Massacre à la tronçonneuse
A l’ouest de Paris, le Domaine de Malmaison ou bois de Saint-Cucufa, frontière naturelle de Rueil, la Celle Saint-Cloud et Vaucresson, apprécié des randonneurs, coureurs et vététistes pour ses sentes raides, subit une vaste coupe de ses arbres qui révolte de nombreux habitants.
Lors du premier confinement, il a manqué aux habitants de Garches, Vaucresson, Rueil (92) et la Celle Saint-Cloud (78). Fermé aux promeneurs, comme tous les parcs et jardins de France, on l’a retrouvé dès notre libération avec un plaisir non dissimulé. Nous étions alors en mai, le soleil brillait et il était comme tout neuf après avoir été protégé de toute activité humaine.
Les 200 hectares du bois de Saint-Cucufa sont le terrain de jeu favori de quelques milliers de sportifs du dimanche, et même du samedi, qui vivent dans la petite couronne parisienne, à l’ouest, à Garches, Vaucresson, Rueil et la Celle Saint-Cloud.
C’est un poumon vert, une respiration dans cette zone hyper densifiée, et qui fait aujourd’hui l’objet d’une véritable indignation, régulièrement médiatisée, pour les coupes d’arbres administrées par l’Office nationale des forêts (ONF) que de nombreux spécialistes de la biodiversité jugent aberrantes.
Le très sérieux journal Le Monde a publié une tribune signée par deux professeurs d’écologie, François Ramade et Annick Schnitzler, dans laquelle ils attaquent l’ONF qui privilégieraient « une productivité à court terme au détriment de la biodiversité« .
Et c’est justement les coupes rases d’arbres dans le bois de Saint-Cufufa que les chercheurs prennent en exemple pour illustrer leurs propos. Les deux écologues soulignent que « des chênes parfois centenaires, en parfaite santé, y sont abattus au prétexte que certains châtaigniers sont atteints par la maladie de l’encre, et d’énormes engins, qui tassent les sols de façon irréversible, rasent sur leur passage tous types de troncs.«
Pour fréquenter régulièrement cette forêt, et indépendamment des arguments soulevés par les différentes parties, ce bois, dans ses hauteurs, est en effet devenu un véritable champ de bataille qui a poussé les habitants des communes environnantes à lancer des pétitions en ligne.
Alain Baraton, jardinier en chef du Domaine national de Trianon et du Grand parc de Versailles, s’est inquiété dans Le Parisien : « Au regard du changement climatique, les forêts et les bois franciliens ont changé de vocation. Ils sont devenus à la fois des lieux de promenade privilégiée et des endroits indispensables pour la captation du carbone ». Tout est dit.