Le douzième homme
On ne va évidemment pas crier victoire tout de suite comme on l’avait fait l’année dernière à la même époque. Mais, avec une population qui ne rechigne plus ou presque à se faire vacciner, on peut raisonnablement espérer, dans les prochains mois, vivre comme avant ou presque.
Les masques tombent dans toutes les villes de France, les salles de sport ont retrouvé leurs adhérents et les restaurants leurs habitués. Pour nous, le plus grand plaisir de la semaine aura sans doute d’avoir vu jouer l’équipe de France de football devant plus de 60 000 personnes hostiles à Budapest. Depuis quand n’avait-on pas vu cela ?
Cherchez bien, vous aurez sans doute du mal à trouver. On s’était dit que l’on s’habituerait à vibrer devant des matches à huis-clos. On avait évidemment tort. Le plaisir ou la déception sont décuplés, même devant sa télévision, quand on voit une équipe fêter un but devant tout un public. Soit pour le faire taire, soit pour le faire lever. Il l’est aussi quand vous tombez dans les bras d’un inconnu, même un peu fatigué par une mi-temps arrosée, dans un bar, devant un écran géant.
Evidemment, il se passera du temps avant de retrouver toutes les libertés que nous offrait la vie d’avant, quand il suffisait d’avoir un passeport à jour et un peu de sous sur son compte en banque pour s’envoler à l’autre bout du monde sans avoir à se soucier de quarantaine et de tests PCR.
Bien sûr, les Jeux Olympiques de Tokyo, qui se dérouleront sans public, sont là pour nous rappeler à notre mauvais souvenir. Les fans zones viennent d’ailleurs d’être interdites. Mais, on y est presque. Un dernier petit effort collectif et, de nouveau, on pourra s’asseoir dans un stade plein. Souvenez-vous : on appelait ça le douzième homme. Il est resté bien trop longtemps à l’infirmerie. Les Hongrois savent ce qu’ils lui doivent.