Les enfants de l’intérieur
C’est accompagné d’un emoji en forme de clown que le quadruple champion olympique de natation Léon Marchand a retweeté un article de l’Équipe qui relayait la décision du ministère de l’Education nationale de renoncer à mettre en place les deux heures de sport supplémentaires par semaine dans les collèges.
Et un vent de panique a soufflé au gouvernement qui a obligé Gil Avérous, ministre des sports, à se justifier en évoquant un « recentrage » de cette initiative à des collèges situés en zone prioritaire. Mais, c’est ainsi : la parole d’un ministre n’a pas aujourd’hui la portée de celle d’un jeune sportif qui suscite l’admiration de millions de Français.
Léon Marchand a raison de se mouiller. « Bien qu’il ait été davantage valorisé ces dernières années, le sport à l’école reste trop souvent relégué à un rôle secondaire. L’objectif de lui redonner toute la place qu’il mérite dans les cours de récréation n’est d’ailleurs pas, comme on le dit trop souvent, de favoriser la détection de talents pourvoyeurs de futures médailles, mais bien plus simplement de donner goût à l’exercice.
Et l’urgence est là : le Haut Conseil de la famille s’est inquiété la semaine dernière de l’émergence d’une génération d’enfants de l’intérieur. Un rapport récent tire la sonnette d’alarme : un ado sur trois passe plus de 4h30 par jour devant un écran, soit bien plus que le temps consacré à bouger ou à interagir. L’étude fait ce simple constat : cette sédentarité « augmente le risque d’obésité, de diabète, d’allergies, d’asthme, de myopie, de problèmes cardio-vasculaires, de stress et de baisse des capacités d’interactions avec les autres ».
À l’école de poser les bases, aux parents de montrer l’exemple.