Elan brisé

Alors que les JOP de Paris 2024 ont été une réussite incontestable, le gouvernement veut une nouvelle fois raboter le budget alloué au ministère des Sports. Difficilement compréhensible.

Le succès de nos athlètes, l’enthousiasme du public et l’excellence du comité d’organisation ont fait de ces Jeux un véritable succès populaire. Bien plus qu’un grand moment de sport, cet évènement a incarné un projet national, une ambition partagée, celle de faire de la France une véritable nation sportive.

Oui mais voilà, bâtir une nation sportive avec un budget qui se réduit comme peau de chagrin, c’est compliqué. Voire impossible.

Alors que le projet de loi de finances 2025 prévoyait déjà une réduction de plus de 100 millions d’euros du budget du ministère des Sports, un nouvel amendement déposé la semaine dernière par le gouvernement envisage de le diminuer encore de 34 millions d’euros supplémentaires. Une incongruité quand on sait que l’enveloppe dévolue au sport pèse à peine un milliard d’euros, même pas 0,2 % du budget total de l’Etat.

« Une honte », « lâche », « incompréhensible ». À cette décision, on comprend la réaction de grands champions comme Teddy Riner ou Léon Marchand, ou d’institutions comme le CNOSF, la Fédération Française de Football, ou celle de hand. On ne peut pas à la fois vouloir surfer sur la vague olympique et, sitôt les projecteurs éteints, compromettre cette dynamique en raison de choix budgétaires, quand bien même ceux-ci seraient dictés par des impératifs économiques.

Construire une nation sportive tout en affaiblissant les fondations mêmes de cette ambition est d’une incohérence folle. Le sport, ce ne sont pas seulement des médailles et des records. C’est un puissant vecteur de santé publique, d’épanouissement et de cohésion sociale. On le répète à longueur d’année dans nos colonnes.  

Déjà en difficultés, les clubs, les associations vont voir leurs ressources se réduire encore davantage. Et ce sont les jeunes générations qui vont en payer le prix fort. Réduire les budgets, c’est limiter les programmes d’accès au sport pour tous, le soutien aux territoires défavorisés, ou encore les initiatives en faveur du handisport.

Comme pour l’ensemble du mouvement sportif, nous voulons des actes, pas des coupes budgétaires. Heureusement, cette colère a été entendue par le Sénat qui a retoqué l’amendement. Cependant, la navette parlementaire n’est pas terminée. Le budget final n’est pas adopté. Il y a toujours à craindre que le sport joue le rôle d’une variable d’ajustement.

David Savary

Rédacteur en chef
Contact: david.savary@sport-et-tourisme.fr

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