Kaizen
C’est l’histoire d’un youtubeur de 22 ans qui un jour décide de gravir l’Everest. Et qui y arrive. Le film tiré de cette aventure est un carton d’audience. Bien fichu, il véhicule aussi un message qui doit faire écho à toute une jeunesse désenchantée et shootée aux réseaux sociaux.
Nous sommes sur le toit du monde, à 8 849 mètres. L’air est rare et l’émotion intense. Inoxtag – c’est le nom de ce célèbre youtubeur – soulève son masque à oxygène et délivre une leçon de vie. SA leçon de vie à lui. « Il faut se lancer des projets, il faut arrêter d’être derrière des écrans, scroller et vivre à travers les autres. Sortez dehors, si vous avez un projet, faites-le. Si vous échouez, ce n’est pas grave. La vie est faite d’apprentissage. C’est comme ça qu’on vit » déclare-t-il la voix étranglée par les sanglots.
Difficile de ne pas verser une petite larme lorsqu’on va au terme de ce film documentaire de presque 2h30. On met de côté les gros moyens (1 million d’euros) qui ont été alloués pour sa réalisation, on retient l’abnégation de ce jeune gars qui n’était pas du tout voué à l’alpinisme. En compagnie de son guide Mathis, on le suit dans son apprentissage et sa progression. On souffre avec lui et on s’exalte avec lui aussi.
Inoxtag a décidé de sortir de sa zone de confort, de ses jeux vidéos et de sa chaine Youtube, « le téléphone, c’est un poison, une drogue ». Tout en narrant son périple, son film dénonce dans le même temps le business de l’Everest. L’image fait peur lorsqu’on voit tous ces « alpinistes » fortunés à la queue leu-leu pour atteindre le sommet. Tout cela n’est pas sans risques. Pour eux – et malheureusement on le voit à l’image – et pour l’environnement – et on le déplore aussi.
Vu comme ça, ce qui s’apparente au rêve d’une vie perd un peu beaucoup de sa saveur. Néanmoins on se laisse captiver par le récit d’Inoxtag. « Je me suis mis en mouvement. J’ai ouvert des possibilités » dit-il à la fin de son film alors qu’il récupère en mode déconnexion du côté de Vinales à Cuba. On oublie les quelques polémiques engendrées. Au fait Kaizen, le titre du documentaire, c’est du japonais et signifie « s’améliorer de jour en jour ». Prenons cette option.