La Véloscénie vient d’ailleurs de publier son nouveau guide aux éditions Glénat (voir ci-dessous).

« Sans être spécialement entrainée, je l’ai fait en 9 jours »

Désignée par le numéro 40 du schéma national des véloroutes et voies vertes, la Véloscénie se veut un bon itinéraire pour initier un périple à vélo. 450 km de nature et de culture à réaliser en totalité ou sous la forme d’escapades. « Nous recevons beaucoup de demandes de personnes qui veulent se lancer sur un premier voyage à vélo » confirme Pierre Pichon, chargé de communication pour la Véloscénie. « Je n’étais pas spécialement entrainée, je l’ai fait en 9 jours » indique Emma Le Conte qui conseille « une moyenne de 45 km par jour soit environ 3h30 de vélo ». « Cela laisse le temps pour la découverte et la p’tite sieste » ajoute-t-elle. Ne l’oublions-pas, le vélovoyage est aussi une invitation à la lenteur et la proximité. S’il existe un peu de dénivelé, que chacun se rassure, « il n’y a rien d’inaccessible ».

Concernant le choix du matériel, Pierre Pichon recommande le VTC, « c’est le vélo parfait, avec deux sacoches à l’arrière pour le portage ». Le chargé de communication déconseille le vélo de route en raison de ses pneus trop fins, « au bout de la dixième crevaison, il n’y a plus de plaisir ». Si vous ne disposez pas de monture, cinq loueurs sont positionnés le long du parcours. « Pour un VTC, il faut compter environ 20 euros par jour, 100 euros la semaine. Pour un VAE (vélo à assistance électrique), environ 35 euros par jour ou 170 euros la semaine » affirme le spécialiste qui souligne que le loueur est à même de livrer et récupérer les vélos en différents points de l’itinérance.

« La moyenne des dépenses journalières est de 68 euros »

La V40 peut donc se parcourir en intégralité ou sous forme d’escapades. Les responsables en recommandent deux. « Les derniers 100 km jusqu’au Mont-Saint-Michel » dont 90% sont en voies vertes et qui se font en 3 jours ou 4,5 jours avec des enfants. Et « De cathédrales en châteaux entre Paris et Chartres » sur 120 km dont 30% en voies vertes qui s’effectuent sans trop de difficultés en trois jours.

Pour une telle aventure se pose bien sûr la question de l’hébergement. Hôtels, chambres d’hôtes, gîtes ou campings, ils sont environ 150 à être labellisés « Accueil Vélo » et situés à moins de 5 kilomètres de l’itinéraire. « Accueil Vélo » signifie que « vous trouverez toujours un local vélo sécurisé, des kits de réparation, et d’autres services pour les cyclistes en itinérance » explique Pierre Pichon qui conseille de réserver en amont, surtout pour les mois d’été. « Avec l’hébergement la moyenne des dépenses journalières est de 68 euros, environ 600 euros les dix jours, mais on peut s’en sortir sans trop de difficultés pour un budget compris entre 40 et 50 euros par jour » analyse Emma Le Conte.

Pour ceux qui ne veulent pas s’embêter et aller au plus simple, des agences de voyages spécialisées vélo s’occupent de tout. Par exemple, La France à Vélo propose l’intégralité du parcours en 10 jours/9 nuits à partir de 1 207 euros par personne.

13 gares jalonnent la Véloscénie

Et comment fait-on pour revenir sur Paris me direz-vous ! Sachez d’abord que 13 gares s’étalent le long de la Véloscénie. Pratique pour préparer des escapades sur un week-end ou sur trois jours. Depuis la gare de Pontorson située à moins de 10 km du Mont-Saint-Michel, une ligne saisonnière revient quotidiennement vers la capitale de mai à la fin de l’été. Il est possible d’embarquer son vélo gratuitement dans la limite des places disponibles. En basse saison, le trajet inclut une correspondance Intercités, voire TGV. « La nouveauté, oui c’est la mise en place d’une ligne directe saisonnière entre Paris et le Mont-Saint-Michel. L’offre est à 27 euros l’aller, autant pour le retour » ajoute la Chef de projet.

Escapade à la journée ou vacances itinérantes, la Véloscénie a tout du parcours idéal pour une première approche du voyage à vélo. D’autant plus que « l’aspect physique n’intervient pas dans cette itinérance » répète Pierre Pichon. En solo, en duo ou plus encore, chacun pédale à son rythme. En toute liberté. « Moi ce que je retiens de ce premier voyage, c’est toute l’émotion qu’il m’a procuré » conclut Emma Le Conte. À Sport et Tourisme, on est prêts à tenter l’aventure.

Composer votre « Véloscénie » avec le dernier guide Glénat

Découvrir une région à vélo est plus que jamais écoresponsable et dans l’air du temps. Grâce à l’assistance électrique, et quel que soit le profil du terrain, cette pratique est aujourd’hui accessible à tous. « Le VAE autorise tout à chacun à se lancer dans l’aventure » affirme Jean-Paul Rousselet, directeur éditorial chez Glénat, précisant qu’en plus « les VAE sont de fait des VTC, ils permettent donc de se lancer sur tous les itinéraires ».

« De Paris au Mont-Saint-Michel – La Véloscénie et Circuits de découvertes » constitue le nouveau guide complet de la Véloscénie. Retrouvez cet itinéraire emblématique décrit en 10 étapes à parcourir à vélo classique ou électrique. De 35 à 50 km (3 à 4 heures de vélo par jour), les étapes laissent le temps de profiter des châteaux, sites naturels, cœurs de villages, fermes et artisans locaux qui jalonnent le parcours. La particularité de ce guide est de suggérer une dizaine de boucles complémentaires offrant des échappées de 1 à 3 jours sur la « voie royale ». « Nous profitons de cette colonne vertébrale vélo pour proposer ces boucles toutes connectées à la Véloscénie » justifie Jean-Paul Rousselet.

Complet, ce guide offre des cartes détaillées, des descriptifs précis, traces GPS téléchargeables et présentations touristiques ou encore des propositions d’hébergements.

Cet ouvrage a été réalisé par Marie Paturel, journaliste indépendante pour des magazines de tourisme et de nature, passionnée par les sports outdoor, accompagnée de Lionel Montico, photographe professionnel évoluant également dans l’univers du sport et de l’outdoor.

« De Paris au Mont-Saint-Michel – La Véloscénie et Circuits de découvertes »

Par Marie Paturel et Lionel Montico

Aux éditions Glénat

192 pages, 15 euros