L’athlé en échec

C’est le sport roi aux Jeux Olympiques. À moins d’un an des Jeux de Paris, la France s’en sort avec seulement une petite médaille d’argent lors des Mondiaux d’athlétisme à Budapest qui viennent tout juste de se terminer. Visiblement il y a quelque chose qui ne tourne pas rond sur la piste.

Pour la délégation tricolore, les championnats du monde à Budapest devaient constituer une sorte de répétition générale avant les JO de Paris. Une prise de repères pour les athlètes français. Mais avec la seule médaille d’argent du relais 4 X 400 m hommes, les résultats ne sont pas du tout à la hauteur. Et je crains que ce soit difficile d’inverser la tendance d’ici l’été prochain.

Au programme de tous les Jeux modernes, et ce dès la première olympiade en 1896 à Athènes, l’athlétisme est un peu la valeur étalon de l’olympisme. Nous avons eu Alain Mimoun, Colette Besson, Guy Drut, Pierre Quinon, Marie-José Pérec, Jean Galfione, Renaud Lavillenie, et… aujourd’hui l’horizon semble bien sombre au regard des performances actuelles. Il y a bien sûr les blessures (Kevin Mayer si tu nous entends !), la malchance (un mal typiquement français), mais cela n’explique pas tout. Le mal est plus profond. Comment dire, il y a des incitations pour faire du sport à l’école…, mais derrière les enfants ne sont pas poussés à s’inscrire dans les clubs. La détection des jeunes talents n’est pas optimisée.

Stéphane Diagana évoque l’exemple slovène, ce petit pays de deux millions d’habitants qui engrange désormais médailles et champions. « Pour des questions de santé publique, les enfants de 5 à 17 ans sont testés et évalués chaque année sur leurs capacités physiques. Cela permet ainsi de repérer les talents, lesquels sont ensuite orientés et accompagnés » résume l’ancien champion du monde du 400 mètres haies à Athènes en 1997. Un exemple à suivre. Probablement.

Même si la France n’est (plus) pas une nation de sport, encore moins d’athlétisme, on peut toujours espérer un sursaut à Paris l’an prochain. « Vous irez capturer cet home advantage » avait dit en janvier dernier Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques, lors de la « Soirée des Champions » à l’Insep. On verra si l’avantage de jouer à domicile va nous profiter. En attendant les dirigeants de la Fédération Française d’Athlétisme sont convoqués au ministère des Sports pour évoquer les piètres résultats de Budapest.

David Savary

Rédacteur en chef
Contact: david.savary@sport-et-tourisme.fr

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