L’inopportun coup de com’ du président
Avec une baisse prévue du budget du Sport pour 2025, comme nous l’avions souligné dans notre dernier éditorial, les critiques fusent. Athlètes, fédérations et clubs locaux alertent sur les conséquences de cette décision : moins de moyens pour soutenir la formation, rénover les infrastructures ou promouvoir l’accès au sport pour tous.
Cette situation est d’autant plus incompréhensible quelques mois après les JO de Paris 2024, un événement censé marquer l’élévation de la France comme une nation sportive exemplaire.
Dans ce contexte, voir le président de la République se solidariser avec les sportifs, critiquant implicitement les coupes budgétaires, peut laisser perplexe. Car si Emmanuel Macron joue les arbitres bienveillants, il reste le premier responsable de l’équation budgétaire. Depuis le début de son mandat, Emmanuel Macron a multiplié les dépenses pour répondre aux crises successives : gilets jaunes, Covid-19, inflation. Si ces mesures étaient souvent justifiées par l’urgence, elles ont laissé des traces profondes dans les comptes publics. En 2024, la dette publique française a atteint des niveaux records, franchissant les 3 000 milliards d’euros. Dans ce contexte, la baisse du budget du Sport s’inscrit dans une stratégie globale de réduction des dépenses publiques.
Le chef de n’est pas un novice en matière de communication. Se positionner aux côtés des sportifs lui permet de redorer son image dans un domaine consensuel, à un moment où sa popularité est en berne. En affichant son soutien, il renforce l’idée qu’il est proche des Français, sensible à leurs attentes et aux symboles nationaux que représentent les JO.
Pour transformer ce coup de com’ en véritable engagement, Emmanuel Macron devra aller au-delà des mots et des symboles. La France sportive attend des actes : un financement à la hauteur des ambitions affichées et une vision cohérente pour faire du sport un pilier de sa société. Mais, voilà, le pouvoir n’est plus entre ses mains. À qui la faute ?