Mais c’est une révolte ?
Vendredi 2 octobre, pour la première fois, les « salles de sport » et des représentants de la filière sport et bien-être ont manifesté tous ensemble à Paris. Ils estiment injuste la fermeture de leur établissement et s’inquiètent pour la survie de leur entreprise.
A Rennes et Toulouse, la justice administrative a autorisé les salles de sport à rouvrir, ce qui n’est pas le cas dans d’autres métropoles. Drôle de virus qui serait moins virulent dans un vestiaire breton que dans les salles de sport lilloises, bordelaises ou niçoises.
Des incohérences qui font bondir les gérants des salles de sport évidemment très préoccupés par les fermetures imposées d’autant plus que c’est la période où les clients s’abonnent. Ils se sont révoltés, vendredi, en scandant, lors d’une manifestation à Paris, des slogans que l’on n’aurait aimé pas imaginé entendre après le déconfinement : «touche pas à ma salle», «injustice, incohérence», «on nous sacrifie» et «il est où le Covid ? Pas dans nos salles».
Comment leur en vouloir ? Toutes les salles ont mis en place des protocoles sanitaires pour que l’on puisse pratiquer une activité sans plus de danger que prendre la ligne 13 du métro parisien. Les dirigeants du groupe Le Five, qui exploite 40 complexes de Foot 5 & Padel Tennis, n’ont pas supporté que le gouvernement qualifie les salles de sport de « lieux de contamination importante ». En guide de protestation, ils ont ouvert gratuitement leurs centres aux enfants des centres de loisirs.
Un cas de désobéissance qui pourrait en appeler d’autres, tous secteurs confondus, si un sentiment d’injustice, quand bien même il ne serait pas justifié, devait perdurer. Les voyagistes, par exemple, ont aussi le sentiment d’être abandonnés à leur triste sort. Le dirigeant de l’agence de voyages en ligne Misterfly, contrait de mettre en place un plan de sauvegarde pour l’emploi, ne décolère pas contre un gouvernement qui n’a pas su contraindre les compagnies à rembourser les passagers lésés « laissant les les voyagistes subir la fronde et la colère que cela a provoqué chez les consommateurs » .
Le président du syndicat de l’hôtellerie-restauration (UMIH) des Bouches du Rhône, s’est déclaré « humilié » après une rencontre vendredi avec le ministre de la Santé. Il a même déclaré en marge d’une conférence de presse, « je vais vous le dire ce qu’il va se passer la semaine prochaine, s’ils veulent voir la colère des marseillais, ils l’auront, nous n’avons pas peur des amendes ». Des discours qui ne sont guère audibles quand des décisions sont prises pour protéger notre santé, la nôtre et celle des autres. Il va pourtant falloir que le gouvernement, d’une manière ou d’une autre, les entendent.