Grand Serre, l’hiver du sursis
Cet hiver, la petite station de Grand Serre, dans les Alpes, revit. Après plusieurs saisons où les pistes restaient désespérément vertes, l’or blanc est enfin tombé en abondance, attirant skieurs et familles en quête de sensations hivernales.
Mais cette neige providentielle est-elle une bénédiction durable ou un piège pour l’avenir des petites stations de ski comme Grand Serre ? Car derrière l’effervescence de cet hiver se cache une réalité climatique implacable : les experts nous rappellent que ce manteau blanc, aussi épais soit-il cette année, n’est qu’une exception. Une anomalie météorologique qui contraste violemment avec les hivers récents, marqués par des températures douces et un enneigement de plus en plus aléatoire.
Pour les petites stations, cet hiver neigeux pourrait être vécu comme une divine revanche. L’occasion de croire, ne serait-ce qu’un instant, que le modèle économique basé sur le ski alpin est encore viable. Et c’est là que réside le danger. Saisir cette saison comme un simple répit pour recommencer « comme avant » serait une erreur stratégique majeure.
Un hiver comme celui-ci pourrait être bien plus qu’un sursis mais celui d’une opportunité. Celle d’utiliser cette bouffée d’oxygène économique pour accélérer la transition vers un modèle plus résilient, moins dépendant de la neige. Car si le ski alpin fait encore le plein aujourd’hui, il est fort probable que demain, les montagnes de basse altitude se voient contraintes de trouver d’autres façons d’exister.