Carton rouge
S’il est un domaine qui n’échappe pas à la politisation, c’est bien le sport. La seule présence d’Emmanuel Macron au Stade de France lors de la finale de la coupe de France l’aura une nouvelle fois démontrée.
Avant le coup d’envoi, toutes les chaînes d’information n’évoquaient ni les atouts offensifs de Toulouse ou défensifs de Nantes mais bien de savoir quel sort serait réservé au chef de l’Etat par des spectateurs chauffés par un syndicat. Il aura quand même réussi à bouleverser le protocole. Comme cela est de coutume, le président de la République n’est pas allé sur le terrain pour aller saluer les acteurs du match avant le coup d’envoi.
En revanche, l’opération « carton rouge » à la 49e minute et trente secondes aura fait flop, c’est à peine si quelques sifflets ici ou là ont été entendus. On pourra toujours souligner que de nombreux cartons rouges distribués pour l’occasion ont été confisqués par les stadiers. On retiendra surtout que le spectacle sportif l’a emporté sur le voyeurisme.
Emmanuel Macron et sa réforme des retraites ont tout de suite été mis de côté. Grâce aux joueurs toulousains, évidemment, qui ont démontré une nouvelle fois que le football est un sport si imprévisible qu’il permet aux spectateurs et supporters, vainqueurs et vaincus, d’oublier le temps d’un match leurs tracas qui n’ont pas grand-chose à faire, sinon rien, dans un stade.
Les jaunes ont pris un carton, les violets nous ont régalés, c’est finalement tout ce que retiendra de ce match. Tant mieux pour les joueurs qui n’ont pas grand-chose à voir avec la réforme des retraites. On aimerait bien attribuer un carton rouge à tous les Etats ou organisations qui tentent d’utiliser le sport comme vitrine politique mais craignons que cela soit vain, ce n’est pas demain qu’ils déserteront les enceintes sportives.