Ils s’en foutent

Malgré les Jeux Olympiques à Paris dans deux ans, alors que la France constitue la première destination touristique mondiale, le sport et le tourisme restent les deux grands oubliés de l’actuelle campagne présidentielle. Les candidats à l’élection s’en tamponnent le coquillard. Doit-on en sourire ou s’en offusquer.

C’est une constante. Le sport comme le tourisme n’ont jamais vraiment fait partie du débat politique. Conviés le 17 mars dernier par différents représentants du sport français à présenter leur programme au siège du CNOSF (Comité national olympique et sportif français) à Paris, seuls trois candidats (Yannick Jadot, Fabien Roussel et Anne Hidalgo) sur douze ont répondu présent. Quant au tourisme, c’est encore plus catastrophique. Invités par l’IFT (Institut Français du Tourisme) à s’exprimer le 23 mars lors des « Primaires du Tourisme », les douze prétendants se sont tous dérobés. Cinq malheureux représentants des candidats à l’élection présidentielles ont daigné se déplacer.

Cette situation montre à quel point le sport et le tourisme ne sont pas considérés par nos politiques. On peut comprendre que le conflit russo-ukrainien accapare toutes les attentions en ce moment, mais tout de même. Un récent sondage BVA montrait que près d’un tiers des Français souhaitait que le sport (18 millions de licenciés en France) soit un thème de campagne. Pour ce qui est du tourisme, on sait que son poids économique (7,5% du PIB) est supérieur à celui de l’agriculture, de l’aéronautique ou l’automobile. Cela mérite un peu plus d’attention, non !

Ces deux piliers de l’économie française doivent trouver un autre écho auprès de nos décideurs. Comme le dit le représentant de l’écolo Yannick Jadot, on ne peut pas vouloir faire de la France une nation sportive et faire du sport « le paragraphe qu’on ajoute à la fin d’un programme ». On ne peut pas non plus s’enorgueillir d’être depuis plus de 30 ans la première destination touristique mondiale (90 millions de touristes étrangers reçus en 2019) et voir ce secteur cantonné dans l’ombre des programmes présidentiels.

Non, ce n’est pas acceptable. Surtout quand on voit que pour la chasse (1,2 millions de chasseurs licenciés), il y a du monde. Le lobby est puissant. Depuis toujours il fait déplacer les présidents et les aspirants. D’ailleurs, c’est aussi du sport et du tourisme. À bon entendeur…

David Savary

Rédacteur en chef
Contact: david.savary@sport-et-tourisme.fr

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