Des balles en or

À ceux qui se demandent si les salaires des footballeurs ou gains des joueurs de tennis sont bien raisonnables, la finale de la Ligue des Champions, qui s’est tenue samedi au Stade de France dans des conditions exécrables, ou le tournoi de Roland-Garros qui bat son plein, offrent une partie de la réponse.

Ce n’est donc pas à Saint-Pétersbourg mais bien à Saint-Denis que s’est tenue la finale de la Ligue des Champions.

Au-delà du résultat et de la bien mauvaise image donnée au monde entier deux ans avant les Jeux Olympiques, on peut être que frappé par les retombées économiques d’un tel évènement pour l’économie touristique. Aux alentours du stade, comme l’a relevé RTL, les prix des hôtels ont presque doublé à 200 euros la nuit en moyenne. C’est vrai, aussi, pour les billets d’avion.

Pas de quoi refroidir les milliers de supporters espagnols et anglais qui n’ont pas hésité à casser leur tirelire. Quel évènement d’un jour, autre que sportif, peut se targuer d’un tel ruissellement. On cherche, on ne trouve pas.

En revanche, pour que l’investissement soit rentable sur la durée, l’image renvoyée par les caméras doit être irréprochable. De ce point de vue là, l’échec est total, le gâchis énorme. Quelques heures avant, à Marseille, la finale de la coupe d’Europe de rugby s’est déroulée sans aucun heurts et les amateurs de ce sport auront encore beau jeu – et bien raison – de mettre en avant leurs fameuses valeurs.

Cela ne change rien au raisonnement autour de la rémunération de ces sportifs. Il est même conforté tant il faut du sang-froid pour jouer au football sans connaître l’heure exacte du coup d’envoi et les raisons de son report.

Roland-Garros, c’est différent. Cela revient tous les ans, au même endroit, ça dure quinze jours et les spectateurs, même si certains agacent par des encouragements bruyants, sont sages comme des images.

Le succès ne se dément pas. Grâce aux sessions en soirée, initiées en 2021, lévènement devrait accueillir au global 600 000 spectateurs, soit de 140 000 à 150 000 spectateurs de plus qu’une édition classique d’avant Covid.

Alors, oui, les rémunérations des sportifs peuvent donner le vertige. En 2022, Roland-Garros a augmenté son « prize money » de 6,8 %. Les vainqueurs, homme et femme, toucheront 2,2 millions d’euros chacun, deux fois plus que les finalistes. Un Benzema touche un salaire mensuel de 1,1 million par mois.

Des revenus indécents ? Sans doute, mais pas volés, à la hauteur de l’argent et des passions, tristes ou enthousiastes, que ces champions génèrent, tant pour le petit hôtel de Saint-Denis, bien content de se refaire la cerise après deux années de galère que pour un mastodonte comme Renault, nouveau partenaire premium de Roland-Garros, heureux de la visibilité donnée à sa toute nouvelle Megane E-Tech 100% électrique. C’est plus sûr que de lier son image un soir de match, au Stade de France.

Laurent Guena

Rédacteur en chef adjoint.
Contact: laurent.guena@sport-et-tourisme.fr

S’abonner
Notifier de
0 Commentaires
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires

La Newsletter de Sport et Tourisme.

Chaque semaine, nous vous envoyons une sélection d'articles consacrés au tourisme sportif.

RECEVOIR LA NEWSLETTER