Le tourisme sportif carbure
Aller au bout du monde pour un match de foot, une finale de tennis ou une étape du Tour de France : hier un luxe, aujourd’hui une industrie florissante.
Le tourisme sportif est devenu un gisement de croissance pour de nombreuses destinations, attirant des foules prêtes à voyager loin et à dépenser beaucoup. Selon ONU Tourisme, cité par National Geographic, il pèse déjà près de 600 milliards d’euros et représente 10 % du marché mondial du tourisme. D’ici 2033, le secteur pourrait quadrupler pour atteindre 2.000 milliards d’euros. Autant dire que l’effet d’entraînement du sport sur l’économie touristique ne fait que commencer.
Les villes et les régions hôtes de grands événements sportifs ont compris l’enjeu. Accueillir une Coupe du monde, des Jeux olympiques ou un marathon majeur, c’est attirer des dizaines de milliers de visiteurs, générer des retombées économiques directes et, surtout, inscrire son nom sur la carte du tourisme mondial. Brisbane, qui accueillera les JO en 2032, mise déjà sur une vague de notoriété pour booster son attractivité.
Autre exemple : le Tour de France. L’attribution du Grand Départ est une compétition en soi. Barcelone aurait déboursé plus de 7 millions d’euros pour accueillir les premières étapes du Tour 2026, consciente des retombées touristiques à long terme.
Si le tourisme sportif « passif » (celui des spectateurs) est en plein essor, le tourisme sportif « actif » prend lui aussi de l’ampleur. Participer à un marathon à New York, rouler sur les routes du Tour de France ou nager un triathlon à Nice : ces expériences sont devenues des arguments de vente majeurs pour les agences spécialisées. L’Ultra-Trail du Mont-Blanc attire des coureurs du monde entier, générant des millions d’euros pour l’économie locale.
Les voyagistes se sont adaptés à cette demande croissante et diversifiée. Certaines agences proposent des séjours exclusifs avec des rencontres de personnalités du sport, comme un brunch avec un ancien pilote de F1 à Abou Dhabi. D’autres ciblent des expériences sur mesure, comme les voyages VIP pour suivre les trois Grands Tours cyclistes. Le sport devient un prétexte au voyage, et le voyage une expérience sportive.
Les chiffres ne trompent pas. Dans une étude de National Geographic, on apprend que les grands événements sportifs attirent des spectateurs toujours plus nombreux et dépensiers, qu’il s’agisse d’assister à une Ryder Cup ou de fêter un anniversaire en tribune VIP d’un Grand Prix de F1.
Le tourisme sportif ne se limite plus à une niche. C’est aujourd’hui un moteur de croissance majeur du secteur du voyage, et son influence ne cesse de grandir. D’ici quelques années, voyager pour le sport sera aussi naturel que partir au soleil.