L’esport aux Jeux
Lors de ses vœux au mouvement olympique, le président du CIO Thomas Bach a fait part de son intérêt pour les sports électroniques. La première semaine olympique de l’e-sport en juin à Singapour fera date. Dès les Jeux de Los Angeles en 2028, certains sports virtuels pourraient être médaillables.
Le monde change. Début 2020 le patron du CIO opposait un non catégorique sur l’entrée de l’esport dans la grande maison de l’olympisme. « On ne veut rien avoir à voir avec ces jeux où on s’entre-tue » avait-il déclaré à l’époque. Depuis son propos s’est adouci au point d’envisager sérieusement une présence des sports électroniques au programme olympique.
Dans sa quête de séduire les jeunes générations, le Comité International Olympique ajoute régulièrement de nouvelles disciplines aux JO. Ainsi à Paris l’an prochain nous aurons du skateboard et du breakdance, ce qui me laisse déjà pantois. Alors voir débarquer des gamers à Los Angeles en 2028, les bras m’en tombent. Mais je suis sans doute trop vieux pour comprendre.
D’ailleurs quels sont donc ces sports virtuels censés mobiliser de nouveaux publics et rapporter des médailles aux nations représentées. Ce n’est pas très clair. À priori, Call of Duty, League of Legends ou Fortnite ne seraient pas – encore – au programme. L’articulation se ferait plutôt autour de la gamification de sports traditionnels. Comme par exemple le cyclisme associé à l’application Zwift. Seuls ou en équipes, les coureurs pédaleraient sur un home-trainer connecté à un monde virtuel. Le propos vaut aussi pour d’autres sports comme la course à pied ou l’aviron.
Quid aussi des compétitions ? Vont-elles réunir les participants en un même lieu ? Seront-elles diffusées en mondovision ? Impossible de répondre à ces questions. La seule certitude, c’est que l’esport figure désormais dans les p’tits papiers du CIO. Admettons, mais à l’heure où l’on parle beaucoup de sédentarité, d’éducation physique et de santé, je ne suis pas sûr que ce soit une belle réponse pour notre jeunesse.