Le rêve est passé
La deuxième phase de billetterie pour les Jeux Olympiques de Paris 2024 est terminée. Tiré au sort, comme lors de la première phase, je n’ai pu acheter de billets à un tarif acceptable. Comme des millions de Français. La pilule est dure à avaler.
Jamais je n’aurai imaginé ne pas prendre part à cette immense fête que sont les Jeux Olympiques. Chez moi. A Paris. Et pourtant la réalité m’a rattrapé. Les Jeux, c’est une fois dans sa vie. Oui mais pas pour tout le monde. En résumé, si vous n’étiez pas tiré au sort parmi les premiers, vous n’aviez aucune chance d’en être. Ou alors il fallait mettre la main au portefeuille : 420 euros pour des quarts de finale femmes de volleyball de plage, minimum 680 euros pour une soirée d’athlétisme, 2 700 euros pour la cérémonie d’ouverture… Aussi frustrant que choquant. Même le spécialiste du demi-fond Jimmy Gressier y est allé de son couplet. « Comment peut-on mettre des tarifs aussi élevés pour notre sport, qui est à la base un sport abordable pour tous et accessible, et où il n’y a pas non plus de très grandes stars » s’est-il indigné sur les réseaux sociaux.
Alors oui la billetterie est un succès puisque toutes les places finissent par trouver preneur. Mais fallait-il communiquer sur des « Jeux populaires et accessibles ». Une promesse qui revient comme un boomerang à la tête du Comité d’Organisation. C’est de leur faute. Ok la moitié des billets, dont beaucoup sont préemptés par l’Etat et les Collectivités territoriales, était à un prix inférieur à 50 euros, mais pour l’autre moitié, Paris 2024 a pratiqué des tarifs prohibitifs à des fins d’équilibre budgétaire. C’est là où le bât blesse.
Sur les olympiades précédentes, le public réservait ses billets et attendait un potentiel tirage au sort. Là, le Comité d’Organisation a fait l’inverse, le tirage au sort avant l’achat. Mauvaise idée. Et puis donner la possibilité à chaque chanceux de la première heure d’acquérir jusqu’à 30 billets toutes phases confondues a de facto multiplié les frustrations et les rancœurs des laissés pour compte. Comme un sentiment d’injustice.
Même si une dernière phase de vente est prévue d’ici la fin de l’année – faut-il y croire -, le rêve semble passé. A moins que Messieurs Coca Cola, Carrefour, Airbnb ou Accor puissent faire quelque chose pour nous. Enfin, on pourra quand même, j’espère, se masser sur le bord de la route pour encourager les marathoniens ou les coureurs cyclistes. C’est déjà ça. Et c’est sans doute là, au milieu de la plèbe, qu’on pourra mesurer la véritable dimension populaire des Jeux. Des Jeux promis comme inclusifs mais qui donnent quand même l’impression d’être exclusifs. Et ce n’est pas la soudaine billetterie populaire lancée par l’Etat qui fera taire les grincheux.